Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
Vom Netzwerk:
chère Marguerite. Mais, voici. Je ne sais pas trop ce qui se passe sous mon propre toit. Marguerite est une toute nouvelle mère et l’essentiel de son temps est consacré {
    l’enfant. C’est bien normal, je ne le conteste pas. Mais on dirait que tout ce qui touche à la cuisine et aux soins du ménage ne l’intéresse plus. C’est { croire que sa mère ne lui a rien appris. Marguerite dispose même d’une servante pour l’aider dans ses tâches, et pourtant, notre maison ressemble à un véritable capharnaüm.
    — Je ne sais trop quoi vous répondre, docteur.
    — Pourtant, vous venez souvent chez nous et vous avez dû remarquer à quel point tout est sens dessus dessous, protesta Talham.

    — Eh bien, puisque vous m’en parlez, oui, j’ai remarqué.
    — Avez-vous une explication? Je vous en prie, Emmélie, aidez Marguerite.
    — A mon avis, Marguerite n’a pas besoin d’aide pour tenir sa maison. Elle est tout à fait capable de bien le faire, j’en suis persuadée.
    — Alors pourquoi vivons-nous dans un tel désordre ? Ça commence à devenir gênant.
    Emmélie était dans ses petits souliers. Que dire ? La vérité ne ferait pas plaisir au docteur.
    — En avez-vous parlé à Marguerite ?
    — Vous comprenez, j’ai peur de la peiner en lui faisant des remarques désobligeantes.
    — C’est drôle, ça. Marguerite aussi a peur de vous chagriner.
    — Comment peut-elle craindre de me chagriner alors qu’elle fait tout pour que cela arrive ? C’est insensé.
    « Quel embrouillamini ! » se dit Emmélie, prise au piège.
    — C’est { cause de Charlotte, lança la jeune fille.
    — Mais non, Emmélie, vous vous trompez. Vous pensez bien que j’en ai glissé un mot { Charlotte. Elle non plus ne comprend pas l’indolence de sa nouvelle maîtresse.
    « La belle hypocrite ! » pensa Emmélie. Elle réfléchit un moment.
    — Ce que je veux dire, c’est que Marguerite n’a pas été habituée { donner des ordres. Elle n’arrive pas { prendre sa place comme maîtresse de maison parce qu’elle ne veut rien déranger de ce qui était autrefois. Je vous assure, docteur, que Marguerite est pleine de bonne volonté, mais elle ne sait pas comment s’y prendre.
    — Pourtant, Charlotte m’assure qu’elle n’attend que les ordres de madame Talham. Si vous pouviez parler à Marguerite, ma chère Emmélie, je vous en serais reconnaissant.
    Le docteur la laissa pantoise, ne sachant trop quoi faire.
    Elle partit { la recherche de Sophie et l’assigna au chevet de leur mère. Puis, elle attrapa son chapeau et sortit.
    Marguerite langeait Melchior avant de le déposer dans son ber lorsqu’Emmélie frappa { la porte et entra sans façon.
    — Ça ne sert { rien d’attendre que Charlotte vienne ouvrir, n’est-ce pas? lança-t-elle. Tu es bien cernée, ma pauvrette.
    Celui-là,
    cependant,
    a
    vraiment
    bonne
    mine.
    Comme il a grossi depuis un mois!
    — Je dois me lever la nuit pour nourrir cette petite bête vorace, répondit Marguerite en souriant tendrement au poupon. Et le jour, j’essaie de rattraper le temps perdu pendant qu’il dort. Il y a encore de la lessive et je ne sais combien de travaux { terminer avant l’hiver. Nous sommes déj{ en octobre. C’est désespérant.
    — C’est pour ça, tes mains rougies? constata Emmélie en examinant les mains gercées de son amie. Et ta servante, toujours aussi paresseuse ?
    — Tu le sais bien, répondit Marguerite, piteuse.
    — Attends-tu que je révèle tout au docteur? Il sort de chez nous et m’a posé plein de questions sur l’ordonnance de ta maison.
    — Qu’est-ce que tu lui as dit ?
    Marguerite n’aimait pas du tout le fait que le docteur s’inquiète { ce point. Elle n’avait toujours pas trouvé le moyen de se faire obéir de Charlotte.
    — Que tu étais terrorisée par ta servante.
    — Tu n’as pas dit ça ?
    — Mais non, sotte, je t’aime trop pour cela, mais il faut que le petit manège de Charlotte cesse, insista Emmélie. Tu ne peux plus continuer ainsi, tu n’y arrives pas.
    — J’essaie de compenser, mais je ne peux pas tout faire et avec ces malades qui viennent consulter le docteur dans son apothicairerie, j’ai encore plus de travail. Tu as raison, entre le petit et tout le reste, je me sens dépassée, ajouta-t-elle en réprimant son envie de pleurer.
    — Comment faire pour prendre Charlotte à son propre jeu ? se demanda Emmélie à voix haute. En attendant, allons faire du thé et chercher du bois. On

Weitere Kostenlose Bücher