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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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minuscule tranche d’un fromage pâle et insipide pour l’accompagner. Gaius Bæbius continua de mastiquer sa platée de viande froide.
    — Vous avez de nouvelles assiettes ? demandai-je poliment.
    Il faut dire que la plus grande partie de la mienne était visible.
    — Oui, nous avons pensé que le moment était venu d’investir dans de l’Arretine. Elles ont un tel éclat.
    — Elles sont assez jolies, en effet. Nous en avons nous aussi, ajoutai-je. Mais Helena a cherché quelque chose d’un peu plus original. Elle a eu raison. C’est désagréable d’être invité à dîner et de manger dans les mêmes assiettes qu’on utilise à la maison… Les nôtres nous ont été offertes par un potier qui était devenu notre ami quand nous étions en Germanie.
    — Vraiment ?
    Il avait toujours été impossible de plaisanter avec Junia. Et elle ne croyait pas un mot de ce que je venais de lui dire.
    — Je suis tout à fait sérieux, insistai-je.
    Lors des rares occasions où il m’arrivait de pouvoir faire enrager ces prétentieux, je n’hésitais jamais.
    — C’est surprenant ! (Junia agita ses bracelets et s’appliqua à prendre un air aimable.) Que voulais-tu demander à Gaius Bæbius ?
    Plutôt que d’insulter mes hôtes, je me dis qu’il valait mieux parler affaires.
    — Je me vois obligé de tirer au clair une embrouille que notre cher Festus a abandonnée derrière lui.
    Je les vis échanger un regard. Quelqu’un les avait déjà mis au courant de ma mission. Junia m’observait avec l’air de redouter que notre frère soit bientôt reconnu comme un escroc. Naturellement, elle m’en rendait responsable.
    — Avez-vous eu l’occasion de rencontrer le soldat qui avait établi ses pénates chez M’an ? Eh bien, il est mort et…
    — Et tu es censé l’avoir tué.
    Je n’en attendais pas moins de la part de Junia.
    — Il n’y a que des dingues pour penser ça.
    — Nous n’en avons encore parlé avec personne.
    — Il n’y a pas de quoi s’en vanter ! Ne rien dire jusqu’à ce qu’il soit trop tard est une spécialité familiale, mais cette fois je refuse d’entrer dans le jeu. Je tiens à me disculper avant de me retrouver au tribunal accusé de meurtre. Tout paraît découler de Festus et de son réseau commercial. Gaius, le centurion est venu me raconter une histoire à propos de l’importation d’œuvres d’art. Alors je voudrais savoir si les bateaux de Festus accostaient à Ostie, quand il envoyait des marchandises étrangères en Italie.
    — C’est probable, autant que je sache, répondit Gaius sans trop se mouiller. Il croyait qu’avoir un beau-frère douanier lui permettrait d’éviter de payer les droits portuaires.
    — Ça m’étonne pas de lui, dis-je en riant. Et naturellement, il se mettait le doigt dans l’œil ?
    — Naturellement ! s’exclama Gaius Bæbius.
    J’étais pourtant persuadé que mon beau-frère avait parfois fermé les yeux.
    — Est-ce qu’on peut savoir, d’après les archives, si un certain navire a accosté ? Je parle de l’année où il est mort, alors ça remonte assez loin.
    Entre deux longues mastications, Gaius Bæbius traita le sujet de sa façon mesurée et pédante habituelle.
    — S’agit-il du navire qui est censé avoir disparu ?
    Tout le monde semblait en savoir autant que moi sur le sujet, sinon davantage.
    — Oui, l’ Hypericon.
    — S’il a accosté, quelqu’un l’aura noté. Dans le cas contraire, il n’y aura aucune trace.
    — Parfait !
    — S’il a été entièrement déchargé à Ostie, c’est là que c’est archivé. Si la cargaison a été dispersée dans des chalands qui l’ont apportée à l’Emporium, ç’aura été enregistré ici, à Rome. Mais comme Festus ne vendait pas par des canaux officiels, je pencherais plutôt pour Ostie.
    — Et s’il a accosté ailleurs en Italie ?
    — Le seul moyen de le savoir serait de visiter tous les ports d’Italie et de vérifier leurs listes. En supposant que les autorités locales acceptent de te laisser les consulter. Et en supposant aussi, ajouta mon beau-frère d’un ton plein de sous-entendus, que l’ Hypericon se soit comporté légalement (nous savions tous les deux que le doute était permis) et ait acquitté les droits réglementaires.
    — Sinon, conclus-je en enfonçant le clou, le bateau aurait pu aborder n’importe où et introduire les marchandise en contrebande.
    — Et ça s’est passé il y a des

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