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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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est élu chef du parti. Son adversaire, Onésime Gagnon, un avocat de Québec, se rallie et devient son bras droit. Les hommes de Houde ont tout tenté pour faire battre Duplessis, qui ne cache pas son jeu en déclarant à Montréal: «La province de Québec n’est pas assez grande pour contenir Maurice Duplessis et Camillien Houde!»
    Toujours dans l’opposition, Duplessis s’allie les mécontents libéraux et leur leader, Paul Gouin. En 1934, il conclut un pacte avec le parti qu’ils viennent de fonder, l’Action libérale nationale, car seuls, les hommes de Duplessis ne peuvent battre les libéraux. Mais aux élections de 1935, Taschereau et ses rouges s’accrochent au pouvoir: 48 libéraux, 26 ALN et 16 conservateurs. Même si le parti de Gouin contrôle l’opposition, c’est Duplessis qui en devient le chef. Il s’acharne dans un combat à finir contre ses adversaires. Son arme: l’enquête sur les comptes publics, qui révèle les abus du gouvernement. Alexandre Taschereau démissionne; Adélard Godbout le remplace. Duplessis neutralise Gouin et fonde l’Union nationale. Le 17 août 1936, 73 députés de l’UN, 11 libéraux, 5 du Parti social chrétien et un indépendant sont élus.
    AU POUVOIR
    Maurice Duplessis devient premier ministre du Québec pour la première fois. La victoire est importante, plus qu’il ne l’espérait. Même Godbout est battu dans son comté. Duplessis s’empresse de renier ses engagements envers Gouin et ses amis, et administre à sa façon. Il ne fait pas long feu: il est battu en 1939 par les libéraux de Godbout. Mais cinq ans plus tard, en 1944, il reprend le pouvoir. Et cette fois, il le conservera jusqu’à sa mort, en 1959.
    L’une des forces de Duplessis: s’entourer d’hommes qui aiment le pouvoir, et qui s’écrasent devant le Chef. Ainsi peut-il rester le maître incontesté et agir en tout et partout à son idée, sans se préoccuper de respecter celles des autres.
    Duplessis règne sur SA province comme si elle était sa propriété privée. À partir de 1944, sa machine et sa caisse électorales sont sans égales. Il contrôle le Québec d’une main de fer, même pas dans un gant de velours… Pour les habitants des campagnes, c’est le sauveur de la race. La langue, les institutions, les traditions sont ses chevaux de bataille. L’autonomie du Québec devient son catéchisme politique et malgré toutes ses contradictions, il demeure jusqu’à la fin le dieu de sa province.
    Comme je le dis souvent, on ne peut juger un homme politique sans tenir compte du contexte. Et à cette époque, les valeurs des Québécois étaient différentes de celles d’aujourd’hui.
    LES RÉALISATIONS
    Comme Taschereau, Duplessis juge que c’est l’entreprise privée qui doit faire progresser économiquement la province, et en échange, il concède à peu de frais des territoires aux investisseurs. Il privilégie l’agriculture, le crédit agricole, les coopératives. Surtout, il apporte l’électricité aux fermiers. Il s’oppose vivement aux syndicats. Il maintient les taxes basses, s’attirant ainsi de nombreux appuis.
    Dans ces années-là, l’État est tenu à l’écart des affaires sociales. Ce sont les communautés religieuses qui administrent les écoles et les hôpitaux. Duplessis leur distribue des subventions à son gré: c’est une façon de tenir l’Église sous son contrôle. Cependant, il met sur pied le ministère du Bien-être social et de la Jeunesse, et ouvre des écoles spécialisées. Dans le domaine social, il part en guerre contre les communistes avec sa «loi du cadenas».
    Quand il revient au gouvernement, en 1944, Duplessis constate que le gouvernement fédéral a accaparé plusieurs pouvoirs provinciaux dans le contexte de la Crise, puis de la guerre. Alors il engage la bataille contre les centralisateurs d’Ottawa qui envahissent les plates-bandes des provinces, surtout dans le domaine des affaires sociales et du pouvoir de taxation. «L’Acte de l’Amérique du Nord britannique doit être respecté. C’est un pacte entre deux nations», rappelle-t-il. Il a peur qu’Ottawa n’impose à la province de Québec la langue et la religion de la majorité anglaise. Il défie les libéraux provinciaux, alliés d’Ottawa, selon lui, et n’hésite pas à mettre sa machine électorale au service des conservateurs pour faire élire John Diefenbaker en 1958. Il refuse de renouveler l’entente sur les impôts et crée l’impôt

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