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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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Crazzi. Nul ne
paierait pour voir un seul coup porté à la bête.
    —   Peut-être, répondit Tom. J'ai toutefois rencontré un
jour un marchand dont le frère était un lutteur de sangliers. Pardonnez-moi si
je me fie davantage à ses connaissances qu'aux vôtres sur le sujet. Le sanglier
est un animal extrêmement dangereux et ses cornes peuvent transpercer une jambe
ou un ventre en un instant. Seul un lutteur stupide prendrait un tel risque
avant d'avoir mesuré les forces du sanglier et ce faisant, il l'affaiblit.
    —   Oui-da, Tom a raison, dit Alezzi. A la fin, la foule lui
crie d'achever l'animal et de mettre fin à ses souffrances. J'ai assisté à
ce... sport... une seule fois. Je n'ai aucune envie de renouveler l'expérience.
    Maluzza leva la main pour mettre un terme à la discussion.
    —   Jeune prophète, ce que tu es en train de dire, c'est que
nous sommes le sanglier ?
    —   Oui-da, Majesté. L'Ennemi cherchera à nous affaiblir à
laide de dagues acérées, cette nuit et les nuits à venir, au fur et à mesure
que nous approcherons de l'endroit qu'il a choisi pour nous porter le coup
fatal. Nous ne devons pas céder. Aucun sanglier n'est capable d'abattre un
lutteur si le lutteur choisit le lieu de l'affrontement.
    —   Alezzi, dit Archer, tes hommes doivent trouver tous ses
postes avancés et se situer de telle façon qu'ils puissent s'épauler. Mesurons
ses forces afin de découvrir ses faiblesses. Ce n'est qu'alors que nous
pourrons attaquer.
    —   Il en sera fait ainsi, dit Alezzi. Demain soir, nous
connaîtrons ses positions mieux que lui-même.
    —   Je n'en demande pas tant, dit Maluzza. Mais au moins saurons-nous
ce qui nous attend ensuite.
    —   Oui-da, fit Archer. Ecoutez-moi bien, messires. Nous
devrons faire face à bien des ruses dans les jours qui viennent. Assurez-vous
que les hommes se reposent dès qu'ils le peuvent car la perfidie de mon frère
est sans bornes et quiconque ne sera pas à la hauteur constituera une proie
facile. Même ceux qui sont en pleine possession de leurs forces sont en danger.
Ne laissons pas nos hommes s'affaiblir. La faiblesse d'un seul homme pourrait
signer notre arrêt de mort à tous.
    Archer sortit de la tente afin d'observer les étoiles. Au
fond de son cœur, il savait qu'il y avait un homme faible parmi eux. Et cet
homme, c'était lui.
     
    32.
     
    Cilla n'avait jamais souffert de pareille fatigue. Au cours
des deux derniers jours, elle avait utilisé des pouvoirs ilduins et des
ressources insoupçonnés. Et ses immenses efforts, de jour comme de nuit,
étaient venus s'ajouter à l'épuisement de la marche à travers la plaine de
Verre. Elle venait de soigner les derniers hommes et chevaux blessés et
s'apprêtait à se mettre à la recherche d'un lit de camp vacant sous la tente
réservée aux soins ou à défaut, une petite place sur le sol. Elle savait
qu'elle aurait dû manger mais lui manquait l'énergie nécessaire pour trouver la
cuisine. Elle ne voulait qu'une seule chose : dormir.
    Il n'en serait pas ainsi.
    Elle venait de dénicher un lit qui n'était pas trop taché de
sang lorsqu'elle entendit les cris d'alerte des sentinelles résonner à travers
le campement des Aigles d'Or. Quelques instants plus tard, les soldats
sortirent de leurs tentes, obéissant aux injonctions des officiers, et se
rangèrent précipitamment en ordre de bataille alors que des bruits de combats
commençaient à s'élever en bordure du camp.
    En dépit de ses jambes de plomb, Cilla se mit à marcher au
milieu des soldats, obligeant les blessés à se déplacer. Certains grommelèrent
mais la plupart comprenaient ce qu'elle faisait et pourquoi. Les couvertures
propres n'étant pas en nombre suffisant, elle rassembla les quatre hommes les
plus légèrement blessés.
    — Nous ne pouvons pas laisser les hommes au milieu du sang
de leurs camarades, dit-elle. Trouvez- moi quelque chose pour les couvrir.
Découpez de la toile de tente s'il le faut. Et vite.
    Les soldats les plus expérimentés hochèrent la tête et
partirent sur-le-champ. Ils revinrent peu après, les bras chargés de morceaux
de toile en quantité suffisante pour couvrir chaque lit de blessé plusieurs
fois. Cilla fit les lits vides et les hommes empilèrent le reste de la toile
dans un coin, à l'exception de deux morceaux qu'ils se mirent à découper afin
d'en faire des pansements.
    Ils avaient à peine fini quand les premiers blessés
arrivèrent. Contrairement aux blessures

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