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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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qui veulent revenir sur la notion même de confédération et demander la souveraineté. Revoyons donc comment on en est arrivé à cette Constitution de 1867. En réalité, il y a belle lurette que l’idée de se réunir en fédération trotte dans la tête des penseurs politiques des différentes provinces. Selon Joseph Rutché, déjà en 1789, le juge en chef William Smith en parlait sérieusement avec Lord Dorchester, gouverneur du Canada. En 1851, Henry Sherwood publiait un projet de confédération. Et en Nouvelle-Écosse, le chef libéral de cette province, Joseph Howe, faisait à ce sujet un discours resté très important et suivi même de l’adoption en Chambre d’une résolution exprimant le vœu de la formation d’une confédération des provinces canadiennes.
    En 1867, les colonies anglaises de l’Amérique du Nord britannique sont indépendantes les unes des autres. Quelles sont-elles? D’abord l’Ontario et le Québec, qui forment le Canada-Uni, puis la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve et l’Île-du-Prince-Édouard.
    LES FACTEURS FAVORABLES À UNE FÉDÉRATION
    Au Canada-Uni, les choses vont très mal. L’instabilité politique règne. De 1854 à 1864, 10 gouvernements se succèdent, car aucun des partis politiques ne réussit à obtenir une majorité absolue. De plus, depuis 1852, la population du Canada-Ouest dépasse celle du Canada-Est de 60 000 âmes. Bien sûr, les Anglais trouvent rapidement que la représentation de leur province n’est plus suffisante et se mettent à crier « Rep by Pop » (representation by population) , ce qui devient le thème du Parti clear-grits dirigé par George Brown. Pourtant, en 1840, alors que les francophones étaient majoritaires dans le Canada-Uni, avec 200 000 habitants de plus, ces mêmes partisans acceptaient avec bonheur la représentation égale…
    Mais les colonies commencent à ressentir le besoin de se rapprocher. La cause en est la menace américaine. Il faut se souvenir qu’à cette époque les Américains ont acheté ou pris par la force d’immenses territoires. Où s’arrêtera leur ambition? On peut s’inquiéter. De plus, au moment de la guerre de Sécession, l’Angleterre a appuyé les sudistes, défaits par les nordistes. Cette situation peut être menaçante pour elle. Aussi le gouvernement britannique est-il favorable à une union de toutes ses colonies.
    Finalement, on ne s’en surprendra pas, c’est surtout l’économie qui va suggérer à nos élites du temps de créer une grande fédération canadienne. Le traité de réciprocité avec les États-Unis n’est pas renouvelé en 1864, et la solution la plus envisagée est de créer un marché est-ouest, protégé par des tarifs sur les produits étrangers et pouvant compter sur un gouvernement central fort, capable de négocier avec les autres puissances.
    Pour ce faire, on lancera le grand projet d’un chemin de fer est-ouest qui relierait les colonies entre elles. Les leaders politiques se réunissent une première fois à Charlottetown, en septembre 1864. Ils réussissent à convaincre les délégués des Maritimes, qui discutaient déjà d’une union entre eux, de la nécessité d’une union élargie. Lors d’une rencontre à Québec un mois plus tard, Macdonald se montre heureux de l’approbation d’un gouvernement central fort, Brown obtient son Rep by Pop, et ils décident de construire l’Intercolonial. Londres accepte la nouvelle constitution en février 1867. L’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve se retirent du projet, mais ce dernier est imposé à la population du Canada par l’intermédiaire de sa Chambre d’Assemblée. Bien sûr, les citoyens ne sont pas consultés. Il n’y a pas de référendum. Quelques hommes d’affaires et quelques dirigeants politiques associés les uns aux autres et appuyés par la Grande-Bretagne vont imposer au peuple leur conception d’un nouveau pays. C’est un mariage de raison auquel les Amérindiens ne sont pas invités.

54 GEORGE-ÉTIENNE CARTIER
    L orsqu’on songe à la fondation du Canada, trois noms sont inscrits dans la mémoire de notre histoire: John A. Macdonald, George Brown et George-Étienne Cartier. Ils ont permis la naissance d’un nouveau pays en 1867.
    C’est George-Étienne Cartier qui a défendu cette idée dans le Canada-Est (le Québec). Cartier, de l’avis de tous ses biographes, était tout un numéro. Bien sûr, on le connaît comme chef du parti bleu et chef

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