Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
Crazzi faiblement. Il gémit en
tentant de se tourner sur le côté ; puis, renonçant à s'adresser à Cilla directement,
il parla au soldat qui se tenait près d'elle. Dis-lui que je l'ai maudite, elle
et les siens, pour la dernière fois, mais que si elle ne se repose pas, je
donnerai l'ordre de l'attacher à un lit de camp.
    L'assistant de Cilla la regarda et sourit.
    —   Vous l'avez entendu, ma dame. Et nous obéirons à ses
ordres. A présent, il faut vous trouver un lit.
    Cilla savait qu'ils pourraient l'obliger à se reposer s'il
le fallait. Mais elle tint bon.
    —   Non, je peux rester ici. Je ne prendrai pas le lit d'un
soldat qui en a plus besoin que moi.
    L'homme fut sur le point de protester puis secoua la tête et
se contenta de la recouvrir d'une couverture.
    —   Très bien.
    La main de Crazzi sembla tomber brusquement mais elle
comprit que ce n'était pas le cas. Il lui prit la main et la serra dans la
sienne tandis qu'elle s'endormait.
     
    Denza Grundan leva son épée et cria :
    — Suivez-moi !
    Son bataillon, qui faisait normalement partie du premier
régiment de Tuzza, avait servi de réserve. Denza le menait à présent au cœur de
la bataille, où le régiment anari de Jenah menaçait de céder sous la pression
incessante de l'ennemi.
    Ce n'était pas que les Anari manquassent de courage. Jamais
Denza n'avait vu des hommes se battre avec une telle bravoure. Mais l'attaque
de l'ennemi s'était poursuivie toute la nuit et s'était concentrée sur la zone
tenue par Jenah. Si les Anari avaient tenu bon jusque-là, la fatigue des deux
jours de marche dans la plaine cruelle et d'une nuit de combat commençait à se
faire sentir.
    Les hommes de Denza se déplaçaient rapidement, traversant
les lignes des Anari, ce qui aidait en soi la tactique de cisaille qu'utilisaient
ces derniers. Denza était satisfait d'avoir répété ces manœuvres à d'innombrables
reprises depuis qu'ils avaient quitté Anahar. Ses hommes firent ensuite face à
un ennemi qui était partout à la fois, telle une foule grouillante. Cependant,
chaque soldat de Denza se battait avec une passion qui faisait de l'ensemble
bien plus que la somme de ses éléments.
    Cette tactique ennemie devait être celle qu'Annuvil avait
évoquée : ces hommes, sous l'influence d'un esprit autre que le leur, faisaient
fi du danger, avançaient aveuglément en petits groupes, l'épée à la main,
telles des sauterelles. En quelques instants, ils étaient tous engagés en
combat singulier et Denza se demanda comment les Anari avaient pu tenir toute
la nuit.
    Frapper. Avancer. Pousser à l'aide de son bouclier et
retirer son épée. Et recommencer les mêmes gestes, encore et encore. Ce rythme,
issu d'années d'entraînement au sein de l'armée de Bozandar, lui était aussi
facile que de respirer. Mais aujourd'hui, c'était différent, car chaque coup
frappait la chair, chaque pas se faisait au milieu des blessés et du sang de
ceux tombés au combat.
    Denza regarda à droite, puis à gauche. Ses hommes restaient
en formation. Lorsque les blessés reculèrent, leurs camarades des rangs
suivants les remplacèrent et ceux restés en arrière éloignèrent les blessés. Il
avait commencé la bataille avec six rangs de cinquante hommes. Seuls quatre rangs
restaient en place par endroits.
    Les Anari avaient fait reculer l'ennemi d'une bonne centaine
de pas, permettant à Jenah de rassembler ses hommes. Denza lorgna par-dessus
son épaule mais les Anari avaient disparu dans la nuit noire.
    L'espace d'un instant, il se sentit trahi ; mais il entendit
bientôt le cri de bataille rauque des Anari à sa gauche. Jenah avait réuni ses
soldats afin de prendre l'ennemi par le flanc, tel un marteau contre l'enclume
de Denza.
    — Tenez vos positions ! cria ce dernier.
    L'ordre fut répété dans les rangs et les Bozandari durent
défendre leurs positions : avancer d'un demi-pas et frapper, puis reculer d'un
demi-pas tout en poussant avec leur bouclier avant de retirer leur épée. Leurs
progrès furent moindres, bien que la force et la sauvagerie de leur attaque ne
diminuassent pas.
    Denza fut choqué de voir que les soldats contrôlés par
l'Ennemi ne réagissaient pas aux attaques en cisaille des Anari sur leur flanc
et leurs arrières. Ils se contentaient d'avancer sans se soucier de la mort qui
s'abattait sur leurs rangs de façon mécanique et impitoyable. Sa propre épée
brillait au clair de lune et son bras était couvert de sang mais la tuerie

Weitere Kostenlose Bücher