Marco Polo
légèrement plus petit, tant
en taille qu’en circonférence. Buyantu démontra cependant, en le glissant à
plusieurs reprises avec douceur dans les profondeurs de sa sœur jusqu’à faire
couler ses sécrétions intimes, que le su yang grossissait et
s’affermissait à mesure qu’il absorbait ces liquides. Quand il eut atteint une
taille vraiment prodigieuse, les jumelles se donnèrent du bon temps, utilisant
ce phallus végétal l’une sur l’autre de mille manières aussi variées
qu’ingénieuses. Ce spectacle aurait dû m’exciter autant qu’un pied pour un Han,
mais je me contentai de leur sourire d’un air compréhensif et tolérant.
Lorsqu’elles se furent ainsi mutuellement épuisées, je m’allongeai entre leurs
deux corps moites et chauds, et m’endormis aussitôt.
12
Les jumelles, fatiguées, dormaient encore lorsque je
me dégageai d’elles, au petit matin. Je n’avais vu Narine nulle part la soirée
précédente et ne le trouvai pas dans son réduit quand je vins l’y chercher.
Temporairement privé de serviteurs, j’attisai les cendres du brasero de mon
salon et me fis infuser un pot de cha en guise de petit déjeuner. Tandis
que je le dégustais, j’eus l’idée de tenter l’expérience à laquelle j’avais
songé la veille. Je mis juste assez de charbon dans le brasero pour le
maintenir en activité. Puis je retournai toute ma chambre pour y dénicher un
pot en grès muni d’un couvercle, le remplis des cinquante liang de
poudre inflammable qu’il me restait, rajustai avec précaution le couvercle et
le mis à chauffer. À cet instant, Narine fit son apparition, quelque peu
ébouriffé et l’air las, mais plutôt satisfait de lui-même.
— Maître Marco, dit-il, je n’ai pas dormi de la
nuit. Des domestiques et des palefreniers ont entamé une partie de zhi-pai, un
jeu de cartes dans lequel on parie de l’argent, et ils y sont encore. Je les ai
regardés jouer durant des heures, le temps de saisir les règles. Puis j’ai
engagé une petite somme d’argent et j’ai gagné. Mais lorsque j’ai prêté
attention à ce que j’avais finalement encaissé, je me suis aperçu que cela se
réduisait à cette liasse de papiers crasseux ! J’étais tellement écœuré
que j’ai abandonné la table de ces gens qui ne jouent qu’avec ces récépissés sans
valeur.
— Gros malin ! répondis-je. Tu n’as encore
jamais vu de monnaie volante ? Pour autant que je sache, tu tiens là en
main l’équivalent d’un mois de mes gages. Vu la réussite que tu avais, tu
aurais mieux fait d’y rester !
Devant son air ahuri, j’ajoutai :
— Je t’expliquerai plus tard. En attendant, je me
réjouis de voir que l’un de nous a le loisir de gaspiller son temps en
frivolités. L’esclave joue les prodigues, tandis que le maître travaille et se
démène pour s’occuper des affaires de l’esclave. J’ai reçu la visite de ta
princesse Mar-Janah et...
— Oh, maître ! s’exclama-t-il, et il changea
de couleur comme un adolescent qu’on aurait taquiné au sujet de sa première
idylle.
— Nous reparlerons de cela plus tard, également.
Pour l’instant, contente-toi de savoir que ces gains pourront te servir à
t’établir en ménage avec elle.
— Oh, maître, Al-hamdo-lillah az
ilitfat-i-shoma !
— Plus tard, plus tard. Pour l’instant, je te
demande de mettre un terme à tes activités d’espionnage. J’ai cru comprendre qu’elles
contrariaient certain personnage haut placé, à qui il serait imprudent de
déplaire.
— Comme vous voudrez, mon maître. Pourtant, il se
pourrait que j’aie glané une information susceptible de vous intéresser. C’est
du reste la raison pour laquelle j’ai passé cette nuit entière à veiller loin
des quartiers de mon maître, lui étant tout dévoué, et non frivole comme il se
plaît à l’affirmer.
Il avait pris, en prononçant ces mots, l’air d’un
homme qui s’est sacrifié et a sa conscience pour lui.
— Les hommes ont tendance à être bavards quand
ils jouent aux cartes. Il se trouve que, pour mieux se comprendre, ils
parlaient tous le mongol. Dès que l’un d’eux s’est mis à faire allusion au
ministre Pao Nei-ho, j’ai pensé qu’il me serait utile de m’attarder un peu.
Comme mon maître m’avait enjoint de ne pas formuler de demandes explicites, je
me suis contenté d’ouvrir grand les oreilles. Et ma patience m’a conduit à y
passer toute la nuit, sans jamais m’assoupir, ni
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