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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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portion de porc pour Helena, des olives, du vin, de l’eau chaude, du miel… la liste des complications habituelles, quand vos amis vous envoient chercher ce qu’ils estiment nécessaire pour – comme ils disent gaiement – « manger un petit morceau sur le pouce ». Je finis par ployer sous le poids d’un énorme plateau que j’avais à peine pu soulever. J’étais évidemment incapable d’ouvrir la porte seul sans rien renverser.
    Une jeune femme me la tint ouverte.
    Je montai le plateau à ma bien-aimée, me fourrai rapidement quelques morceaux dans la bouche, et attrapai ma cape. Helena et mon père se contentèrent de me regarder un bref instant en écarquillant les yeux, puis reportèrent leur attention sur la nourriture. Je me précipitai de nouveau au bas de l’escalier.
    La fille qui m’avait ouvert la porte était superbe. Elle possédait un corps capable de pousser bien des hommes à faire dix milles à pied dans l’espoir de le caresser et, d’après son attitude, elle était parfaitement consciente de ce qu’elle avait à offrir. Elle était plus âgée que l’idée qu’on s’en faisait au premier regard, mais les années supplémentaires n’avaient fait que renforcer sa personnalité. Quand je retournai dans la caupona, elle était appuyée au comptoir, comme si sa silhouette de Junon avait besoin d’un piédestal. On était en train de lui emballer des côtes de porc à emporter. Son expression hautaine paraissait avoir rendu tous les autres clients muets, et le regard de ses yeux noisette avait produit un énorme effet sur le serveur – une situation que sa mère avait pourtant dû lui dire d’éviter en public. Il avait visiblement oublié. C’était une brunette, au cas où ce détail aurait son importance pour certains.
    Je me tins discrètement à l’écart, mais quand elle partit, je fis ce que tous les hommes présents avaient envie de faire, je la suivis.

50
    Ne vous faites surtout pas de fausses idées.
    Je ne suis jamais des inconnues avec ce genre de pensée en tête.
    Mais je dois avouer que cette brunette n’était pas tout à fait une inconnue pour moi. Je l’avais vue déshabillée (même si elle-même n’en savait rien). Et je l’avais remarquée au cirque, assise à côté de Festus. J’aurais pu l’interpeller pour essayer de faire sa connaissance en disant : « Excuse-moi, mais je crois qu’un jour, je t’ai aperçue avec mon frère. » Et elle se serait empressée de me rétorquer : « Essaye de trouver quelque chose de plus original ! »
    Elle s’appelait Rubinia.
     
    Je me contentai de faire mon travail. Je la suivis jusqu’au nid d’amour qu’elle partageait avec le sculpteur Oronte. Ils habitaient à quatre milles en dehors de la ville et ne pensaient pas courir le risque d’être découverts, surtout la nuit. Le ravissant modèle ne s’aperçut à aucun moment que des pieds aussi experts que feutrés la suivaient.
    Je leur laissai le temps de manger leurs côtelettes et d’avaler leur vin, puis de s’emmêler intimement. C’est alors que j’entrai sans frapper.
    Ils furent très surpris.
    Et ils me donnèrent même à entendre qu’ils n’étaient pas contents.

51
    La nudité ne m’offusque pas. En revanche, se battre avec une femme nue peut être déconcertant.
    Le modèle outragé se précipita sur moi armé d’un couteau de cuisine. Rubinia traversa le studio avec tout le panache de la Victoire Ailée de Samothrace – en moins habillé. Heureusement, il s’agissait d’un grand studio. J’eus le temps d’admirer ses proportions avant de me préparer au choc.
    Je n’étais pas armé et à court d’idées. Heureusement qu’il y avait un grand seau d’eau froide à portée de ma main. Il avait dû être tiré au puits que j’avais vu dans le jardin. À défaut de mieux, je m’en saisis rapidement et en jetai le contenu glacé sur la furie. Ses hurlements s’amplifièrent en passant dans l’aigu, et elle laissa tomber le couteau.
    Sans lui laisser le temps de se ressaisir, j’arrachai l’étoffe drapant la statue la plus proche et m’en servis pour lui ligoter les bras le long du corps.
    — Je crois que tu avais oublié ton étole…
    L’humour ne paraissait pas être sa qualité dominante. Elle continua à se débattre violemment et, pendant que nous tournions sur place dans une espèce de danse sauvage, l’adorable Rubinia me qualifia de noms qui me surprirent dans la bouche d’une femme.
    Le studio,

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