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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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d’oublier le sien. Cependant, il y avait aussi dans sa voix une note de nostalgie, car je l’avais embrassée pour la première fois le jour de mon anniversaire. Je n’avais alors pas encore pris conscience du fait effrayant que j’étais amoureux d’elle, et j’étais loin de croire qu’elle puisse jamais m’aimer. Nous nous trouvions dans une répugnante auberge gauloise, et j’étais fier d’avoir osé l’approcher.
    À la façon dont elle souriait, j’étais sûr qu’Helena repensait aussi à ce premier baiser. Elle ajouta :
    — J’ai eu l’impression que tu avais besoin qu’on te remonte le moral.
    — Alors je ne veux pas savoir combien il t’a extorqué, parce que ça me déprimerait.
    — Entendu. Je ne te dirai rien.
    — Si, dis-je en soupirant. Je t’écoute. C’est mon père, je me sens responsable.
    — Rien. Quand il a vu combien ce trépied me plaisait, il me l’a donné.
    C’est à cet instant que j’ai bondi dans le froid.
    — Par tous les dieux, Marcus ! Qu’est-ce que ça veut dire ?
    — Le temps presse.
    Helena s’assit dans le lit, en prenant bien soin de rester enveloppée dans notre duvet germain. Au milieu d’un halo de cheveux emmêlés, je vis ses yeux s’écarquiller.
    — Mais je t’ai entendu dire que tu aurais davantage de temps pour mener cette enquête, maintenant que tu n’avais plus besoin d’éviter Petronius.
    — Ça n’a rien à voir avec l’enquête.
    Je me dépêchai d’enfiler mes vêtements.
    — Reviens ! (Helena se jeta en travers du lit et parvint à me retenir prisonnier entre ses bras.) Explique-moi ce mystère !
    — Il n’y a pas de mystère. (En dépit de sa résistance acharnée, je la fis retomber en arrière sur le matelas et la coinçai tendrement sous le duvet.) Seulement une petite facture de quatre cent mille sesterces à payer. (Elle cessa de se débattre, et j’en profitai pour l’embrasser.) J’ai entendu hier une jeune femme inconsidérée déclarer en public – devant un juge – que nous étions pratiquement mari et femme… et ensuite, je constate que la famille nous a déjà envoyé des cadeaux pour monter notre ménage. Alors tu parles si je me soucie de l’enquête ! Comparé avec le besoin urgent de réunir une dot, être accusé de meurtre devient une futilité.
    — Quel idiot tu fais ! s’écria-t-elle en riant. Pendant un instant, j’ai cru que tu étais sérieux.
    Je la laissai se réjouir à la perspective si comique d’un mariage avec moi, sans vouloir l’inquiéter en lui précisant que j’étais tout à fait sérieux.
     
    Je dévalai l’Aventin en direction de l’Emporium. L’euphorie d’avoir enfin pris une décision au sujet d’Helena me donnait l’impression de voler. Quatre cent mille sesterces, c’était un prix qui dépassait de loin mes maigres possibilités. Mais il y avait encore plus déprimant : je m’étais également assigné la tâche de rendre visite à un autre de mes beaux-frères.
    J’essayai de le trouver sur son lieu de travail. En vain. J’aurais dû deviner. Il était employé de bureau : il était donc en congé.
    Ma sœur Junia, l’arrogante, avait épousé un employé des douanes. À 17 ans, ç’avait été son idée de s’élever dans la société. Elle en avait maintenant 34. Gaius Bæbius avait progressé jusqu’à devenir le chef d’autres employés de l’Emporium. Junia continuait cependant à faire de plus grands rêves, dans lesquels un mari qui passait son temps à collecter des droits de douane sur les quais ne jouait aucun rôle. Il m’arrivait même de me demander si Gaius Bæbius ne devrait pas commencer à faire goûter son dîner au chien.
    Car ils possédaient un chien. Principalement parce qu’ils souhaitaient avoir une inscription gravée sur leur seuil qui mettait en garde contre l’animal. Ajax était un gentil chien – ou plutôt, il avait été gentil avant d’être victime de problèmes existentiels. Désormais, il accomplissait ses devoirs de gardien avec autant de sérieux que son maître s’acquittait de sa tâche au bureau de douane. Il accueillait les visiteurs en arrachant l’ourlet de leurs tuniques. Pour les plus agiles. J’étais au courant d’au moins deux procès intentés par des gens à qui il avait eu le temps d’enlever un morceau de mollet. Le hasard m’ayant fait assister à l’un des incidents, j’avais été cité comme témoin à charge et ma sœur ne m’avait pas encore

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