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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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avait échoué. En outre, sans être au courant de la vérité, Festus avait pris des mesures pour réparer les torts causés à ses associés. Seule la mort avait mis un terme aux efforts qu’il faisait pour y parvenir. Et c’est uniquement parce qu’il ne faisait confiance à personne – pas même à son père ou à moi – que son projet ne s’était pas réalisé après sa mort. (Ce qui nous aurait évité bien des ennuis ultérieurs !)
    Est-ce que Festus était un héros ?
    Je ne croyais pas dans l’héroïsme. Je ne croyais pas qu’il ait décidé de se sacrifier pour Rome. Pour être honnête, je ne l’avais jamais cru. Il était romantique, certes, mais en admettant qu’il ait décidé de suivre cette voie, il aurait réglé ses affaires d’abord. Festus n’avait jamais pu souffrir l’idée d’un projet abandonné en cours de route. Ce Phidias muré chez Flora (où peut-être personne ne le découvrirait), ces blocs de marbre abandonnés dans la ferme de mes oncles me disaient clairement qu’il espérait revenir. Le plus vite possible.
    Avait-il pensé à moi pour finir de mener à bien cette affaire ? Non. J’étais son exécuteur testamentaire, mais uniquement parce que l’armée l’avait obligé à rédiger un testament. À ses yeux, ce n’était qu’une forme de plaisanterie. Il n’avait rien à me léguer officiellement. Il n’avait laissé aucune instruction pour que je prenne la suite de ces transactions qui faisaient sa fierté et sa joie. Il avait voulu mener cette affaire seul.
    La seule chose dont j’héritais, en fait, c’était de choisir quel nom on allait lui donner.
    Comment pouvais-je décider une chose pareille ?
    Tout ce que je pouvais décider, c’est admettre qu’il me manquait. Il n’y avait jamais eu personne comme lui. Tout ce que j’avais fait de mal avait été initié par ses encouragements. Idem pour les preuves d’affection ou de générosité. Je ne croyais pas qu’il ait eu l’étoffe d’un héros, mais je croyais tout de même en lui. Il avait un cœur immense, et un caractère complexe et original qui s’imposait encore à nous trois ans après sa mort.
    J’avais passé trop de temps à me contenter de faire des suppositions à son sujet. Ce soir, si la vérité existait quelque part, je tenais à la découvrir.
     
    J’étais entré dans le Forum du côté du Capitole. Je longeai toute la Basilica Julia pour me diriger vers le temple de Castor. Je faillis entrer dans les thermes, mais y renonçai. Je n’avais pas plus envie de subir les attentions des esclaves que de discuter avec des amis. Poursuivant mon chemin, je passai devant la maison et le temple des vestales, pour arriver à l’emplacement que les républicains appelaient la Velia.
    Tout le quartier du mont Cælius qui m’entourait, jusqu’au Palatin derrière et à l’Esquilin en face, avait été détruit par le feu, puis récupéré par Néron pour y construire cette abomination qu’il appelait sa Maison Dorée.
    Le mot « maison » dépeignait mal la réalité. La construction, à l’architecture insolite, ordonnée par Néron, était plus qu’un palais. La richesse incroyable du décor intérieur dépassait tout ce que les artistes avaient pu imaginer auparavant. À l’extérieur, il avait également réussi quelque chose de surprenant. Si la réalisation architecturale était fascinante, en dépit de la mégalomanie qu’elle trahissait, le paysage entourant le palais et les colonnades était bien plus surprenant : la campagne reconstituée au cœur de la cité. Il y avait là des parcs, des bois peuplés d’animaux sauvages et apprivoisés et, surtout, le célèbre Grand Lac. C’était le monde privé du tyran. Vespasien, dans un élan de libéralité soigneusement calculé, en avait fait un vaste espace public.
    Ils étaient futés, les Flaviens ! Les Romains avaient maintenant un empereur qui traitait sa propre divinité avec beaucoup d’ironie. Vespasien parlait de faire abattre la Maison Dorée, mais pour le moment, il y habitait encore avec ses fils. Le lac, cependant, avait déjà été asséché. C’était l’un des emplacements de Rome les mieux situés, juste au bout de la Voie Sacrée. Vespasien avait l’intention d’utiliser cette immense caverne laissée par l’ancien lac pour les fondations d’une nouvelle arène immense qui porterait son nom.
    Ce futur amphithéâtre Flavien était devenu l’un des lieux les plus visités de la ville

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