Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil

Titel: Louis XIV - Tome 1 - Le Roi soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
interdit au surintendant de communiquer avec quiconque, qu’il ne soit autorisé à communier que rarement car il pourrait influencer son confesseur, en faire un complice, et préparer ainsi une évasion, facilitée par le fait que Pignerol est situé à proximité du royaume piémontais.
    Louis répète :
    — Je commue la peine en détention à vie.
     
    Un roi doit tenir fermement son royaume, et chaque jour il y a ici ou là des sujets qui se rebellent.
    Il faut étouffer dans leur commencement ces frondes.
    Il le dit à l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, qui tarde à sévir contre ces catholiques qui se proclament jansénistes.
    — Je suis persuadé, martèle Louis, qu’il y a une nouvelle hérésie qui prend naissance dans le royaume. Il faut y remédier, disperser ces religieuses qui dans leur monastère, à Port-Royal, s’obstinent, rassemblent autour d’elles des personnalités de la Cour. Ne dit-on pas que la sœur de Condé, la duchesse de Longueville, les protège ? Que des parlementaires et même des évêques sont sensibles à ces propositions que le pape a condamnées, que les jésuites combattent ?
    Louis insiste. Tout cela a un air de Fronde. Et il ne veut pas connaître à nouveau ce temps des agitations.
    Il n’est plus l’enfant sans pouvoir, mais Louis le Grand.
    Et qui peut douter encore qu’il est le Roi-Soleil ?
    Il lit et relit ce portrait que trace de lui l’ambassadeur de Venise à Paris. Alvise Grimani. Un homme de Colbert s’est procuré une copie de la correspondance du Vénitien.
    Louis savoure les phrases, il éprouve un contentement tel qu’il se sent apaisé comme si son âme et son corps étaient envahis par une sensation de plénitude.
    « Le roi de France est né dans la guerre, écrit l’ambassadeur. Il a été nourri dans les armes, élevé au milieu des victoires… Il est de complexion vigoureuse, de grande taille, d’aspect majestueux ; son visage est ouvert et imposant à la fois, son abord est courtois et sérieux, il est de tempérament sanguin mais point trop vif… Il traite chacun également selon ses qualités ; il ne témoigne de partialité à l’égard de personne et personne ne peut s’en prévaloir ; il ne permet pas qu’on plaisante avec lui et d’ailleurs ne plaisante pas avec autrui. Il ne parle pas avec prolixité, mais avec juste mesure et il emploie les termes propres… Il ne se laisse pas aller à la colère. »
    Louis aime ce portrait. Il a voulu être ainsi. Et il y est parvenu.
    « Les inclinations du roi et ses distractions, poursuit l’ambassadeur, ont toujours été les armes, la chasse, la danse et les chevaux. Quant aux affaires il ne s’y est pas effectivement appliqué jusqu’à la mort de feu le cardinal. Mais alors, dès qu’il eut assumé le gouvernement il fit voir à la France et au monde qu’il était très différent qu’on ne le supposait peut-être…»
    Cela convient aussi à Louis.
    Il pense avec orgueil à ces princes allemands qui s’inquiètent parce que, à la demande de l’électeur de Mayence, la France a envoyé six mille soldats pour mater une rébellion protestante à Erfurt. Et six mille hommes encore pour combattre les Turcs aux côtés des troupes chrétiennes rassemblées par l’empereur Léopold I er , et commandées par le général Montecuccoli. Dans la plaine de Hongrie, à Saint-Gotthard, les Français du comte de Coligny ont décidé de la victoire !
    Voilà ce que peut l’armée du roi de France ! Sa flotte bombarde Alger, Tunis, et ses troupes occupent Djidjelli, frappent ainsi les barbaresques jusque dans leurs repaires.
    Il faut qu’on le sache.
    Que Le Brun, qu’il vient de nommer premier peintre de Sa Majesté, rappelle dans ses toiles les exploits et la gloire du roi.
    Et que les écrivains, les savants fassent de même, expriment leur reconnaissance à celui qui les gratifie.
    Louis demande à Colbert de les rassembler dans la grande galerie du Louvre. Il veut être présent lorsqu’on donnera à chacun d’eux une bourse de cuir brodée, contenant la pension que leur offre Louis le Grand : quatre mille livres à Eudes de Mezeray, historiographe de France, deux mille livres à Corneille, six cents à Racine, deux mille à Boileau, mille à Molière.
     
    Louis observe Molière.
    Il apprécie ce comédien et cet auteur singulier. Il a même accepté d’être le parrain de son fils. Et il sait qu’on s’est étonné à la Cour de cette distinction

Weitere Kostenlose Bücher