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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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embarquer sur l’ Hypericon. Je voulais retourner en Grèce pour investir la commission que Festus m’avait versée.
    — Laisse-moi résumer, dis-je. Tu as remis le Phidias à Aristedon, et laissé le reste de la cargaison de mon frère sur l’ Hypericon, pour retourner en Grèce. Puis tu es rentré en Italie quand tu en as eu envie.
    — C’est exact, Falco. Et comme ça m’a permis d’éviter de me noyer, je n’ai pas l’intention de m’en excuser. (Son attitude m’aurait paru raisonnable, si ce bouffon n’avait pas fait perdre une petite fortune à la famille.) C’est seulement en rentrant à la maison que j’ai appris que l’ Hypericon avait coulé et que Festus avait perdu sa cargaison.
    — Au nom d’Hadès, où est passé le Phidias ? aboya mon père.
    — J’étais justement en train de me féliciter de l’avoir sauvé, quand j’ai appris que La Fierté de Perga avait subi le même sort.
    — Allons ! rugit Geminus. Cette coïncidence est trop invraisemblable !
    — C’était une mauvaise époque de l’année. Il y avait des orages partout.
    — Et ensuite ? Qu’est-ce que tu as fait ?
    — Je me suis trouvé plongé dans les ennuis. J’ai reçu la visite de Carus. Il m’a fait jurer de ne pas mettre Festus au courant du changement de plan.
    — Et je suppose qu’il t’a bien payé pour mentir ?
    — C’est-à-dire… (Le sculpteur avait un air de plus en plus sournois.) Il a acheté quelque chose que j’avais.
    — Ça ne peut pas être une de tes œuvres, dit aimablement mon père. Carus est un pourri, mais s’y connaît en art !
    — Il a acheté le reçu, avoua Oronte comme pour libérer sa conscience.
     
    Geminus et moi fîmes tous les deux un gros effort pour ne pas céder à notre instinct.
    — Combien ? demandai-je sur un ton badin bien imité.
    — Cinq mille, répondit-il d’une voix à peine audible.
    —  C’est tout  ? Cette sacrée statue en valait cinq cent mille.
    — J’étais de nouveau fauché… J’ai été obligé d’accepter ce qu’il m’offrait.
    — Et tu as réfléchi aux conséquences pour Festus ?
    — Ça m’a pas paru dramatique, geignit Oronte. (Il était clair qu’il appartenait à la catégorie des artistes amoraux.) De toute façon, si le Phidias s’était trouvé sur l’ Hypericon comme prévu, il aurait été perdu tout pareil. Je ne vois pas quelle différence ça fait.
    — Ça fait toute la foutue différence du monde, pauvre connard ! ragea mon père. Maintenant Carus exige que nous lui remboursions son demi-million.
    — Il a d’abord essayé avec Festus, concéda le maudit sculpteur. Voilà pourquoi j’ai évité de le rencontrer, pendant son dernier séjour à Rome. Je crois qu’il avait appris ce que j’avais fait.
    Je croisai le regard de mon père. Nous repensions tous les deux à mon frère et quelque chose nous troublait. La fureur n’expliquait pas l’agitation dont Festus avait fait preuve pendant sa permission. S’il avait appris que ce ver de terre d’Oronte l’avait dupé, il m’aurait demandé mon aide, ou celle de notre père, pour lui régler son compte. Au lieu de cela, il s’était beaucoup agité pour mettre sur pied un de ses sempiternels plans secrets. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : il était persuadé que la revendication de Carus était justifiée, et il tentait d’y faire face.
    Oronte se méprit sur la portée de notre silence et s’affola quelque peu. Il ajouta d’un ton angoissé :
    — Carus a dû exercer une énorme pression sur Festus. Et tout le monde sait que l’homme est dangereux.
    — Bien trop dangereux, en effet, pour qu’un crétin de ton espèce magouille avec lui ! éructa mon père.
    — Oh, essaie de comprendre… (Ce type était vraiment débile.) Je suis désolé pour tout ça, mais comment vouliez-vous que je m’en sorte autrement ? Carus a réussi à me persuader que j’avais eu tort de laisser partir la statue avec Aristedon. Il m’a convaincu que si on n’en parlait pas, ça vaudrait mieux pour tout le monde.
    — J’arrive pas à croire qu’il soit aussi con ! murmura Geminus au bord du désespoir.
    — Et les cinq mille sesterces ?
    — Il me reste plus rien, chuchota Oronte. (À la vérité, je n’en attendais pas moins de lui. Je savais que rien de bon ne sortirait de ce studio.) J’ai tout dépensé, je suis incapable de faire des économies. L’argent me coule entre les doigts. (Je lui jetai un

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