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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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réclame de l’argent sans vouloir m’expliquer pourquoi.
    Helena Justina fut obligée d’en convenir. Elle réfléchit pendant quelques instants.
    — Parle-moi de ton frère. Jusqu’ici, j’avais l’impression que tout le monde le respectait et l’admirait même. Mais tout d’un coup, je n’arrive pas à deviner les sentiments exacts que tu éprouvais envers lui.
    — Moi non plus ! Et c’est bien le problème.
    Il avait huit ans de plus que moi. Une différence d’âge assez importante pour que j’en fasse mon héros – ou le contraire ! Une partie de moi le haïssait – mais l’autre l’aimait bien davantage.
    — Je le trouvais souvent très pénible, et pourtant je n’arrive pas à accepter sa mort. Ça résume mes sentiments pour lui.
    — Vous aviez beaucoup de points communs ?
    — Pas vraiment.
    — Vas-tu t’occuper de ce problème ?
    — J’attends de voir ce que ça va donner.
    — Ça veut dire que tu n’en as pas envie.
    C’était un commentaire raisonnable. Mais elle ne connaissait pas Festus. Même si je n’avais pas envie de m’en mêler, j’étais loin de contrôler la situation.
    Helena se recroquevillait de plus en plus à cause du froid.
    — Il est temps de penser à dîner.
    — Nous ne pouvons pas toujours nous imposer à ta mère.
    — C’est vrai. Alors, allons plutôt voir tes parents, pour changer.
    — J’étais sûre que tu allais dire ça. J’ai apporté de quoi me changer, mais je dois d’abord prendre un bain…
    Je la regardai des pieds à la tête. Elle était crasseuse et fatiguée, mais il n’y avait pas trace de renoncement dans son attitude. Une couche de poussière ne suffisait pas à saper ses ressources naturelles ! En revanche, elle soulignait joliment la luminosité de ses grands yeux sombres. Une bonne partie de ses cheveux avaient échappé aux épingles, et je n’avais qu’une envie : finir de démanteler sa coiffure… Si le lit avait toujours été praticable, nous aurions passé la soirée ici. Ce n’était malheureusement pas le cas. Et rien n’était susceptible de le remplacer. Cette triste constatation m’arracha un sourire pitoyable.
    — En effet, ma chérie, ce serait sans doute une mauvaise idée que je te conduise chez tes parents alors que tu as l’air d’une esclave qui a trimé toute la journée près des fourneaux. Néanmoins, comme tes nobles géniteurs sont déjà persuadés que tu n’obtiendras de moi que des mauvais traitements, mieux vaut aller utiliser les thermes privés de ton père. Ils sont gratuits.
    En faisant cette suggestion, mon motif était double. Si les parents d’Helena nous confirmaient que Titus César s’était enquis d’elle pendant notre séjour à l’étranger, il ne serait pas mauvais qu’ils voient leur fille dans cet état déplorable. Je ne connaissais pas de meilleur moyen de leur prouver, ou de leur rappeler, que je l’avais conquise le premier. Je reconnais que la chance avait été de mon côté, mais comme elle ne m’accordait pas souvent ses faveurs, en voilà une que je n’avais certainement pas l’intention de laisser échapper. Helena Justina s’était jetée dans mes bras, et je n’allais refuser ce superbe cadeau. En outre, qui pouvait espérer que le fils d’un empereur particulièrement conservateur allait accepter de passer après moi ?
    C’est du moins ce que je me répétais pour apaiser mes craintes.
     
    La famille Camillus occupait l’une de deux maisons jumelles, proches de la via Appia et de la porte Capena. Ils étaient également propriétaires de l’autre résidence qui restait inoccupée. Leur domicile n’était pas pire que lors de ma dernière visite, mais les preuves d’un manque de liquidités étaient flagrantes. Les peintures avaient grand besoin d’être ravivées, et les meubles de jardin ne correspondaient plus à la grandeur première de l’édifice. Mais l’intérieur restait très confortable. Comparée aux autres familles de sénateurs, celle d’Helena était exceptionnellement civilisée. Elle faisait preuve de respect envers les dieux, d’indulgence envers ses enfants, de générosité envers ses esclaves, et d’amabilité envers les ratés de mon espèce.
    Leurs bains privés étaient alimentés par l’eau de l’aqueduc de Claude et, même en hiver, ils y maintenaient une chaude température. Qu’ils aient ou non des difficultés financières, leurs priorités étaient les bonnes. Je me chargeai de

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