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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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Elle avait arrêté le saignement mais votre jambe
était froide et bleue. J'ai compris qu'elle était en train de mourir.
    —   Et tu es ? demanda Crazzi.
    —   Tende Kanholt, dit le soldat. Du troisième régiment de
votre légion.
    —   Tu as bien fait, Kanholt. Tu m'as, toi aussi, sauvé la
vie. Et bien d'autres ici, semble-t-il.
    —   Nous avons fait de notre mieux, commandant.
    Tende se mordit la lèvre inférieure avant de poursuivre.
    —   Nous avons perdu beaucoup d'hommes.
    —   J'aurais pu les sauver, murmura soudain Cilla.
    Ratha baissa les yeux vers elle.
    —   Tu es réveillée.
    Elle le regarda.
    —   Oui-da, mon cousin. Si je n'avais pas dormi...
    —   Vous seriez sans doute morte, dit Crazzi. Et combien
d'autres hommes perdrions-nous s'il nous manquait une Ilduin ?
    —   Tu ne peux pas le savoir, dit Cilla.
    —   Vous non plus, ma dame. La mort de ceux qui sont tombés
cette nuit ne pèse pas sur votre conscience.
    Crazzi s'adressa à Tende.
    —   Ni sur la tienne, soldat. Ne vous tourmentez pas à cause
de ce que vous n'avez pas pu faire. Nous sommes reconnaissants de ce que vous
avez fait.
    —   Sont reconnaissants ceux qui sont encore là pour le
faire, dit sombrement Cilla.
    —   Ne dis pas cela, dit Ratha en se penchant vers elle.
Jamais tu ne pourras vivre heureuse en t’engageant sur cette voie. Je le sais
au plus profond de mon âme.
    Elle finit par hocher la tête en signe d'assentiment.
    —   Tu es bien placé pour le savoir.
    Ratha prit sa main intacte et la porta à ses lèvres. Puis,
sans sourciller, en la regardant dans les yeux, il fit de même avec sa main brûlée.
    —   Tu n'as pas besoin de faire semblant, mon cousin, dit
Cilla avec douceur, les larmes aux yeux. Je sais que ma main a une horrible
apparence.
    —   J'ai vu pire, dit Ratha. Et le commandant Crazzi a subi
pire. Toi, tu as toujours ta main.
    —   Oui-da...
    L'espace d'un instant, elle parut replonger dans le sommeil.
Puis elle rouvrit les yeux.
    —   Et les autres ? Quelles sont nos pertes ?
    Ratha prit une profonde inspiration avant de lui répondre.
    —   Nous avons perdu beaucoup d'hommes, Cilla. Pas autant
que si nous n'avions pas eu d'Ilduins à nos côtés, cependant. Le régiment de
Jenah est celui qui a le plus souffert, avec les Aigles de Crazzi.
    —   Combien ? s'enquit ce dernier.
    —   Presque cent, commandant, dit Tende. Quasiment tous faisaient
partie du premier régiment. L'officier Langen dit qu'en comptant les blessés et
les hommes qui manquent à l'appel, il a perdu pratiquement un tiers de ses
troupes.
    Crazzi secoua la tête.
    —   Une seule nuit de combat contre cet ennemi et déjà un de
mes régiments pratiquement éliminé. Nous ne pourrons supporter quatre nuits de
plus à ce rythme. Ou nous n'aurons plus un soldat debout une fois à Arderon.
    Il essaya de s'asseoir mais retomba sur le lit. Tende posa
une main apaisante sur son épaule.
    —   Navré, commandant, mais vous n'êtes pas prêt à vous
battre. Comme l'Ilduin, vous devez prendre du repos.
    —   Comment puis-je me reposer pendant que mes hommes sont
hachés menu au cours de ces batailles nocturnes ! s'écria Crazzi. Je ne peux
pas le permettre. Il doit y avoir un moyen.
    —   Oui, commandant, fit Ratha. Il doit y en avoir un. En ce
moment même, Annuvil et nos généraux sont réunis en conseil de guerre, à la
recherche de cette solution. Je serais avec eux si je n'étais venu veiller sur
ma cousine. Mais vous devez vous reposer. Vous nous serez plus utile quand vous
serez remis.
    —   Avez-vous un régiment sous vos ordres parmi les Loups
des Neiges, Ratha Monabi ?
    —   J'en avais un, dit Ratha. J'en ai délégué l'autorité à
l'un de mes cousins, afin de servir de second à Maître Archer.
    —   J'ai vu ce que les vôtres pouvaient faire, dit Crazzi.
Je ne doute pas que vous partagiez le courage de Cilla, si ce n'est son sang ilduin.
Je voudrais que vous commandiez mes Aigles d'Or.
    Ratha le considéra, surpris. Les Aigles avaient été parmi
les plus réticents à servir aux côtés des Anari. Et maintenant, Crazzi, leur
commandant, demandait à un Anari de les diriger ?
    —   Etes-vous sûr de vous, commandant ?
    Crazzi saisit la main de Ratha.
    —   Aucun de mes officiers ne ferait aussi bien et j'ai
besoin qu'ils restent tous à leur poste. Ne doutez pas de mes hommes. Ils vous
suivront... commandant Ratha Monabi.
    —   Je

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