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Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ernest Capendu
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qu’Yvonne a disparu ? dit-il à Carfor.
    – Oui ! répondit le berger.
    – On l’a enlevée ?
    – Oui !
    – Tu as aidé à l’enlèvement ?
    Carfor hésita.
    – La seconde mèche ! fit Marcof.
    – Je dirai tout ! s’écria Carfor, dont les cheveux se hérissèrent à la pensée d’une torture nouvelle.
    – Réfléchis avant de répondre ! Ne dis que la vérité, ou tu mourras comme un chien que tu es.
    – Je dirai ce que je sais ; je te le jure.
    – Réponds : tu as aidé à l’enlèvement ?
    – Oui.
    – Tu n’étais pas seul ?
    – Non.
    – Qui t’accompagnait ?
    – Deux hommes : le maître et le valet.
    – Le nom du maître ?
    – Je l’ignore !
    – Le nom du maître !
    – Je ne sais pas !
    – Tonnerre ! s’écria Marcof en laissant enfin éclater la colère qu’il s’efforçait de contenir depuis si longtemps. Tonnerre ! le temps presse, et l’on martyrise peut-être la jeune fille, tandis que les gendarmes vont revenir à Fouesnan traquer le père. La seconde mèche !
    – Grâce ! s’écria Carfor.
    – La seconde mèche !
    – Je parlerai !…
    – Faites vite, mes gars ! continua le marin.
    Keinec et Jahoua obéirent. Carfor, incapable de se défendre, poussait des cris déchirants. La seconde mèche, fut attachée et allumée. Le malheureux devenait fou de douleur ; car les chairs se rongeaient au point de laisser l’os à nu.
    – Le nom de cet homme ? demanda Marcof.
    – Grâce ! pitié !
    – Son nom ?
    – Le chevalier de Tessy !
    – Pourquoi a-t-il enlevé Yvonne ?
    – Il l’aimait !
    – Combien t’a-t-il payé, misérable infâme ?
    Carfor ne put répondre. Marcof renouvela sa question.
    – Cinquante louis ! murmura le berger.
    – Chien ! tu ne mérites pas de pitié !
    – Qu’il meure ! s’écria Jahoua.
    – Plus tard, répondit Keinec. Après Marcof, c’est à moi qu’il appartient.
    Carfor s’était évanoui de nouveau. Marcof délia une seconde fois les cordes, et le berger revint à lui.
    – Où est Yvonne ? demanda le marin.
    – Je l’ai laissée près d’Audierne.
    – Mais où l’a-t-on emmenée ?
    – Je ne sais pas.
    – Réponds !
    – Je ne sais pas.
    Cette fois Carfor prononça ces paroles avec un tel accent de vérité, que Marcof vit bien qu’il ignorait en effet ce qu’était devenue la jeune fille.
    – Partons ! s’écrièrent Jahoua et Keinec.
    – Allez armer le canot !
    Les jeunes gens s’élancèrent. Marcof se rapprocha de Carfor et lui posa la pointe de son poignard sur la gorge.
    – Le chevalier de Tessy a avec lui un compagnon ? dit-il.
    – Oui, répondit Carfor.
    – Le nom de ce compagnon ?
    – Le comte de Fougueray.
    – Ce sont des agents révolutionnaires ?
    Carfor leva sur le marin un œil où se peignait la stupéfaction.
    – Réponds ! ou je t’enfonce ce poignard dans la gorge ! continua Marcof en faisant sentir au misérable la pointe de son arme.
    – Tu as deviné.
    – Quels sont les autres agents avec toi et eux deux ?
    – Billaud-Varenne et Carrier.
    – Où sont-ils ?
    – À Brest.
    – Les mots de passe et de reconnaissance ? Parle vite, et ne te trompe pas !
    –  Patrie et Brutus .
    – Sont-ils bons pour toute la Bretagne ?
    – Non !
    – Pour la Cornouaille seulement ?
    – Oui !
    – C’est bien.
    En ce moment Keinec et Jahoua rentrèrent dans la grotte.
    – L’embarcation est à flot, et la brise vient de terre, dit Keinec.
    – Embarquons, alors.
    – Un moment, continua le jeune homme en s’avançant vers Carfor.
    – Que veux-tu faire ?
    – M’assurer qu’il ne fuira pas.
    Et Keinec, après avoir visité les liens qui retenaient Carfor, le bâillonna, et, le chargeant sur ses épaules, il le porta vers une crevasse de la falaise. Puis, aidé par Jahoua, il y introduisit le corps du berger et combla l’entrée avec un quartier de roc.
    – Personne ne le découvrira là, et je le retrouverai ! murmura-t-il.
    Alors les trois hommes entrèrent dans le canot, et poussèrent au large.

XVII – AUDIERNE.
    Ainsi que l’avait fait remarquer Keinec, la brise était bonne, car le vent venait de terre. Le canot glissant rapidement sur la vague, doubla le promontoire de la baie et mit le cap sur Audierne, où Carfor avait dit avoir laissé Yvonne.
    Marcof espérait obtenir là de précieux renseignements. Mais le destin semblait avoir pris à tâche de contrarier et de

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