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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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l’histoire de Montréal. Jeanne est née le 4 janvier 1662 à Montréal. Elle est la fille de Jacques Le Ber, le plus riche marchand de son époque. Cet homme d’affaires, seigneur anobli en 1696, est un des hommes les plus respectés de la colonie. Propriétaire de magasins à Montréal et à Québec, il expédiait en France d’énormes quantités de fourrures et des lettres de change pour des sommes élevées. Il possédait les deux tiers de la seigneurie de l’île Saint-Paul, près de Montréal, il était seigneur de Senneville et habitait rue Saint-Paul, à Montréal, où il recevait les plus prestigieux invités.

    Le Ber avait marié la sœur du célèbre Charles Le Moyne. Au baptême de sa fille Jeanne, Maisonneuve et Jeanne Mance étaient parrain et marraine. Élevée dans ce milieu très bourgeois, Jeanne, âgée de 15 ans, se sent attirée par la vocation religieuse. Ses visites fréquentes chez Jeanne Mance et ses hospitalières font naître en elle le désir de se consacrer à Dieu. Durant trois ans, elle séjourne chez les Ursulines, à Québec, où l’une de ses tantes est enseignante et où elle fait bonne impression. De retour dans sa famille, elle est devenue une jeune fille méditative qui passe ses journées en prières et en adoration devant le saint sacrement. Elle fréquente assidûment Marguerite Bourgeoys. Elle ne passe cependant pas inaperçue. Elle appartient à une famille riche. Elle est aussi fière de ses talents. Elle apprécie les éloges. Avec une dot importante, elle est un des meilleurs partis de la Nouvelle-France. En 1679, elle est affligée par la mort d’une religieuse de la Congrégation Notre-Dame, amie de Marguerite Bourgeoys. Elle cherche conseil chez l’abbé Seguenot, sulpicien, curé de la pointe aux Trembles. C’est à cette époque qu’elle décide de mener une vie de recluse pendant cinq ans, avec la permission de ses parents. Elle se réfugie donc dans une cellule à l’arrière de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Montréal. À cet endroit, elle s’oblige à des actes de mortification, porte le cilice et enfile des chaussures de paille de blé d’Inde. Elle refuse même tout entretien avec sa famille et ses amis. On raconte qu’elle se flagelle. Elle ne sort de sa cellule que pour assister à la messe. Malgré cette vie de recluse, elle ne se décide pas à entrer dans un ordre religieux. En novembre 1682, sa mère meurt. Elle ne se rend pas auprès d’elle. Elle refuse même de tenir la maison de son père devenu veuf. En 1685, sous les conseils de ses directeurs spirituels, Dollier de Casson et Seguenot, elle fait définitivement ses vœux de réclusion, de chasteté et de pauvreté. Ses vœux ne sont pas absolus, car elle a une servante – sa cousine Anna Baroy. Elle s’occupe aussi d’affaires, car son vœu de pauvreté ne l’oblige pas à se départir de ses biens. Elle fait cependant des dons importants, comme celui de la ferme de la pointe Saint-Charles aux frères Charon. Un jour, elle apprend que les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame veulent construire une église. Elle leur fait un don généreux à la condition qu’on lui réserve un appartement d’où elle puisse voir le saint sacrement sans quitter son logis. Ses désirs sont comblés. Trois pièces superposées s’adossent à l’église. Au rez-de-chaussée, une sacristie où elle peut se confesser et recevoir la communion. À l’étage, sa chambre à coucher et, au-dessus, un atelier. Par la sacristie, elle peut sortir dans le jardin des religieuses.
    C’est par contrat chez le notaire Basset que les accords sont contresignés. Les sœurs s’engagent aussi à lui fournir ses vêtements et sa nourriture, ainsi qu’à la servir en l’absence de sa servante. En retour, Jeanne Le Ber fournit les fonds nécessaires à la construction de l’église et à sa décoration, et à verser une rente annuelle aux religieuses. Elle fait ses vœux solennels de réclusion le 5 août 1695 lors d’une cérémonie officielle. Dans sa nouvelle demeure, elle s’adonne à la broderie, à la confection de vêtements d’église et de linge d’autel. Elle fait six à sept heures de méditation par jour. Le soir, quand les religieuses se retirent, Jeanne retourne se prosterner devant le saint sacrement. Ses confesseurs diront qu’elle ne trouve pas de consolation absolue. Malgré sa réclusion, elle reçoit de distingués visiteurs, dont M gr de Saint-Vallier. Elle n’assiste pas aux

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