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Marco Polo

Marco Polo

Titel: Marco Polo Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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céder à l’ivresse, ni même
m’absenter le temps de soulager ma vessie, pas un instant...
    — Épargne-moi tes insinuations de lourdaud,
Narine. J’ai bien compris que tu travaillais, tout en jouant. Viens-en au fait,
je te prie.
    — Eh bien, voilà. Selon toute vraisemblance, il
semble que le ministre des Races minoritaires fasse lui-même partie de l’une de
ces races-là.
    Je battis des paupières.
    — Que me dis-tu là ?
    — Il se fait passer pour un Han, c’est sûr. Mais,
en réalité, c’est un membre du peuple Yi, originaire de la province du Yunnan.
    — Qui t’a confié cela ? Et qu’est-ce qui
nous prouve que cette information est fiable ?
    — Comme je vous l’ai précisé, la partie se tenait
dans les écuries. Quelques chevaux ont été livrés hier en provenance du Sud, et
leurs conducteurs se trouvaient en congé, le temps d’être réaffectés à d’autres
caravanes. Certains sont originaires du Yunnan, et l’un d’eux, de façon
désinvolte, a déclaré qu’il avait aperçu le ministre Pao, ici, au palais. Un
autre lui a répondu que oui, il l’avait également reconnu, et qu’il s’agissait
d’un petit juge issu d’une préfecture secondaire du Yunnan. Plus tard, un
troisième a ajouté qu’il ne fallait surtout pas le trahir. Si Pao s’était
échappé de son village pour prospérer en se faisant passer pour un Han ici,
dans la grande capitale, il valait mieux le laisser goûter tranquillement au
succès de son stratagème. Voilà ce qu’ils ont dit, maître Marco, et ils avaient
l’air sincère, à ce qu’il m’a semblé.
    — Je vois..., murmurai-je.
    Je me souvenais à présent que Pao avait bien parlé des
Han en spécifiant « nous autres » comme s’il en faisait partie, puis
fait allusion aux « turbulents Yi », comme s’il avait peu d’estime
pour ce peuple. Ma foi, songeai-je, Ahmad s’y était peut-être pris un peu tard
pour décourager mes recherches. Et s’il risquait de se fâcher parce que j’avais
appris ce secret, j’allais lui donner lieu de se fâcher bien davantage encore.
    Les jumelles s’étaient levées, peut-être parce
qu’elles nous avaient entendus. Buyantu entra au salon, assez joliment
ébouriffée. Je lui ordonnai aussitôt :
    — Tu vas filer droit vers les appartements du
khan Kubilaï présenter les compliments de Marco Polo et te renseigner pour
savoir s’il y a moyen de m’obtenir un entretien avec le khakhan au sujet d’une
affaire urgente.
    Comme elle esquissait un mouvement de recul vers sa
chambre afin de remettre un peu d’ordre dans sa toilette et sa coiffure, je
l’arrêtai et insistai :
    — Quand je dis que c’est urgent, Buyantu, c’est
urgent. Vas-y comme tu es et fais vite.
    M’adressant à Narine, j’ajoutai :
    — Toi, va dans ton réduit rattraper le sommeil
perdu. Nous discuterons de nos autres affaires à mon retour.
    Si toutefois j’en reviens,
bien entendu, songeai-je. Là-dessus, j’allai revêtir ma tenue la plus
officielle. Il se pouvait, après tout, que le khakhan désapprouvât, à l’instar
du wali Ahmad, l’initiative que j’avais prise de débusquer un tel secret
et exprimât sa réprobation d’une façon violente que je n’allais guère goûter.
    Biliktu, qui était en train de refaire le lit fort
chahuté, me sourit malicieusement lorsqu’elle tomba, au milieu des couvertures,
sur le su yang qui avait servi de godemiché, redevenu aussi flasque que
l’eût été un organe masculin soumis au même usage. Je décidai de saisir
l’occasion de me livrer à cette activité agréable, dans la mesure oùrien
ne prouvait que j’aurais l’opportunité d’y goûter avant un moment. Étant
justement à cet instant dévêtu, je saisis doucement la main de Biliktu et
entrepris de la dévêtir.
    Elle n’en sembla pas surprise. Cela faisait, il est
vrai, assez longtemps que nous n’avions pas cédé l’un à l’autre. Elle lutta
cependant un peu et murmura :
    — Je ne crois pas que je devrais, maître Marco.
    — Allons, viens..., fis-je avec chaleur. Tu ne
vas tout de même pas prétendre que tu es encore indisposée. Si tu as pu
utiliser cet objet (je montrai d’un signe de tête le champignon abandonné), tu
peux bien user d’un vrai...
    Ainsi fit-elle, sans autre réticence qu’un occasionnel
gémissement et une vague tendance à fuir mes caresses et mes violentes
poussées, comme si elle voulait éviter que je ne la pénètre trop profondément.
Je

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