Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
complètement ma question et se perdit dans la contemplation de Zeus.
    — Tu savais que ce Phidias se trouvait caché dans cette chambre, P’a ?
    Geminus répondit par un battement de paupières. Mais impossible qu’il l’ait su longtemps avant moi, ou je n’aurais pas retrouvé la statue sur place. Il avait dû deviner en montant l’escalier, pas avant. Impossible d’imaginer qu’il était venu chez Flora à toutes jambes dans l’intention de faire une ouverture dans le mur lui-même.
    Il fit le tour du Zeus, l’admirant sous toutes ses faces. Je ne pus m’empêcher de me demander s’il m’aurait mis au courant s’il avait trouvé ce chef-d’œuvre le premier.
    L’expression de mon père était impénétrable. Je me fis la réflexion qu’il ressemblait à Festus – une raison supplémentaire de ne pas lui faire confiance.
    — Par Jupiter ! C’était pourtant facile à deviner.
    — Oui, mon frère était toujours fourré ici.
    — Oh, il s’y sentait comme chez lui, acquiesça Geminus. On aurait dû faire le rapprochement. Et ça m’étonnerait que ce soit tout ! Ton précieux frère s’est probablement constitué des planques comme celle-ci partout où il allait régulièrement. Alors fais-moi confiance, nous allons les trouver, ajouta-t-il.
    — On peut aussi s’épuiser pour rien, commentai-je.
    L’euphorie a tendance à se dissiper rapidement. Je me sentais soudain épuisé.
    — Il a sûrement dressé une liste, affirma mon père, en suspendant sa lampe au tonnerre de Zeus.
    — Ç’aurait été idiot de sa part ! m’exclamai-je en ricanant. Moi, à sa place, j’aurais gardé tous les détails en tête.
    — Oh, moi aussi ! dit Geminus. Mais Festus n’était pas comme nous.
    Je vis Helena sourire à la pensée que mon père et moi, nous étions pareils. Avec un demi-million de sesterces de Phidias en face de moi, je me dis que je pouvais me permettre de lui rendre son sourire.
    Nous restâmes tous les trois encore un long moment à admirer le Zeus. Puis, quand il devint ridicule de rester planté plus longtemps dans ce réduit obscur, nous repassâmes dans l’autre chambre, luxueusement meublée par comparaison.
    Mon père observa d’un œil critique mon travail de démolition.
    — On peut dire que tu nous as fait un vrai gâchis, Marcus !
    — Étant donné les circonstances, et sans les bons outils, j’ai fait de mon mieux. J’aurais voulu t’y voir. (Pendant que Geminus et Helena Justina restaient ébaubis devant le Zeus, j’avais réfléchi à un plan.) Écoutez, on n’a pas de temps à perdre. Il faut dissimuler ces gravats au plus vite et emporter cette statue ailleurs. Elle appartenait à Festus, c’est un fait établi, mais expliquer ça à la propriétaire risque de poser des problèmes.
    — Détends-toi, conseilla mon père (lui-même fort détendu), je t’assure que personne ne viendra fourrer son nez ici ce soir.
    — C’est là que tu te trompes. Tu ferais mieux de m’écouter. J’ai accepté de monter la garde dans la caupona pendant que Petro allait prévenir la propriétaire que son serveur était mort. Alors la mystérieuse Flora va débarquer d’un instant à l’autre, et ça m’étonnerait qu’elle soit contente de découvrir ce grand trou dans son mur.
    Quelque chose m’empêcha de poursuivre. Personne n’allait venir ce soir, avait affirmé Geminus d’un ton assuré. Sans explication supplémentaire, la lumière se fit dans mon esprit.
    — Merci d’avoir monté la garde ! s’exclama mon père d’un air narquois. (J’essayais de me convaincre que je faisais fausse route, mais en vain. J’étais atterré.) Flora ne viendra pas. Monter la garde est un travail d’homme. Je me suis porté volontaire.
    Je ne pus émettre qu’un grognement en prenant conscience de ce que j’aurais dû deviner il y a des semaines. Je comprenais maintenant pourquoi mon frère s’était toujours comporté ici comme s’il était chez lui, pourquoi il avait pu y trouver un travail pour un esclave évadé, pourquoi il avait osé y planquer son Zeus en n’hésitant pas à condamner une pièce. C’était une affaire de famille.
    Petronius avait raison. Flora existait. Et ce qui est certain, c’est que j’aurais préféré ne jamais l’apprendre. Cette caupona était le commerce que mon père avait acheté pour occuper la femme qui vivait avec lui.

65
    La première partie de notre plan contre Carus et Servia était la plus pénible :

Weitere Kostenlose Bücher