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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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qui suivent verront défiler plus d’un million de personnes venues de partout, défiant le verglas, la pluie et la neige, pour faire une dernière visite au petit frère exposé à l’Oratoire du mont Royal. Aujourd’hui, des milliers de pèlerins des quatre coins du monde viennent se recueillir en ce lieu saint, faisant de l’oratoire Saint-Joseph le plus important monument au monde dédié à saint Joseph.
    Le frère André fut canonisé par le pape Benoît XVI le 17 octobre 2010.

69 ADÉLARD GODBOUT
    R arement dans notre histoire, trouve-t-on premier ministre aussi peu connu et aussi facilement jugé comme un pantin au service du gouvernement fédéral. La malchance d’Adélard Godbout est d’avoir exercé son mandat entre ceux de deux monuments de l’histoire politique québécoise: Taschereau et Duplessis. Il succède à Taschereau, chef incontesté du Parti libéral et premier ministre omniprésent durant 15 ans. Et il est battu deux fois, en 1936 et en 1944, par le lion de Trois-Rivières, Maurice Duplessis.
    Pourtant, Adélard Godbout, durant son passage aux affaires de l’État, de 1939 à 1944, en pleine guerre mondiale, marquera profondément le Québec moderne par des lois et des mesures qui annoncent la Révolution tranquille. Dans un livre récent intitulé Godbout, l’auteur Jean-Guy Genest nous renseigne sur ce premier ministre méconnu.
    UN AVANT-GARDISTE…
    Cet homme réussit à imposer des mesures progressistes dans à peu près tous les domaines de la vie sociale. À son époque, ce n’était pas simple à faire. Ainsi, malgré l’opposition du cardinal Villeneuve, d’Henri Bourassa, du Devoir et de plusieurs groupes influents, c’est lui, Adélard Godbout, qui donne le droit de vote aux femmes en 1940. C’est lui aussi qui, cette fois avec l’accord des autorités ecclésiastiques, annonce l’instruction obligatoire et gratuite. Il crée Hydro-Québec, à la suite d’une nationalisation partielle de l’électricité. Il met en œuvre les premiers jalons de l’assurance-santé. Par des mesures importantes, il dépolitise la fonction publique. Il sera le premier à passer des lois ouvrières progressistes.
    Lors des élections de 1944, le découpage de la carte électorale, qui favorise le vote rural plus traditionaliste, avantage Duplessis qui reprend le pouvoir et le conservera durant 15 ans. Son gouvernement retardera l’avènement de la Révolution tranquille que son prédécesseur a amorcée. Adélard Godbout demeure chef de l’opposition officielle à l’Assemblée législative de 1944 à 1949.
    Né à Saint-Éloi de Témiscouata le 24 septembre 1892, Godbout étudie au Séminaire de Rimouski, à l’école d’agriculture de La Pocatière et au Agricultural College of Massachusetts. Professeur à l’école d’agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il est élu député de L’Islet en 1929. Il devient ministre de l’Agriculture en 1930. Quand le premier ministre Taschereau démissionne, en juin 1936, il lui succède à la tête du gouvernement libéral.
    TRÈS CRITIQUÉ
    Godbout n’a pas la prestance d’un Duplessis, d’un Taschereau ou d’un Camillien Houde, mais le chef libéral est un orateur solide et persuasif. Sûrement, le fait d’être premier ministre durant la Deuxième Guerre mondiale ne l’aide pas à établir sa crédibilité. Il est injuste cependant de l’accuser de s’agenouiller devant le pouvoir fédéral durant la campagne de la deuxième conscription, nous rappelle Jean-Guy Genest. Sa position reste toujours la même: il s’y oppose. Et il rappelle constamment au premier ministre à Ottawa, Mackenzie King, et au ministre fédéral de la Justice, Ernest Lapointe, leur promesse de ne pas l’imposer. Mais ce que les historiens ne pardonnent pas à Godbout, c’est d’avoir cédé à Ottawa l’assurance-chômage sur un simple claquement de doigts du premier ministre King. Ce pouvoir était jusque-là de juridiction provinciale et cette rétrocession restera une épine dans la carrière de Godbout, même si plusieurs autres personnages très influents à l’époque, tels Édouard Montpetit et Henri Bourassa, partagent son opinion.
    En 1949, Adélard Godbout est nommé sénateur libéral de Montarville. Docteur en sciences agricoles des universités de Montréal et Laval, docteur en droit honoris causa des universités de Montréal et McGill, professeur honoraire à la faculté d’agriculture de l’Université Laval, commandeur de

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