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Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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nouveau palais.
    Louis imagine la nature boisée et parfois marécageuse transformée en un jardin qui marquera que rien ne peut résister à la volonté du Roi-Soleil.
    Il s’efforce de paraître insensible aux compliments que lui adressent les courtisans agglutinés dans ce château.
    Il fait froid dans les grandes pièces, mais c’est là qu’il veut danser, avec Louise de La Vallière, le Ballet des ans , puis celui des Noces de village , là qu’il assiste à la représentation de nouvelles pièces que Molière a intitulées L’Impromptu de Versailles ou La Critique de l’École des femmes.
    Il est satisfait de ces premières fêtes versaillaises, de l’audace de Molière, qui n’hésite pas à fustiger les courtisans, à se moquer des critiques, à reconnaître la grandeur du roi.
     
    Molière ne doit pas être le seul à louer le monarque. Louis demande à Colbert de rassembler des écrivains, tels Charles Perrault et Jean Chapelain, des peintres, des théologiens, des historiens. Ils constitueront une Académie des inscriptions, destinée à célébrer par ses travaux la grandeur du roi, sa gloire. Il faut peindre des tableaux, frapper des médailles qui doivent rappeler les actions du roi, les chanter, leur donner l’éclat qu’elles méritent.
    Il faut soutenir la gloire, entretenir le feu du Soleil.
    Louis reçoit ces académiciens qui se réunissent deux fois par semaine autour de Colbert.
    — Vous pouvez, messieurs, dit-il, juger de l’estime que je fais de vous puisque je vous confie la chose du monde qui m’est la plus précieuse, qui est ma gloire.
    Il ne veut rien tolérer qui puisse la ternir.
    Et ce peut être simplement l’attitude de tel ou tel prince ou princesse de sang qui s’arroge le droit d’agir à sa guise.
    Louis ne peut accepter que l’on veuille contester ses ordres ou ne pas se plier à son autorité.
    Il demande à sa cousine, la Grande Mademoiselle, par-donnée déjà, bien qu’elle fut frondeuse et ait fait tirer le canon depuis la Bastille sur les troupes royales, de le rejoindre.
    Il la regarde s’avancer, avec sa démarche de grande femme, orgueilleuse et sèche, qui a rêvé un temps de l’épouser, de devenir reine de France, alors qu’elle est son aînée de onze ans.
    Vieille histoire, mais Mademoiselle prétend refuser le mari que Louis lui destine, le roi du Portugal, Alphonse VI, au prétexte qu’il est chétif et imbécile.
    Croit-elle que le roi de France peut se désintéresser des épousailles d’une femme dont la richesse est immense, et dont les terres sont si étendues dans le royaume qu’elles font d’elle une puissance ?
    — Je vous marierai où vous serez utile pour mon service, dit Louis en la congédiant et en lui signifiant qu’il l’exile, loin de la Cour, dans son château de Saint-Fargeau.
     
    Ne rien céder, jamais.
    Obtenir du pape des excuses officielles pour l’agression commise contre l’ambassade de France à Rome, et exiger que soit dressée dans cette ville une pyramide, rappelant l’événement et les excuses de la papauté au roi de France.
    Acheter Dunkerque aux Anglais et y pénétrer pour marquer la volonté du roi de France d’être maître sur tout son territoire. Et contraindre le duc de Lorraine à céder la ville de Marsal, comme le prévoient les traités. Et faire connaître à tous les sujets du royaume ces victoires, en ordonnant que tableaux, tapisseries, médailles rappellent ces événements glorieux.
    Il veut qu’on montre le roi, à Dunkerque, en Lorraine, à la tête de ses troupes, ou recevant debout les excuses de l’ambassadeur d’Espagne puis de l’envoyé du pape, le nonce Chigi.
    Cette gloire répandue est le moyen de tenir ensemble, dans l’ordre, ces sujets du royaume qui ici ou là continuent de se rebeller, comme en Chalosse, où ils refusent de payer la gabelle, et il faut que l’intendant réprime leur révolte, tue, condamne aux galères quelques centaines de ces paysans toujours rétifs dès qu’il s’agit de verser l’impôt.
    Il approuve Colbert qui veut demander à tous les intendants de réaliser une enquête dans les provinces, afin d’établir exactement ce qu’il en est de l’activité et de la richesse du commerce et des manufactures et d’évaluer ainsi le niveau de l’impôt.
    Le royaume et les sujets sont le corps du roi, et quand le corps est malade le roi est souffrant.
     
    Il l’est, contraint de ne pas chevaucher, de renoncer à la chasse, de

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