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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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car à Bozandar, aucun
homme libre ne traversait la ville à pied.
    —   Je ne suis pas habitué à marcher dans la ville, dit
Alezzi. Il doit se passer quelque chose.
    Il conduisait sa monture par les rênes.
    —   Nous n'avons pas besoin de marcher, dit Tom. Nous avons
nos chevaux.
    —   Non, mon fils, dit doucement Erkiah en descendant de sa
jument baie. La loi de la ville nous oblige à les mettre à l'écurie.
    —   Cette loi est bonne, dit Alezzi. Elle nous aide à garder
les rues propres. Les temps ne sont pas ordinaires mais nous devons néanmoins
nous plier à la loi. J'ai parcouru nombre de lieues dans ma vie. Cela ne me
fera pas de mal de marcher aujourd'hui.
    —   Mais Erkiah ? dit Tom.
    Erkiah pouffa.
    —   Ne t'inquiète pas pour moi, mon fils. Mes jambes m'ont
porté jusqu'ici. Je ne suis pas si vieux qu'elles ne puissent continuer à le
faire.
    Alezzi paya la pension de leurs chevaux à l'écurie et les
guida vers le centre de la ville. C'était une marche d'environ deux heures ; la
cité était plus grande que toutes celles que ses compagnons de Whitewater
avaient connues et ils s'arrêtèrent à de nombreuses reprises afin de lui poser
des questions sur telle statue ou tel monument. Or Erkiah connaissait davantage
l'histoire de Bozandar que lui et Alezzi l'écouta narrer des histoires à la
gloire de la ville, tout en songeant qu'il n'était pas certain que cette gloire
fût méritée.
    N’avait-elle pas été bâtie sur le dos des Anari ? Des Anari
qui n'avaient d'autre choix que de marcher comme le faisait aujourd'hui Alezzi
— ils n'auraient pas eu le droit de louer un cheval, même s'ils avaient eu
l'argent pour le faire. C'était une bonne chose, se dit-il, qu'ils marchassent
comme des hommes ordinaires. Cela lui rappelait pourquoi il était ici.
    Aux yeux d'Alezzi, Bozandar était aussi séduisante que
belle. Il s'était fait la réputation d'un homme qui fuyait les honneurs de la
cour, honneurs auxquels il avait droit du fait de sa naissance. Mais il avait
voulu cette réputation plus par nécessité que par impératif moral. Chaque fois
qu'il s'était trouvé dans la capitale, chaque fois qu'il s'était laissé aller à
débattre de politique, il avait ressenti une attirance pour cette vie qui
l'emplissait de honte.
    Bien que les autres n'en fussent peut-être pas conscients,
Alezzi ne détestait pas les intrigues et les complots de la cour. Il les aimait
trop. Et il le savait.
    Il se dirigeait précisément vers le nid de vipères qu'il
avait tout fait pour éviter, au point d'accepter des missions dans des
provinces lointaines alors qu'il avait droit à des postes administratifs au
cœur de la cité. Cette fois, il ne pourrait pas se placer délibérément sur la
liste des exilés.
    Il se trouverait au centre du nid de vipères et il espérait
que ses propres crochets seraient à la hauteur.
     
    22.
     
    Sara percevait la présence tenace, insistante, qu'elle avait
déjà ressentie si fortement à Lorense. L'Ennemi contrôlait des esprits à Bozandar.
Elle en était persuadée. Si je peux les percevoir, eux aussi doivent sentir
ma présence , songea-t-elle.
    Oui , lui répondit Tess en pensée. Mais Cilla et
moi sommes avec toi, ma sœur. Tu n'es pas seule.
    Serait-ce suffisant ? se demanda Sara sans faire part de ses
doutes à ses sœurs.
    Mais même si elle pouvait leur dissimuler ses pensées, elle
ne pouvait cacher ses sentiments.
    — N'aie pas peur, dit Cilla. Rien n'est plus paralysant que
la peur, ma sœur. Apprends plutôt ce que tu pourras. Ouvre-toi à tout ce qui t'entoure.
Nous ne te laisserions pas te battre seule si tu devais le faire.
    Ces paroles la réconfortèrent et Sara ne douta pas une
seconde de leur sincérité. La question était de savoir si les pouvoirs combinés
de ses sœurs suffiraient. Si Tess et elle avaient combattu des esprits sous
contrôle à Lorense, elles l'avaient fait en attaquant le grand ordonnateur,
Lantav Glassidor. Le sang de Sara et de Tess avait jugé et exécuté l'horrible
sentence de Glassidor mais le prix de la victoire avait été la mort de la
propre mère de Sara, que Glassidor avait enlevée et contrainte à le servir des
années auparavant.
    Le souvenir des derniers instants de sa mère continuait à
lui tirer des larmes. S'ils tombaient sur une autre Ilduin sous le contrôle de
l'Ennemi et s'il n'y avait pas d'autre moyen de briser ce joug, Sara
serait-elle capable de la tuer ? Une telle femme ne serait pas

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