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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Je me retournai doucement vers elle et la serrai contre moi. Je me rendis compte qu’elle pleurait. Normal, c’était ma faute. Mais non, elle pleurait de soulagement parce que nous étions dans les bras l’un de l’autre. Nous étions amis. Nous allions le rester très longtemps.
    Je tins Helena dans mes bras le temps que ses larmes s’apaisent, puis nous nous endormîmes d’un sommeil de plomb.

19
    La nuit fut froide. Après notre séjour dans le nord où ils savent mieux se protéger des frimas que dans les pays méditerranéens, nous en souffrîmes encore davantage. Le mauvais temps semble toujours prendre Rome par surprise. Nous n’avions qu’un brasero pour réchauffer l’atmosphère au cours de la nuit, et à l’aube, l’ancienne chambre de mon frère était devenue glaciale. Nous nous réveillâmes toujours enchevêtrés l’un dans l’autre.
    Helena avait déjà dressé ses plans :
    — Si tu vas voir cette Marina, je crois que je vais t’accompagner.
    J’étais persuadé qu’il valait mieux pour tout le monde que j’aille la voir seul. Opinion personnelle qui ne fut pas appréciée… et complètement ignorée.
     
    Marina s’efforçait toujours de compliquer les choses autant qu’elle le pouvait. (Ce qui en faisait un personnage idéal pour entrer dans ma famille.) Elle occupait toujours le même appartement, en bas du mont Cælius, de l’autre côté de la via Appia, dans la bizarrement nommée vicus Honoris et Virtutis. Si l’honneur et la vertu avaient été des qualités exigées pour habiter là, la rue serait restée déserte.
    — Est-ce qu’elle est vraiment très belle ? demanda Helena, alors que nous nous rendions tous les deux chez Marina à pied.
    — J’en ai peur. Festus attirait des femmes qui sortaient tout à fait de l’ordinaire.
    — Tu veux dire pas comme toi ?
    Elle avait vraiment le chic pour poser des questions embarrassantes.
    — Moi, ce qui m’attire, c’est une femme qui a une vraie personnalité… si en plus elle est belle, ça devient exceptionnel…
    Comprenant enfin qu’elle était en train de se moquer de moi, je laissai ma phrase en suspens.
    L’ambiance décontractée se transforma dès que Marina nous fit pénétrer dans son clapier séparé en deux pièces par une mince cloison. J’avais oublié combien elle était belle. Helena elle-même ne put retenir un léger soupir. Elle me jeta ensuite un regard furieux qui me disait clairement que j’aurais dû la mettre en garde d’une façon plus adéquate. Les choses ne se présentaient pas très bien.
    Petite et brune, le visage dévoré par des yeux immenses, Marina exsudait la sensualité par tous ses pores. Elles savait en outre se servir de ses yeux magnifiques pour déstabiliser ses vis-à-vis. Son petit nez et ses pommettes hautes lui donnaient un air vaguement asiatique : impression accentuée par les gestes dont elle accompagnait ses paroles. Pour elle, le comble de l’élégance consistait à faire des mouvements de poignets en positionnant ses doigts d’une façon affectée.
    Elle avait naguère travaillé à fabriquer de la ganse, mais depuis qu’elle m’avait, moi, elle ne voyait plus l’intérêt d’avoir un emploi. S’assurer les services d’un crétin honnête – qui, en outre, ne lui demandait rien en échange – l’avait laissée libre de passer tout son temps à soigner son physique. Les hommes qu’elle fréquentait appréciaient beaucoup le résultat. Difficile de faire autrement. Il faut dire que ce résultat aurait mérité d’être encadré pour être accroché au mur. Ses conquêtes trouvaient que ses formes voluptueuses et ses manières peu farouches étaient un cadeau de l’Olympe, bien avant d’apprendre qu’il y avait un lien direct entre elle et mon coffre bancaire.
    Malheureusement, si elle était un véritable plaisir pour les yeux, dès qu’elle ouvrait la bouche c’était fichu. Née dans la plèbe, elle luttait courageusement pour rester fidèle à ses origines.
    — Tiens, Marcus !
    Sa voix était aussi rugueuse que de la toile de jute. Naturellement elle m’embrassa. (C’était tout de même moi qui payais les factures.) Je fis un pas en arrière. Du même coup, je venais de donner davantage de place à Helena pour inspecter ce corps de rêve. Marina fit semblant de découvrir seulement que j’étais accompagné.
    — Oh ! t’as besoin d’un chaperon, maintenant ?
    — Surveille-toi, Marina. Je te présente Helena Justina.

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