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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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mots.
    Petronius nous avait naturellement écoutés avec attention.
    — Pourquoi n’en as-tu jamais parlé ?
    — Personne ne m’a rien demandé.
    Un mendiant, pensez donc !
    Petro l’observa pensivement, puis me murmura :
    — Censorinus n’a pas été le seul à remarquer le serveur.
    Epimandos s’est sans doute tué parce qu’il avait également été reconnu par Laurentius, quand il est venu nous retrouver chez Flora. Aujourd’hui même.
    Me rappelant alors la façon dont Epimandos avait disparu après l’arrivée du centurion, j’étais persuadé que Petro avait raison, mais je demandai néanmoins :
    — Tu en es certain ?
    — Ça m’en a tout l’air, oui. Après notre discussion à la caupona, Laurentius s’est dit que le serveur lui paraissait familier. Et il a fini par se rappeler où il l’avait connu. Il a tout de suite compris le rapport que ça pouvait avoir avec le meurtre de Censorinus, et il est venu me voir. C’est même ce qui m’a retardé quand Apollonius m’a envoyé son message.
    Cette nouvelle situation poignante n’en résolvait pas moins certains de mes problèmes. D’abord, elle montrait mon frère sous un meilleur jour (uniquement pour ceux qui jugeaient bon d’aider les esclaves à s’évader). Ensuite, elle signifiait que je pouvais cesser de paniquer au sujet de Geminus. Et j’avais du mal à admettre l’immense soulagement que j’éprouvais à cette pensée. Je devais toujours avoir cet air torturé qui inquiétait Helena. Au moment précis où je me disais cela, elle m’agrippa la main. Elle avait tellement envie de me sauver qu’elle ne put se retenir plus longtemps :
    — Petronius, es-tu en train de nous dire que le serveur est l’assassin du soldat ?
    Il acquiesça d’un signe de tête, avant de préciser plus clairement :
    — Oui, c’est bien ce que je pense. Te voilà innocenté, Falco. Je vais prévenir Marponius que je ne cherche plus de suspect dans l’enquête sur le meurtre de Censorinus.
    Personne ne se laissa aller à des manifestations de joie intempestives. Surtout pas Helena qui avait encore besoin d’être rassurée.
    — Alors que s’est-il passé la nuit de sa mort ? Censorinus a peut-être reconnu le serveur quand il est venu se prendre de querelle avec Marcus ? Et plus tard, il aura eu une explication avec lui. Le centurion l’a sûrement menacé de le ramener à son maître. Quand Epimandos a pris conscience de ce qui l’attendait, il a dû être désespéré et…
    Elle paraissait si malheureuse que Petro acheva son histoire.
    — Epimandos lui a monté à boire, et le centurion a mésestimé le danger qu’il courait. On ne pourra jamais savoir s’il a vraiment menacé le serveur, ni s’il avait l’intention de mettre ses menaces à exécution. Mais ce qui est certain, c’est qu’Epimandos était terrorisé et sans doute ivre. Le résultat a été fatal au soldat. Il l’a poignardé avec un couteau de cuisine dont il s’était armé avant de monter au premier étage. La terreur qu’il éprouvait à l’idée d’être remis entre les mains de son ancien maître explique la férocité de l’attaque.
    — Mais pourquoi ne s’est-il pas enfui, une fois son forfait accompli ? demanda pensivement Apollonius.
    — Il n’avait nulle part où aller, répondis-je. Cette fois, personne n’était là pour l’aider. Il a pourtant essayé d’en discuter avec moi. (Me rappeler les efforts pathétiques d’Epimandos pour retenir mon attention me rendait furieux contre moi-même.) J’ai mis ça sur le compte de la curiosité malsaine qui se manifeste toujours après un meurtre. Je me suis débarrassé de lui en disant que je ferais tout pour trouver le meurtrier.
    — Il faut dire que ta position personnelle n’était pas enviable, glissa Apollonius pour atténuer mon sentiment de culpabilité.
    — Mais celle du pauvre Epimandos était bien pire. J’aurais dû remarquer son trouble. Après avoir tué Censorinus, il a chassé l’événement de son esprit, et il a cherché refuge dans sa routine. Il n’est pas le premier à se conduire comme ça. Mais en fait, il avait envie d’être démasqué. Et il m’appelait à l’aide. Je m’en veux terriblement.
    — Il n’y avait vraiment pas grand-chose à faire ! s’exclama Petronius d’une voix dure. C’était un esclave en fuite qui avait assassiné un légionnaire. Personne n’aurait pu le sauver, Marcus. S’il n’avait pas agi comme il l’a

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