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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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détachée de sa légion mère, loin de l’exemple et de la rivalité du reste des cohortes, loin des yeux d’un commandant de légion chevronné.
    Un silence encore plus épais régnait dans les rangs des légionnaires, à supposer que cela fût possible. À la décharge d’Acilius Glabrio, son calme tout patricien ne l’avait pas abandonné.
    — Dans votre cas, aucune de ces excuses n’est nécessaire. Vous avez fait ce que l’on attendait de vous d’une manière exemplaire. Le cri de guerre en particulier était remarquable. Nombreux sont ceux qui ignorent l’importance du barritus , spécialement en face de troupes peu aguerries. Combien de paysans perses inexpérimentés, poussés vers la bataille par le fouet de leur maître, résisteraient à votre barritus ? Bravo ! Je suis impressionné. Créée par le grand guerrier romain Marc Antoine, la Legio IIII Scythica a combattu aux quatre coins de l’ imperium romanum. Du Nord glacé à l’Est brûlant, elle a vaincu les ennemis de Rome ; les Parthes, les Arméniens, les Thraces, les Daces, les Sarmates et d’innombrables hordes de Scythes sont tombés sous les coups de ses épées. La longue et noble histoire de la Legio IIII Scythica est en sécurité entre vos mains. Nous renverrons chez eux ces serpents perses que sont les Sassanides.
    Ballista conclut :
    — À l’exception des détachements essentiels, qui seront constitués par votre commandant, vous avez tous quartier libre pour la journée. Amusez-vous bien, vous l’avez mérité !
    Les légionnaires poussèrent des acclamations enthousiastes, se mirent adroitement en rang par quatre pour former une longue colonne et passèrent devant la tribune en saluant avant de sortir du Champ de Mars.
    C’était presque la troisième heure. Ballista avait ordonné que le tribun Gaius Scribonius Mucianus menât la Cohors XX sur le terrain d’exercice. Il avait appréhendé ce moment : que ferait-il si l’on désobéissait à ses ordres ? Affichant un air détaché, il observa le campus martius. Derrière lui, un mur de six pieds de haut, plus fait pour dissuader des intrus que des assiégeants, le séparait de la ville civile. À la gauche de Ballista, il était borné par la muraille ouest de la ville. Ces murs formaient deux limites bien nettes. Les deux autres l’étaient beaucoup moins. À sa droite, le campus martius était délimité par de grands baraquements, les principia, ainsi que par un temple dédié à la divinité locale Azzanathcona, mais qui servait désormais de quartier général de la Cohors XX, alors que dans le coin le plus éloigné, la résidence d’Acilius Glabrio, une grande maison privée réquisitionnée, se dressait à l’intérieur même du terrain d’exercice. Ce n’était certes pas la faute du jeune patricien, mais Ballista y trouvait une autre raison de ne pas l’apprécier.
    En face de lui, le Champ de Mars n’était pas clairement délimité. On apercevait au fond les murs nord d’Arété et, devant, le grand temple dédié à Bel, autre dieu local. La fumée du feu éternel dans la cour montait vers le ciel. À droite du temple, se dressait la première tour du mur nord, celle avec la poterne. Étrangement, ce mur était le seul à comporter des arcades.
    C’était maintenant la troisième heure. Pour la troisième fois, Gaius Scribonius Mucianus, Tribunus Cohortis, commandant en chef de la Cohors XX, lui faisait faux bond. Ce manque de respect flagrant avait-il pour but de saper l’autorité de Ballista ?
    Quel que fût le problème avec le tribun, Turpio, lui, avait reçu un ordre direct. Si l’unité auxiliaire n’était pas sur le terrain d’exercice dans les instants qui suivraient, le premier centurion y serait plus tard – au beau milieu, attaché à un poteau et flagellé jusqu’au sang.
    La fureur croissante de Ballista s’apaisa lorsqu’un soldat à cheval apparut de derrière les baraquements et transmit la requête du premier centurion pour que la Cohors XX fût autorisée à commencer ses manœuvres.
    Les fantassins de la Cohors XX défilèrent sur le campus martius en rang par cinq. Ils auraient dû être neuf cent soixante mais, aux yeux avisés des divers observateurs militaires de la tribune, ils étaient bien loin d’atteindre ce nombre. La colonne exécuta bien piètrement une série de manœuvres simples : les centuries se heurtaient les unes aux autres, les hommes se bousculaient.
    L’ordre fut donné au premier

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