Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
refusant d’être seulement une maîtresse, laissant cela à l’une ou l’autre des suivantes.
    Louis n’a pas pour habitude de forcer les femmes.
    Il s’écarte un peu d’Olympe, demande à ce que l’on commence un sujet de roman. Quelqu’un lance les premières phrases, esquisse une histoire, une aventure que sa voisine continue, et parfois l’une de ces jeunes femmes, qui fréquente le salon de Mlle de Scudéry, dans sa maison de la rue de Beauce, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, emprunte aux romans de Mlle de Scudéry, qu’il s’agisse du Grand Cyrus ou de Clélie, et l’on se récrie.
    Il est près de minuit.
    Le roi donne le bonsoir à la reine, puis gagne sa grande chambre.
    Les courtisans les plus familiers l’ont attendu.
    Il prie, puis se déshabille en parlant familièrement avec eux.
    Il entre dans l’alcôve, la partie la plus retirée de la chambre, là où se trouvent le lit et la chaise percée.
    Il s’y assied, et continue de converser avec les gentilshommes autorisés à le suivre jusque dans cette pièce plus sombre.
    Enfin un valet noue le bonnet du roi qui va retenir ses longs cheveux. Et Louis se couche. En s’endormant, il entend le murmure des gentilshommes qui se retirent.
    Et c’est cette même rumeur qui le réveille dans la chambre de l’alcôve, le lendemain matin.
    Il tend la main, saisit son chapelet, récite l’office du Saint-Esprit, et voici qu’entre Hardouin de Beaumont de Péréfixe, son précepteur, qui commence une leçon, le faisant étudier dans la Sainte Écriture ou dans l’histoire de France.
    Cela dure. Le sommeil tente de revenir. Il faut se lever. Les deux valets de jour et l’huissier ordinaire pénètrent à ce moment dans l’alcôve.
    Louis s’assied sur sa chaise percée et il y reste près d’une demi-heure.
    Il entend les bavardages des princes et des grands seigneurs qui l’attendent dans la grande chambre.
    Il passe sa robe de chambre. On ouvre les portes de l’alcôve. Il salue les courtisans. On parle de chasse, cependant qu’assis, Louis se lave les mains, la bouche et le visage. On détache son bonnet.
    Vient le moment de la prière. Il s’agenouille avec ses aumôniers dans la ruelle du lit et tous l’imitent dans la grande chambre. L’huissier veille au silence.
    Louis se rassied.
    Il sait qu’on va le peigner, lui donner un petit habit, des chausses et une camisole de Hollande.
    Il aime cette répétition quotidienne des mêmes gestes.
    Il va passer dans son cabinet, qui est derrière l’antichambre et où il fait son exercice. Il voltige sur un cheval d’arçon, sautant de plus en plus haut, retombant légèrement sur la selle, ne se lassant pas d’éprouver la souplesse de son corps, puis il s’exerce au maniement des armes, de la pique et de l’épée. Enfin, dans sa chambre d’alcôve, il danse.
    On l’habille. Il déjeune, fruits, pains, viandes.
    Et il sort de la chambre.
     
    Visite chez M. le cardinal de Mazarin.
    Il écoute Son Éminence le mettre au courant des affaires du royaume, et parfois un secrétaire d’État vient présenter un rapport sur une question urgente.
    Louis est attentif, approuve.
    Michel Le Tellier, secrétaire d’État à la Guerre, s’inquiète : l’argent manque pour payer les soldats, dit-il. Comment poursuivre la guerre contre l’Espagne ? Le Tellier d’une voix humble sollicite aussi la survivance de sa charge pour son troisième fils, François-Michel.
    Louis guette Mazarin qui suggère que l’on accepte et que, pour l’argent, on taxe les papiers timbrés nécessaires aux actes notariés et aux créations d’office. Ce serait une source importante de revenus.
    Comment ne pas retenir les propositions du cardinal ? Même quand il annonce la signature d’un traité avec la république d’Angleterre de Cromwell, ce tueur de roi, et qu’il explique qu’une clause secrète prévoit qu’on chassera hors du royaume Henriette de France – la sœur de Louis XIII –, la veuve du roi d’Angleterre et sa fille, Henriette d’Angleterre, et ses fils, qui s’y sont réfugies après l’exécution de Charles I er .
    Approuver encore, puisque Mazarin démontre que c’est l’intérêt du royaume dans sa guerre contre l’Espagne, qui a refusé la paix de Westphalie, les traités de Münster, signés il y a sept ans déjà.
    Rude et longue leçon quotidienne, apprentissage renouvelé de ce que sont les hommes et les États. Elle dure plus d’une heure et demie et il se

Weitere Kostenlose Bücher