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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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par le clergé se mettent à pousser un peu partout: Nicolet (1803), Saint-Hyacinthe (1811), Saint-Roch-de-Québec (1818), Chambly (1825), Sainte-Thérèse (1825), Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1829) et L’Assomption (1832). Se peut-il que le trio Ryland, Mountain et Sewell se soit un peu trompé sur les valeurs éducatives des Canadiens «papistes»?

38 SIMON McTAVISH
    E n 1804, McTavish meurt de chagrin. Marie-Marguerite Chaboillez, sa femme qui lui a donné quatre enfants, l’a quitté pour s’installer en Angleterre, le jugeant trop tyrannique. Mais la North West Company, la compagnie de fourrures qu’il a créée, règne toujours sur la ville de Montréal. Le regretté Louis Martin Tard nous renseigne sur ce tyran dans une chronique parue dans L’actualité en 1991.
    VENU D’ÉCOSSE
    En 1750, Simon a 13 ans à peine. Il quitte l’Écosse pour gagner l’Amérique. Il s’installe à Albany, où il s’engage comme commis dans la traite des fourrures. Il fait plusieurs voyages aux Grands Lacs à partir de la Nouvelle-Angleterre. À 25 ans, il vient s’installer à Montréal. Déjà les colonies américaines menacent de se soulever contre la mère patrie, mais Simon McTavish se sent plus à l’aise dans la province du Canada qui restera attachée à l’Angleterre.
    Avant la Conquête, les Canadiens français régnaient sur des réseaux de traite qui s’étendaient de Montréal au lac Arthabaska et qui pouvaient s’ouvrir plus encore vers le nord-ouest. Ce sont des experts dans ce domaine.
    Simon McTavish connaît bien cette main-d’œuvre canadienne. Pourquoi ne pas l’exploiter? Robustes, passés maîtres dans le commerce avec les Amérindiens, ces gens possèdent déjà de petites compagnies qui ont survécu à la Conquête. Peut-être pourraient-elles être fusionnées à celles que des Anglo-Saxons créeraient? L’idée est bonne. Il ne restera plus qu’à monter une flotte de voiliers transatlantiques pour transporter les fourrures si recherchées à Londres, et faire de Montréal la capitale internationale de la fourrure, fermant ainsi la porte à la Hudson’s Bay Company de Londres, fondée en 1670…
    LA FONDATION DE LA NORTH WEST COMPANY
    Simon McTavish, les frères Frobisher et plusieurs magnats écossais de Montréal, dont James McGill, fondent alors la North West Company. Mais le vrai patron de l’entreprise, c’est McTavish. Combien de fois ce bonhomme autoritaire et hautain, assis dans son canot propulsé par 14 voyageurs canadiens-français qui chantent leurs chansons à ramer, va-t-il se rendre de Lachine à Thunder Bay, à l’extrémité du lac Supérieur! Travailleur acharné, entrepreneur radin et vicieux en affaires, il réussira à tenir son bout et à faire de sa compagnie la reine des pelleteries. Avec son cousin John Fraser, il agrandit encore son champ d’action en formant à Londres la McTavish Fraser of London. Cette compagnie transporte des marchandises provenant de contrées aussi lointaines que la Chine et les Indes.
    Il a 50 ans. C’est le plus gros employeur de Montréal. En 1798, dans son entrepôt de la rue Saint-Paul, on comptabilise les fourrures de 106 000 castors, 25 000 ours, 32 000 martres, 17 000 rats musqués, 1650 chevreuils, 700 élans et 500 bisons…
    LE BEAVER CLUB
    À cette époque de grand luxe, McTavish et ses amis bourgeois se réunissent régulièrement au Beaver Club, club sélect et fermé. C’est là que se règlent les disputes concernant leurs affaires. N’entre pas au Beaver Club qui veut. Pour en être membre et porter la médaille Fortitude dans le péril, il faut avoir voyagé dans l’Ouest en canot et y avoir passé au moins un hiver. Bon vivant, McTavish s’offre des boissons de luxe, se régale de fine cuisine et apprécie la compagnie des jolies dames. On le surnomme «Le Premier» ou encore «Le Marquis».
    Cependant, ni l’argent, ni les amis, ni la notoriété ne réussiront à le rendre heureux. McTavish claironne au Beaver Club qu’il est l’un des plus riches de la ville. N’a-t-il pas acheté la seigneurie de Terrebonne?
    Loyaliste invétéré, il organise en 1798 une campagne de financement pour aider l’Angleterre dans sa lutte contre la France. À sa mort, en 1804, il laisse une fortune de 125 000 livres. Le château qu’il rêvait de se faire construire à la limite nord du Golden Square Mile ne sera jamais bâti. Il fait partie des Montrealers, ces marchands anglophones de Montréal qui contrôleront

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