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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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porche. À la lumière de la torche, les longs cheveux du Barbare avaient des reflets dorés. Il souriait. Tandis qu’il courait vers lui, Turpio se mit à rire à nouveau. Ils se serrèrent la main et s’embrassèrent. Turpio donnait de grandes tapes dans le dos de son Dux.
    —  Formidable ! Absolument formidable, haleta Turpio.
    Ballista éclata de rire.
    — Merci. J’ai bien aimé, moi aussi. Alors, pas si stupide que ça ce Barbare du Nord, n’est-ce pas ?
    — Magistral… Notez que je me suis tout de suite rendu compte que les balistes n’étaient pas chargées et que le bruit suffirait à faire fuir ces reptiles.
    Le jeune optio [72] tenait à se rendre utile. L’affaire était tout à l’honneur de la Legio IIII Scythica et tout à l’honneur du jeune optio. Ce dernier point avait son importance pour un officier subalterne en début de carrière.
    — Gaius Licinius Prosper, de la vexillatio de Legio IIII Scythica, optio de la centurie de Marinus Posterior. Nous ferons ce qui nous est ordonné et nous nous tenons prêts.
    Il le salua impeccablement.
    — Dis-moi exactement ce qui s’est passé, dit Ballista en retournant le salut.
    Il ne faisait guère de doute que le « exactement » était de trop. Prosper tenait son moment de gloire et n’entendait pas le laisser passer. Il allait prendre son temps pour tout raconter avant de les mener jusqu’au cadavre. Ballista renifla. Il pouvait sentir le mort ou du moins ce qui l’avait tué de l’endroit où il se trouvait.
    — La nuit dernière, comme la turme d’Apollonius était dispensée de monter la garde devant les greniers de l’armée afin qu’elle puisse prendre part au raid dans le camp sassanide – toutes mes félicitations pour le succès de l’expédition, Dominus  ; c’était d’une audace digne de Jules César lui-même, ou de…
    — Merci.
    Ballista l’interrompit avant qu’il ne se perde dans de longues comparaisons avec les audacieux généraux romains dont il avait souvenir.
    — Merci beaucoup. Continue, s’il te plaît.
    — Bien sûr, Dominus. Comme je le disais… La turme d’Apollonius ne gardant pas les greniers, vous aviez donné l’ordre à Acilius Glabrio de choisir trente-deux légionnaires parmi les centuries de Naso, de Marinus Prior, de Marinus Posterior et de Pudens pour qu’ils y montent la garde.
    Ballista réprima un bâillement. C’était la troisième heure du jour. Il n’avait pas dormi la nuit dernière et, maintenant que l’excitation du raid était retombée, il se sentait très fatigué.
    — Vous m’avez fait l’honneur de me désigner optio, responsable de la corvée de garde.
    Ballista se garda de sourire. Il avait simplement dit à Acilius Glabrio d’assigner la garde des greniers à un petit groupe d’hommes. Quelques instants auparavant, il ne connaissait même pas l’existence du jeune optio. Il était aisé de donner à tous ses supérieurs un grade unique et indistinct, de supposer qu’ils se connaissaient tous entre eux et que votre commandant en chef vous connaissait vous-même.
    — Tu t’es montré digne de cet honneur par ta diligence, répondit-il. Maintenant, dis-moi, s’il te plaît, ce qui s’est passé.
    Le jeune homme sourit jusqu’aux oreilles.
    — Eh bien, j’ai jugé qu’il valait mieux poster deux légionnaires à la porte aux deux bouts des greniers. J’ai pensé que s’il y avait deux légionnaires ensemble, à tout moment, il y aurait moins de risques qu’on ait raison d’eux ou qu’ils s’endorment.
    Il sembla embarrassé tout à coup.
    — Non pas que les légionnaires de la quatrième légion se soient jamais endormis lorsqu’ils étaient de garde.
    « Non, mais c’est moi qui vais m’endormir si tu ne dépêches pas un peu. »
    Ballista sourit.
    — Bonne initiative, dit-il pour l’encourager.
    — Bien sûr, cela ne laissait plus que moi pour effectuer des patrouilles.
    Ballista songea que le jeune optio – Prosper, il n’oublierait pas son nom – se souvenait certes de beaucoup de choses inutiles, mais que c’était infiniment préférable à ces témoins frappés de mutisme qu’il fallait toujours encourager et aiguillonner, particulièrement dans l’état de fatigue où il se trouvait.
    — Je l’ai aperçu pendant le quatrième quart, à la fin de la dixième heure de la nuit, juste avant que vous ne fassiez donner l’artillerie, alors que je me dirigeais vers le palais du Dux Ripæ, euh… je veux

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