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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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« Bal-lis-ta ! Bal-lis-ta ! »
    — Donc, qui venons-nous juste de tuer ? demanda-t-il sur le ton de la conversation.
    — Le prince Hamazasp, fils d’Hamazasp le roi de Géorgie. (De vives émotions, difficilement déchiffrables, parcouraient le visage de Bagoas.) S’il n’est pas vengé, cela entachera à jamais l’honneur du Roi des Rois. À partir de maintenant, il n’y aura pas de quartier.
    Avec la spontanéité d’un enfant, Ballista jeta son casque en l’air et le rattrapa. « Voilà qui devrait aider les gars à se concentrer ! »
    Il se tourna en riant vers les soldats sur la tour.
    — Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je ne tiens pas à tomber entre les pattes de ces magi.
    Les hommes rirent à leur tour. Avant la nuit, l’échange, maintes fois brodé et enjolivé, aurait fait le tour de la ville.
    — Dans combien de temps leurs lignes auront-elles atteint la portée maximale de notre artillerie ?
    — Au moins un quart d’heure, peut-être plus.
    Comme de juste, Mamurra, le prœfectus fabrum, l’ingénieur de siège, répondit à son Dux.
    —  Bon alors, Calgacus, peux-tu nous trouver quelque chose à manger ? Essayer de tuer le despote régnant sur la moitié du monde connu m’a donné grand-faim.
    Demetrius regardait son kyrios manger du pain et du faisan froid, discuter et plaisanter avec ses compagnons d’armes : Mamurra, Turpio, Maximus, Antigonus et les artilleurs. Ils se passaient de main en main une cruche de vin. Le jeune Grec n’avait jamais autant admiré Ballista. Le kyrios obéissait-il à un plan précis lorsqu’il faisait toutes ces choses ou était-ce le résultat d’une inspiration divine ? Était-il toujours pleinement conscient de ses actes ? Quelle que fût la réponse, elle ne changeait rien : c’était bien le génie en lui qui se manifestait. Les atroces agissements des magi, la mort du prince géorgien, les mots qu’il avait échangés avec Bagoas, tout concourrait à créer une histoire que chacun pouvait comprendre. Avant la nuit, chaque soldat d’Arété saurait ce qui l’attendait s’il tombait aux mains des Perses et sa détermination s’en trouverait renforcée : la capitulation équivalait à la torture et à la mort ; mieux valait mourir debout, l’arme à la main.
    Bientôt, les Perses s’approchèrent des repères marquant la distance de quatre cents pas des murs, la portée maximale de l’artillerie. Le Dux Ripæ avait maintes fois souligné que ces repères, ainsi que ceux signalant la limite des deux cents pas, devaient passer inaperçus. Les artilleurs devaient être capables de les voir, mais il ne fallait pas qu’ils attirassent l’attention des assiégeants. Les artilleurs avaient opté pour de petits tas de pierres couleur sable soigneusement empilées, à l’aspect naturel, du moins l’espéraient-ils. Mais aucun d’eux n’avait pu s’empêcher de rire, en cachette – jamais en présence du Barbare ou de son garde du corps qui n’avait pas du tout l’air commode – en pensant aux bornes situées devant la porte de la Palmyrène que le Dux lui-même avait choisies. « Voilà ce qu’un Barbare du Nord appelle discret, mon frère : deux vaches de piles de pierres puis un grand mur, le tout peint en blanc. »
    Les Perses avançaient en bon ordre. Le gros des troupes progressait à la vitesse à laquelle on pouvait déplacer les balistes. Les mantelets, qui pouvaient bouger beaucoup plus vite, restaient avec l’artillerie afin de la protéger. Les trois énormes tours de siège se trouvaient assez loin derrière.
    Ballista gardait les yeux fixés sur les deux bornes blanches à quatre cents pas de distance. Il tenait un bout de pain et du fromage dans une main et une cruche dans l’autre, mais semblait ne pas y prêter la moindre attention. Lorsque les Perses dépasseraient les pierres blanches, ils devraient parcourir deux cents pas sous les tirs de ses pièces d’artillerie. Tirant ou poussant devant eux leurs propres engins, ils seraient incapables de riposter. Il avait donné l’ordre à ses artilleurs de se concentrer exclusivement sur les balistes ennemies et les hommes qui les déplaçaient. On ne pouvait espérer de résultats probants au début, la distance était trop grande, mais les choses s’amélioreraient au fur et à mesure que les cibles, se déplaçant lentement, s’approcheraient. « Renversez-en le plus possible avant qu’ils ne puissent riposter. »
    Avec de

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