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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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regardant tous les autres grappiller avidement, il tomberait dans une bouche d’égout à l’heure de la marée haute.
    Mon cœur se serra quand il m’attira à l’écart pour me dire d’un air pénétré :
    — Marcus Didius, j’espère que tu nous pardonnes d’avoir fait l’enterrement sans toi…
    Par tous les dieux ! Il fallait toujours qu’il trouve un sujet d’inquiétude. Comment Victorina avait-elle pu le supporter ?
    — J’ai bien sûr été désolé de manquer la cérémonie…
    Je m’efforçais de parler sur un ton léger, car les enfants sont sensibles à l’atmosphère. Heureusement, les membres de la tribu Mico étaient bien trop occupés à se tirer mutuellement les oreilles pour nous prêter la moindre attention.
    — Ça m’a presque rendu malade que tu n’aies pas eu l’occasion de prononcer l’éloge funèbre.
    À part le fait que j’étais ravi d’avoir échappé à cette corvée, c’était tout de même cet idiot qui avait été son mari. Le jour où il avait épousé Victorina, elle était devenue son fardeau dans la vie et la mort. C’était son devoir à lui de concocter quelque chose de poli à déclamer lors de son enterrement. Qu’il me refile le pensum sous prétexte que j’étais le chef apparent de la famille Didius était bien la dernière chose dont j’aurais eu envie. En outre, le père de Victorina – et des autres ! – était toujours de ce monde. Moi, je n’avais fait qu’écoper des responsabilités quand il avait décidé de nous abandonner.
    Mico m’offrit un tabouret sans interrompre son monologue. En m’y installant, je sentis que j’écrasais quelque chose de mou.
    — Je suis vraiment content d’avoir cette occasion de bavarder avec toi, Marcus Didius…
    Avec son inconscience coutumière, mon beau-frère choisissait pour confident une personne qui pouvait à peine supporter d’entendre trois mots tomber de ses lèvres. Je me sentis néanmoins obligé de murmurer la formule consacrée :
    — Si jamais tu as besoin d’aide…
    La situation ne fit qu’empirer. Il s’était fourré dans la tête que je n’étais venu que pour entendre – dans le détail ! – un compte rendu des funérailles de ma sœur.
    — Il y avait foule à l’enterrement.
    Les courses de chevaux avaient dû être annulées.
    — Victorina avait tellement d’amis…
    Une majorité d’hommes très certainement. Je n’ai jamais pu comprendre pourquoi des individus qui ont eu une aventure avec une fille éprouvent cette espèce de curiosité morbide si elle meurt. Moi, son frère, je n’aurais pas apprécié leur présence ce jour-là.
    — Jusqu’à ton ami Petronius qui est venu !
    Mico paraissait surpris. J’aurais aimé pouvoir l’être moi-même.
    — Quel type aimable. C’était décent de sa part de venir te représenter…
    — Le type aimable dont tu parles, Mico, s’apprête à me fourrer en prison !
    Mon beau-frère prit un air de circonstance, et l’angoisse que j’éprouvais au sujet du meurtre de Censorinus m’étreignit de nouveau. Je fis l’effort de changer brusquement de sujet.
    — Comment est-ce que tu te débrouilles ? (Un des rejetons de Mico m’envoyait des coups de pied dans le rein gauche.) Tu as besoin de quelque chose ? (Mico était bien trop désorganisé pour pouvoir me répondre.) J’ai rapporté des cadeaux de Nouvel An de Germanie, pour les enfants. Ils ne sont pas encore déballés, mais ça ne va pas tarder, j’espère. Mon appartement a été saccagé.
    Mico parut sincèrement concerné.
    — Oui, j’en ai entendu parler !
    Formidable. Tout le monde était au courant, mais personne n’avait jugé bon de faire quoi que ce soit.
    — As-tu besoin d’un coup de main ?
    J’avais besoin d’aide, mais surtout pas de la sienne. Je tenais à pouvoir réintégrer mon logement la semaine prochaine, pas lors des prochaines saturnales.
    — C’est gentil, Mico, mais tu as déjà assez de problèmes comme ça. Ne t’inquiète pas pour moi. Et puisque ta mère est ici, elle peut bien surveiller les enfants. Il faut que tu sortes un peu. Tu as besoin de compagnie et aussi de trouver du travail, mon vieux !
    — Oh, ça viendra ! affirma-t-il avec son optimisme déplacé.
    Je balayai la pièce sordide des yeux. Je n’éprouvais aucun sentiment d’absence. La perte de Victorina ne semblait avoir laissé aucun silence particulier. Ce n’était pas surprenant. Même de son vivant, elle était

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