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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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000 Québécois (ils se nomment Canadiens, à cette époque) laissés à eux-mêmes, car leur élite a été étêtée, serrent les rangs autour de leurs clochers. Ils décident de durer à tout prix, de s’affirmer et de se battre s’il le faut. Bien sûr, le conquérant s’empare du commerce et du pouvoir politique; il domine! L’ère du porteur d’eau commence.

    1774: L’ACTE DE QUÉBEC
    «Parce qu’il y avait eu 1760, dans notre histoire, une race a pu grandir sous le signe de l’impérialisme, tandis que l’autre a dû subir la gêne du colonialisme. Un tel fait ne peut pas ne pas avoir eu chez l’une ou l’autre des répercussions psychologiques profondes.» C’est le grand nationaliste Rosaire Morin qui parle.
    Ayant peur de perdre le Canada devant la menace de la Révolution américaine, le conquérant britannique va se montrer magnanime et changer notre constitution. De toute manière, les Canadiens n’ont pas accepté de changer de culture et de religion. Le 22 juin 1774, une loi impériale, l’Acte de Québec, reconnaît donc l’existence en Amérique du Nord d’un peuple français et catholique: agrandissement du territoire, abolition du serment du Test, droit de dîme, lois civiles françaises, etc. Mais cette constitution ne prévoit pas de Parlement; le gouvernement détient tous les droits et les 100 000 habitants de l’époque dépendent entièrement du conquérant.

28 L’INSURRECTION DES INDIENS
    P ontiac, c’est une marque d’automobiles. Mais c’est d’abord le nom d’un chef amérindien. Dans les documents historiques, on écrit Pondiac, Pondiag, Pondiak, Pontiak et finalement Pontiac. Mais son vrai nom était Obwandiyag. On rapporte que ce très grand chef de guerre des Outaouais de Detroit, né entre 1712 et 1725, aurait pris le nom d’un officier béarnais de l’armée française qu’il admirait particulièrement.
    HAUTEUR ET MÉPRIS
    Après la Conquête, les nouveaux maîtres du Canada devaient régler bien des problèmes. D’abord celui de la cohabitation avec les colons établis dans le pays conquis, mais aussi celui de la question indienne. Les Hurons et les Algonquins avaient entretenu de très bonnes relations avec les Français. Comment les Anglais allaient-ils se conduire maintenant? Quelle politique allaient-ils adopter envers les premiers occupants du territoire? Sans se tromper, on peut dire que l’Angleterre n’a rien fait pour s’attirer l’amitié des Indiens…
    Les nouveaux conquérants se montrent hautains et méprisants envers eux au lieu de leur témoigner de la compréhension, du respect et de la bonté. De plus, très rapidement, ils reprennent le trafic très lucratif des spiritueux, ce qui déplaît souverainement aux chefs amérindiens. Regrettant les Français, les autochtones décident donc de se débarrasser de l’envahisseur anglais.
    PONTIAC ET L’INSURRECTION
    C’est le chef Pontiac qui planifie l’insurrection. Il veut réunir toutes les tribus de la région des Grands Lacs; et, comme chef d’une Confédération libre des nations indiennes, établir sa capitale à Detroit. Il rassemble 50 000 guerriers, finance les opérations en imprimant des billets de crédit portant son sceau, et part à l’assaut des postes anglais. Il réussit à s’emparer de huit forts dans la région de Niagara et remporte plusieurs victoires à l’issue de sanglantes batailles.
    LA RÉACTION DES CANADIENS
    Le rôle des Canadiens dans cette insurrection aurait pu être déterminant. Un petit nombre d’entre eux se joint en effet à Pontiac, mais la majorité se tient en dehors du mouvement, jugeant qu’il tient à des raisons strictement amérindiennes. Nombreux même sont ceux qui, estimant qu’il vaut mieux se résigner aux réalités de la capitulation, se rangent du côté des Anglais, les nouveaux maîtres.
    Durant un très long siège à Detroit, le général Gladwin résiste à Pontiac, mais le chef indien ne se résigne pas. Il s’acharne au combat, repousse les premières troupes de renfort, les attire dans une embuscade à Bloody Bridge.
    Amherst, gouverneur de la colonie depuis la Conquête, décide d’en finir à tout prix. Il envoie d’autres renforts, sous la direction du général Bradstreet, du brigadier Bouquet et du major Wilkins. Tous les moyens sont mis en œuvre pour mettre fin à l’escalade. On va même jusqu’à distribuer des couvertures contaminées dans les camps indiens! Pontiac recule, mais poursuit le combat

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