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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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épiscopalienne et n’ont, de plus, jamais voulu permettre à un évêque anglican de poser le pied en sol américain. Comment peuvent-ils alors inviter des catholiques à danser le menuet? Sur le plan politique, ces colons virginiens avaient combattu le «péril français» en 1760 et dénigré les Canadiens. Le clergé et les seigneurs répandent l’idée que si les Canadiens acceptent d’entrer dans leur confédération, ils seront rapidement assimilés dans une population 30 fois plus nombreuse et dépouillés de toutes leurs traditions et de leur droit civil français que rétablit l’Acte de Québec de 1774. Et cela sans parler de la langue… Il faut choisir entre l’anglicisation possible à long terme ou l’américanisation dans un proche avenir. Les Américains critiquent l’Acte de Québec et disent aux Canadiens que cette loi est un leurre, que Londres a fait des concessions à seule fin de les empêcher de se soulever eux aussi contre la mère patrie. Ils n’ont pas tout à fait tort. Mais que serait-il advenu de l’Acte de Québec après une téméraire union?
    L’argument le plus convaincant pour ces Canadiens colonisés de l’époque vient de M gr Briand, ami du colonisateur. En effet, dans un mandement important, il ordonne à ses ouailles de rester fidèles au roi d’Angleterre, ce gentil monarque qui, avec l’Acte de Québec, a consenti à ce que les Canadiens puissent pratiquer en toute liberté leur religion. «Fermez donc les oreilles et n’écoutez pas les séditieux, qui cherchent à étouffer dans vos cœurs les sentiments de soumission à vos légitimes supérieurs.»
    LES HOSTILITÉS
    Le jour même de l’ouverture de la deuxième séance du Congrès de Philadelphie, les Américains s’emparent des forts de Carillon et de la Pointe-à-la-Chenelière. Ils se retirent après avoir attaqué Saint-Jean. Mais c’est à l’automne 1775 qu’ils attaquent officiellement le Canada. On veut absolument prouver aux Canadiens que les Américains sont fort nombreux, bien armés et, surtout, irrésistibles. Deux armées sont en route: l’une a à sa tête Philip John Schuyler et l’autre, Benedict Arnold. L’objectif: Québec. Schuyler doit passer par la vallée du Richelieu, Montréal et Trois-Rivières. Arnold emprunte les rivières Kennebec et Chaudière. Schuyler attaque d’abord le fort Saint-Jean, où le major Charles Preston tient bon durant 45 jours. La capitulation du fort Chambly, le 18 octobre 1775, donne des armes aux Américains, qui enlèvent finalement Saint-Jean. L’armée américaine fonce sur Montréal. C’est maintenant Richard Montgomery qui la dirige, Schuyler lui en ayant confié le commandement. Le 13 novembre, les troupes sont dans Montréal. La colonie de Montréal tombe. Le gouverneur, Guy Carleton, bat en retraite vers Québec. Les nombreuses défections chez les Canadiens, surtout dans les régions de Sorel et de Chambly, l’inquiètent énormément. Sans les Canadiens, Carleton sait que la victoire est impossible. Il y a trop peu de soldats britanniques pour sauver la colonie. Il arrive à Québec le 19 novembre. Arnold y est installé depuis le 14. Montgomery le rejoint au début de décembre. Carleton organise la défense. Des centaines de bourgeois et de marchands anglais s’acheminent vers Québec. Les Canadiens répondent en masse de bon cœur à l’appel de Carleton. On veut sauver Québec. Le siège commence le 6 décembre. Les attaques se succèdent. Le 31 décembre, des Américains attaquent les deux extrémités de la basse ville: Près-de-Ville et Sault-au-Matelot. On résiste. Le capitaine Chabot repousse les Américains. Montgomery est tué. Le capitaine Dumas résiste au Sault-au-Matelot. Carleton achève la victoire. Jusqu’au printemps, rien ne se règle définitivement. Finalement, en mai 1776, près de 10 000 hommes, sous la direction du général John Burgoyne, arrivent à Québec. On attaque les conquérants et on les chasse du territoire du Canada. La colonie anglaise du Canada est sauvée.

36 JAMES CRAIG
    S ’il existait un trophée du pire gouverneur du Régime anglais, ou de l’échec politique le plus monumental de cette époque, c’est à James Craig qu’on l’accorderait. Il le mérite de bien des façons: par ses agissements, sa personnalité, sa violence verbale et par sa vanité!
    Ce militaire raide, orgueilleux et fat arrive à Québec en 1807. Il a 58 ans. Les Britanniques, qui le connaissent, l’ont baptisé

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