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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Epimandos ramasser le morceau de pain que le chat léchait un peu plus tôt, et le remettre dans la corbeille à l’intention des clients.

6
    Le lendemain matin, je me mis en devoir de reprendre ma routine romaine.
    Je restai au lit assez longtemps pour me prouver à moi-même que je ne faisais pas partie de ces gens qui doivent tomber du lit aux aurores pour aller quémander des faveurs dans la demeure d’un riche protecteur. Puis j’allai m’exhiber devant les foules en délire du Forum mais ne pus que constater que tout le monde regardait de l’autre côté. Je parvins à éviter mon banquier, une fille que je fis semblant de ne pas reconnaître, et plusieurs de mes beaux-frères. Puis je me rendis aux thermes situés derrière le temple de Castor pour une remise à neuf. Après une série d’exercices épuisants avec Glaucus, mon entraîneur, suivis d’un massage efficace, je pris un bain, me fis raser et couper les cheveux, racontai quelques histoires drôles, écoutai quelques commérages, perdis un denier pour avoir parié sur le nombre de morsures de puces qui boursouflaient la jambe d’un étranger à la ville… En résumé, je recommençais à me sentir comme un vrai Romain civilisé.
    J’avais été absent six mois. Rien n’avait changé en politique ni dans les écuries de courses. Cependant, tout coûtait plus cher que quand j’étais parti. Et je ne paraissais avoir manqué qu’à une seule catégorie de personnes : ceux à qui je devais de l’argent.
    J’empruntai une toge à Glaucus et pris la direction du Palatin pour solliciter une audience de l’empereur Vespasien. Mon rapport parut impressionner favorablement le vieil homme. Je me dis que j’aurais dû venir après son dîner, quand il était d’humeur plus généreuse. Mais les résultats de ma mission en Germanie étaient parfaitement concluants. Si Vespasien aimait ergoter, il n’en était pas moins équitable et savait reconnaître la belle ouvrage. Il ne discuta ni mon salaire ni mes dépenses. Malheureusement, il ne mentionna aucun nouveau travail.
    Voilà toute la difficulté de se mettre à son compte. On est sans cesse menacé de chômage et de faillite. Puis, souvent, quand on a réussi à bien organiser son temps libre, on reçoit l’offre d’une mission pour laquelle même Hercule rechignerait.
    Malgré tout, je collectai mon sac d’argent au palais et retournai au Forum faire risette à mon banquier. Je le regardai ouvrir mon coffre. Un très petit coffre. Le bruit des pièces qui y tombèrent n’en fut pas moins doux à mes oreilles – mais la somme totale ne me poussait pas encore à prendre des décisions délicates quant à son investissement. C’était fort loin également de la fortune dont j’aurais besoin, si je souhaitais approcher le sénateur de père d’Helena dans le rôle de futur gendre. Heureusement, c’était une éventualité que le noble Camillus ne paraissait même pas envisager. Jamais il ne me pressait de questions sur la façon dont j’envisageais l’avenir avec sa fille.
    Cela étant accompli, je passai le reste de l’après-midi à baguenauder, en prenant grand soin d’éviter des clients éventuels.
    J’aurais pourtant dû pressentir que, pendant que je flânais sans but précis, les Parques allaient encore une fois s’occuper de mon destin.
     
    Ce matin-là, Helena avait crié dans mon oreille endormie qu’elle accompagnait ma mère chez moi, pour commencer à nettoyer l’appartement. Un peu plus tard, je décidai d’aller les rejoindre. À cause de l’orage, il se dégageait une forte odeur d’égouts de la Cour de la Fontaine – parce que dans ce quartier de la cité, il y avait des égouts. Les habitants du coin me parurent aussi miteux et abattus qu’à l’accoutumée. Déjà six ans que je m’étais dégoté ce trou à rat, en quittant l’armée. À la différence de mon frère aîné qui vivait chez sa maman, j’avais décidé que j’étais assez grand pour habiter seul. Festus m’avait dit que j’étais fou, ce qui n’avait fait que renforcer ma détermination.
    J’avais également une autre raison pour quitter la maison : éviter les pressions qui me poussaient à entrer dans les affaires familiales. J’avais le choix entre me briser les reins à essayer de faire pousser des légumes en Campanie, du côté de ma mère, ou participer à des ventes aux enchères avec mon père – ce qui m’aurait encore plus sali les mains. Je suis parfaitement

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