Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
pourrais décider
d'attendre encore afin de corriger les méfaits du passé. Après tout, j'ai toute
l'éternité devant moi. Toi, tu n'as que le temps que je choisis de t'accorder.
    —   J'ai pitié de vous. Rien ne pourrait me convaincre de
vivre à jamais.
    Il leva la main pour la frapper de nouveau, puis se ravisa.
Contenant sa rage, il se radoucit afin de jouer du charme qui avait déjà
envoûté des milliers de personnes.
    —   Tu oublies pourquoi nous faisons cela...
    —   Comment le pourrais-je ? J'ai créé le chaos à votre
demande et des milliers de vies ont été sacrifiées. Comment unir ainsi le monde
et restaurer la gloire et la beauté des Premiers Nés ?
    Il effleura doucement, légèrement, son épaule maigre.
    —   Je te l'ai dit. Bien des gens sont morts à cause de mon
frère. S'il existait une autre solution, j'en ferais usage. Mais les dieux réclament
vengeance, Hesta. Ils en veulent toujours à mon frère de son arrogance. Et à
moi de ne pas avoir su m'occuper de lui et sauver le premier monde. Je dois me
débarrasser de lui, l'amener à moi dans la plaine de Dederand. Je dois
l'affronter sur la terre qu'il a détruite, sur les tombes des gens dont il a
provoqué la mort. Il faut préserver un équilibre.
    La vieille baissa la tête.
    —   Un équilibre est toujours nécessaire en toutes choses.
    —   Ce que nous faisons aujourd'hui va rétablir cet
équilibre. Permettre que je puisse anéantir mon frère comme j'aurais dû le
faire jadis. Il devra venir afin de défendre les peuples de ce monde et réparer
ses fautes passées. Et je dois appliquer les châtiments décrétés par les dieux.
    —   En tuant votre frère.
    —   C'est écrit.
    —   Et en vous emparant de la Dame Filandière.
    —   C'est également écrit.
    —   Et ensuite, vous me tuerez.
    —   Pas si tu m'aides.
    La vieille femme soupira.
    —   Tuez-moi. Je n'ai aucune envie de vivre. Promettez-moi
qu'une fois tout ceci terminé, vous me libérerez.
    Il acquiesça avec une réticence qu'il n'éprouvait pas. Il
avait bien l'intention de se débarrasser de la vieille Ilduin dès que Tess, la Dame Filandière, lui appartiendrait corps et âme.
    —   Comme tu veux. Mais il serait dommage que tu ne la voies
pas réunir les deux mondes.
    —   Je n'ai connu qu'un seul monde et le mal que j'y ai vu
me suffit.
    Elle soupira encore puis baissa la tête.
    —   Laissez-moi. Je ne puis supporter la moindre distraction
pendant que j'obéis à vos ordres.
    Ardred n'hésita qu'un instant puis sortit de la pièce. Il
avait d'autres tâches à accomplir — par exemple veiller à munir ses espions de
dagues imprégnées de poison ilduin, en vue de l'affrontement final devant son
donjon. Ce poison était le seul capable de tuer des Ilduins et ses soldats
avaient reçu des consignes claires : ils n'en useraient que sur ses ordres.
    Tout dépendrait alors, songea-t-il en souriant, de qui
déciderait que la vie sous son emprise était préférable ou non à la mort.
    Quant à Tess... Il savait au fond de son cœur que les dieux
lui accordaient enfin la bénédiction dont il avait été privé autrefois. Thériel
avait refusé d'être à lui. Tess serait sienne.
    Non, corrigea-t-il, Tess était sienne. Avec lui, elle
régnerait sur un monde qui ne ferait qu'un.
    L'avenir, se dit-il avec joie, serait aussi glorieux que le
passé lointain des Premiers Nés.
    En tout cas, pour ceux qui se rallieraient à lui.
     
    La présence noire et glacée recula et Tess poussa un long
soupir de soulagement avant de se concentrer de nouveau sur le cercle qu'elle
était en train de former avec ses sœurs.
    Sara et Cilla reprirent leur place réconfortante dans son
esprit. En pareils moments, elles cessaient d'être trois êtres distincts pour devenir
une entité particulière. Et au centre du cercle, se trouvaient l'esprit et le
cœur torturés d'une Ilduin qu'elles cherchaient à libérer.
    Les yeux fermés, Tess sentit l'arc-en-ciel croître entre
elles et autour d'elles, brillant d'une lumière si pure qu'elle inspirait une
admiration presque douloureuse, bien qu'elle ne la vît que dans son esprit.
    Puis, lentement, elle commença à voir ce qui était derrière
la lumière. Son esprit lui révéla la trame dorée qui sous-tendait la réalité,
l'essence du monde. Elle y vit leur cercle, formant une auréole lumineuse et
dorée qui dansait le long des fibres de la trame et autour d'un minuscule point
noir.
    Elle

Weitere Kostenlose Bücher