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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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« the little king ». Il a vu le jour à Gibraltar. Il arrive donc dans la colonie avec l’idée de remettre ces Canadiens à leur place. Ryland, son secrétaire, ne perd pas de temps pour le hérisser contre ces «conquis ignorants, insoumis et grossiers».
    À cette époque, même si les Canadiens sont majoritaires à la Chambre, les députés sont souvent absents des débats, car leur situation financière ne leur permet pas d’aller siéger. Les représentants du peuple, en effet, ne sont alors pas rémunérés. Aussi, à la session de 1808, le Parti canadien propose-t-il un projet de loi par lequel une indemnité parlementaire serait versée aux députés des secteurs les plus éloignés de la capitale. Le juge De Bonne s’élève contre cette loi. Il n’en faut pas plus pour que les députés du Parti canadien proposent une autre loi, celle-là visant à rendre les juges inéligibles à l’Assemblée. Votée par les députés, cette motion est rejetée par le Conseil législatif. Les élections sont déclenchées…
    Saviez-vous que…
    Le premier gouverneur anglais à mourir au Canada est Charles Lennox, quatrième duc de Richmond et Lennox. Il a connu une fin tragique. En mai 1819, alors qu’il est de passage à Sorel, il est mordu par un renard. Sans se préoccuper de la morsure, qui semble bien se cicatriser, il poursuit sa tournée. Le 20 août, il est à Kingston. Quatre jours plus tard, il ressent des douleurs terribles à l’épaule et à la gorge. Le 25 août, se dirigeant vers Montréal par la rivière des Outaouais, il est pris de spasmes et convulsions. Il meurt le 28 dans la maison où on l’a transporté. Le 30, sa dépouille arrive à Montréal. Son corps est ensuite ramené à Québec, où il est inhumé, le 4 septembre, dans la cathédrale anglicane.
    CAMPAGNE ÉLECTORALE
    La campagne électorale est violente. Le Canadien, journal francophone, mène le bal contre le parti anglais, qu’il accuse d’être l’outil du gouverneur. Puis le journal dévoile un scandale dans lequel le gouverneur est pris la main dans le sac: Craig concéderait des terres à des Américains dans les townships . Fou de rage, le gouverneur visé destitue plusieurs députés et fonctionnaires qui travaillent à la rédaction du Canadien : Pierre Bédard, Jean-Antoine Panet, Jean-Thomas Taschereau, François Blanchet… Et d’autres. Le secrétaire Ryland se jette dans la bataille et accuse le Parti canadien de vouloir avilir le gouvernement de Sa Majesté. Les Canadiens se battent durement et sont réélus avec une grosse majorité. Cependant, le juge De Bonne et un juif du nom de Hart sont aussi réélus.
    À la première session de 1809, la Chambre vote pour l’expulsion du juge, ramenant la loi concernant l’inéligibilité des juges. Du même coup, on conteste le droit de siéger à Ezekiel Hart, le premier député juif à être élu non seulement au Canada, mais dans tout l’empire britannique. Notre bon gouverneur se cabre et semonce les décisions de la Chambre.
    Jacques Viger, témoin de ces faits, rapporte: «Il leur a chanté une gamme, il leur a monté une garde à les faire écumer de rage ou à les faire sourire de pitié l’un ou l’autre.» Il proroge la Chambre. Il faut refaire des élections!
    ENCORE!
    Elles ont lieu en octobre 1809. Encore une fois, le Parti canadien est réélu avec une grosse majorité. Hart s’est retiré, le juge De Bonne est réélu. Mais cette fois, Londres donne raison au Parti canadien sur les deux litiges. En effet, la métropole entérine la décision des députés de ne donner le droit de siéger ni aux juges ni aux juifs. La Chambre exige donc l’application de la décision de la mère patrie et somme De Bonne de se retirer. Craig fulmine à nouveau, annonce la dissolution de la Chambre et commande d’autres élections! Il court partout dans la province, ordonne à l’évêque de se mettre au service de l’État, fait saisir le journal Le Canadien et emprisonne l’imprimeur Charles Le François. Une vingtaine de personnes sont arrêtées et les presses, saccagées. Les députés Bédard, Blanchet et Taschereau sont emprisonnés.
    Malgré tout, en 1810, le Parti canadien est reporté au pouvoir, et avec une plus grande majorité encore! Même les députés prisonniers sont réélus. Pauvre Craig! Encore une fois perdant. Lui, ses alliés bureaucrates, des membres du clergé soumis à ses décisions, tout un joli monde docile qui gravite autour de lui,

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