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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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d’eux ?
    — Je leur ai montré les fausses dents de Scaro dans le lararium, en leur précisant que c’était tout ce qu’il nous restait du dernier étranger venu sans invitation. Et puis, j’ai lâché les chiens sur eux.
     
    Le lendemain, nous reprîmes la direction du sud. Je mis mon père au courant pour les quatre blocs de pierre. Nous réfléchîmes tous les deux en silence à ce mystère. Je commençais à avoir ma petite idée là-dessus et, si je le connaissais bien, lui aussi.
    De son côté, il avait appris que Censorinus et un autre soldat avaient bien fait étape au mansio.
    — C’est du réchauffé ! s’exclama joyeusement Helena.
    Je lui rapportai alors ce que nous avait raconté Phœbe.
    — Alors je suis resté dans cette affreuse auberge pour rien, se plaignit Geminus, pendant qu’on vous soignait comme des princes.
    — Oh, pour ça, nous avons été bien reçus ! Pour ceux qui peuvent supporter d’écouter la grand-tante radoter sur ses poussins, et Junius dire du mal de son frère, c’est l’endroit idéal.
    — Et je parierais que Junius ne perdait pas Helena Justina de vue, ajouta mon père qui le connaissait bien.
    Helena haussa les sourcils d’un air dédaigneux.
    — Elle occupait beaucoup ses pensées, c’était évident pour tout le monde. Au point que j’ai failli le prendre à part pour le mettre en garde – mais le connaissant, je me suis dit que c’était le meilleur moyen de le pousser à faire quelque chose de stupide.
    Geminus acquiesça d’un signe de tête.
    — C’est aussi inutile que de crier : « Attention, il est derrière toi ! » quand le gredin surgit derrière le vieux père honnête dans une farce d’Atellan… Et où était Fabius ?
    — Parti. En proie à ses vieux tourments.
    — Je me rappelle jamais ce que c’est.
    — Moi non plus, avouai-je. Le jeu, je crois, ou des furoncles. Une fois, il s’est sauvé pour devenir gladiateur, mais ça lui a vite passé. Au départ, il voulait simplement éviter de faire la récolte des lupins.
    — Phœbe a demandé de tes nouvelles, Didius Geminus, intervint Helena d’une voix sérieuse.
    Elle devait nous trouver trop frivoles dans la façon dont nous parlions de la famille.
    — Je vois ça d’ici ! Je suppose qu’elle a dit : « Comment va ce malencontreux citadin qui t’a engendré ? » grogna P’a en s’adressant à moi.
    Il savait ce qu’ils pensaient tous de lui. Il l’avait toujours su. Être constamment méprisé par les membres de la famille de ma mère avait dû faire partie des épreuves trop difficiles à supporter et qui l’avaient poussé à partir.

49
    Capoue.
    Capoue, reine de la plaine centrale (et patrie des puces les plus malignes).
    Capoue, la cité la plus florissante de toute la riche Campanie (si on en croit ses habitants) ou même d’Italie (si on discute avec un Capouan qui n’a jamais mis les pieds à Rome).
    Il ne faut surtout pas manquer de voir le grand amphithéâtre d’Auguste, haut de quatre étages, avec ses quatre-vingts arches splendides couronnées de dieux de marbre – mais inutile de se fourrer des idées romantiques dans la tête, il est plus récent que Spartacus. Et un autre conseil : pendant que vous admirez ce splendide édifice, regardez souvent par-dessus votre épaule et laissez une main posée sur votre bourse. Les Capouans gagnent leur vie en rançonnant les visiteurs, et c’est uniquement le manque d’attention de ces derniers qui leur permet de devenir florissants. À Capoue, ils ont fâcheusement tendance à considérer que ce qui appartient à un étranger leur revient de droit.
    Quand cette ville ouvrit ses portes et son cœur à Hannibal, on dit que les délices de Capoue, son luxe, ébranlèrent si fort la combativité de ses hommes qu’il ne gagna plus jamais une seule bataille. Ce n’était malheureusement pas le genre d’accueil qui nous attendait ; les choses paraissaient avoir bien changé depuis cette époque.
    Nous atteignîmes la cité un lundi soir, sous la pluie, juste à temps pour trouver fermés tous les endroits où nous aurions pu nous restaurer. À peine avions-nous atteint le forum que le cheval qui traînait notre carriole se mit à boiter. La première idée qui nous vint à l’esprit fut qu’il nous serait peut-être impossible de nous enfuir rapidement en cas de besoin. Dès notre arrivée, mon père, qui connaissait bien les lieux et était en principe venu veiller sur nous, se fit

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