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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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dans la plaine. Shapur s’arrêta devant le centre des lignes. La grande bannière incrustée de pierres précieuses flottait au-dessus de sa tête, attirant le soleil, renvoyant des reflets jaunes, violets rouges. Son cheval martela le sol de son sabot, leva la tête et poussa un hennissement qui résonna haut et clair à travers la plaine.
    Sur les remparts, Bagoas soupira d’aise.
    — C’est un signe. Lorsque le destrier du roi des rois se comporte ainsi devant les murs d’une ville, celle-ci tombera à coup sûr.
    — Tais-toi donc. Ce genre de présage est facile à provoquer.
    Ballista refusait que son esclave répandît le découragement dans les rangs.
    — Qu’est-ce qu’ils font maintenant ? demanda Maximus.
    Sept hommes ligotés étaient poussés vers les prêtres, les magi, réunis autour du Drafsh-i-Kavyan.
    —  Tout ça ne me dit rien qui vaille.
    Bagoas ne dit rien. Il baissa les yeux. Pour une fois, il avait l’air plutôt penaud.
    Les hommes portaient l’uniforme romain. Ils se débattaient, mais on les frappait pour les faire avancer. L’un d’entre eux tomba. On le fit se relever à grands coups de pied. On les mena vers un petit foyer. Un chaudron reposait sur un trépied au-dessus du feu. On les fit s’agenouiller de force, on les maintint fermement et on renversa leur tête en arrière. L’un des magi se saisit du chaudron et le souleva du feu.
    — Dieu des enfers ! Salauds de Barbares !
    Maximus détourna les yeux.
    Le prêtre s’avança vers le premier prisonnier. Deux magi lui tenaient la tête. Le prêtre renversa le chaudron. L’homme hurla.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    Ballista s’efforçait de contrôler sa voix.
    — Qu’est-ce qu’ils lui font ?
    — De l’huile d’olive, répondit Bagoas dans un filet de voix. Ils l’aveuglent avec de l’huile bouillante.
    Une sonnerie de buccin retentit aussitôt, suivie de centaines d’autres. L’immense armée sassanide s’ébranla et se mit en formation avant de commencer sa lente avancée.
    Des escouades de soldats poussaient les balistes et les scorpions, montés sur de petits chariots ou reposant sur des cylindres de bois, vers la limite de leur portée efficace, soit environ deux cents pas des murs. De là, les balistes pourraient détruire l’artillerie des assiégés et abattre les remparts tandis que les scorpions balaieraient les soldats romains des chemins de ronde.
    Les mantelets furent poussés en avant des troupes. Ils devaient s’approcher à portée de flèche, à environ cinquante pas des murs, pour former une ligne continue de boucliers derrière laquelle s’abriteraient les archers perses et les troupes d’assaut.
    Plus lentement encore que les autres engins, les trois « Conquérantes des villes », tirées chacune par des centaines d’hommes, avançaient pouce par pouce. Ces formidables tours de siège montées sur roues étaient en bois, mais on les avait entièrement recouvertes de plaques de métal et de cuir humidifié. Régulièrement, on les arrosait depuis leur sommet pour empêcher que l’ennemi n’y mît le feu. Il y avait des balistes sur leurs niveaux supérieurs, mais là n’était pas leur principale destination. Les « Conquérantes des villes » étaient avant tout conçues pour s’approcher au plus près des murs qu’elles dépassaient en hauteur, avant d’y abaisser une passerelle pour permettre à une masse de guerriers hurlants de prendre pied sur les remparts. Tandis qu’on abaissait les passerelles, une multitude d’escouades portant des échelles sortaient de derrière les mantelets et se lançaient, elles aussi, à l’assaut des murs.
    Ballista les observait. Elles constituaient la clef de voûte de l’assaut. Tout reposait sur ces trois immenses tours. Elles étaient assez largement espacées. L’une se trouvait sur la route, se dirigeant droit sur la porte au-dessus de laquelle se tenait Ballista. Les deux autres avançaient vers les portions de muraille situées de part et d’autre, trois tours plus loin au nord et au sud. Elles se déplaçaient à environ un mille à l’heure et, théoriquement, elles seraient au pied des murs dans à peu près une demi-heure. Mais Ballista savait qu’il n’en serait pas ainsi. Il leur faudrait s’arrêter de nombreuses fois, pour remplacer les hommes qui les tiraient, pour aplanir et renforcer le sol devant elles et pour reboucher les fosses de Ballista – si l’on venait à les découvrir, bien

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