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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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n'est qu'alors
que j'obéirai à tes ordres.
    Tess, secouée au plus profond d'elle-même, tomba à genoux.
La rage et la colère provoquées par le danger et la peur se muèrent en sanglots
convulsifs.
    —   Je ne savais pas. Je ne savais pas.
    Le loup s'approcha et posa son museau contre ses joues,
essuyant ses larmes de sa langue délicate.
    —   La foi se trouve quand on ne sait pas, mon enfant. Seuls
la foi et le courage pourront te soutenir durant les épreuves à venir. Jamais
tu ne les aurais trouvés en toi si tu avais su.
    Tess hocha la tête, emplie à la fois de honte et d angoisse.
Epuisée, elle sentit les mains de ses sœurs se poser sur ses épaules. Le loup
s'assit à ses côtés, impassible.
    —   Tu ne dois parler de cela à personne, dit-il. Seules les
Ilduins peuvent connaître ce secret car elles sont les seules à pouvoir le
croire. Vous devez retrouver vos sœurs, celles que l'Ennemi n'a pas encore
capturées. Vous les reconnaîtrez lorsqu'elles me verront.
    —   Resteras-tu avec nous ? demanda Tess.
    Le loup sourit.
    —   Nous venons de mondes différents, mon enfant. Je ne peux
pas plus rester avec vous que le vent. Je — nous — vous accompagnerons comme
nous l'avons toujours fait.
    —   J'espère ne plus jamais voir une peau de loup des
neiges, murmura Sara en se souvenant des trappeurs des montagnes, près de son
Whitewater natal.
    —   Nous leur pardonnons car ils ne savent pas, dit le loup
à Sara. Ne dites rien. Jamais.
    Le loup disparut comme s'il n'était jamais venu. Le seul
indice de sa présence était un poil blanc comme neige sur la statue d'Elanor.
Tess, comme mue par une force inconnue, le prit entre ses doigts tremblants et
le serra dans le petit sac de pierres ilduins.
    Elle se releva ensuite péniblement et prit un moment pour se
ressaisir.
    —   Venez, mes sœurs. Nous avons du travail. Et un espoir, à
présent.
     
    — Mille trois cent soixante, déclara Tuzza, s'adressant à
Archer assis de l'autre côté de la table. Divisés en douze compagnies de cent
vingt hommes, assez pour former un régiment. Voilà le nombre d'hommes prêts à
combattre dont je dispose. Et peut-être quatre cents de plus si nous attendons
un mois. Quant aux autres...
    Tuzza soupira. Il avait conduit six mille hommes vers les
terres anari. Plus de la moitié gisaient à présent dans des tombes anonymes le
long du chemin, victimes de maladies, de la faim, des raids anari incessants et
de la bataille finale dans le défilé. Il avait participé au pire désastre de
l'histoire de l'Empire bozandari.
    Comme s'il avait lu dans ses pensées, Archer répondit :
    —   Malgré tout, tes hommes sont encore prêts à te suivre.
    Tuzza secoua la tête.
    —   Ils font preuve de loyauté envers la Dame Filandière à cause des miracles auxquels ils ont assisté. Ils sont loyaux envers un
officier supérieur —quel qu'il soit — à cause de leur entraînement. Mais je ne
me fais aucune illusion quant à leur loyauté envers ma personne, Maître Archer.
La fidélité que je pus leur inspirer autrefois a disparu au cours de notre
voyage jusqu'ici.
    —   La loyauté est un sentiment inconstant, dit Archer. Seul
notre Ennemi peut compter sur une loyauté absolue et uniquement parce que sa
magie fait plier la volonté de ses sujets. Un être humain ne peut exiger
pareille chose.
    —   Vous dites vrai, dit Tuzza.
    —   Et qu'en est-il de tes officiers ? s'enquit Archer. Se
fient-ils toujours à ton jugement ?
    —   Les rares qui ont survécu, oui, quoiqu'ils m'inquiètent
aussi. Parmi mes meilleurs officiers — ceux qu'inspiraient les actes et non les
paroles —, bien trop sont tombés avec leurs hommes. Et parmi ceux qui restent,
nombre sont venus me réclamer une promotion. Ils font étalage de leur sang
noble, de leurs prétendus exploits, et disent du mal de leurs camarades.
    —   Ces hommes-là ne sont pas dignes de commander.
    —   Je ne le sais que trop. Mais j'ai trop peu d'officiers
déjà.
    —   Tes hommes refuseraient de servir sous les ordres
d'officiers anaris. Ce n'était ni une question ni une critique mais une simple
affirmation.
    —   En effet.
    Archer réfléchit un moment à ce dilemme. Il fit mine de
parler à deux reprises, faisant sursauter Tuzza dans sa chaise, mais finissait
par secouer la tête et replongeait dans ses pensées. Tuzza le comprenait : il
avait passé lui-même de longues heures à soupeser la même question.
    Archer

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