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Marguerite

Marguerite

Titel: Marguerite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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samedi matin.

    *****
    Le lendemain, René Boileau se rendit d’abord au port.
    Le Hope avait été déchargé. Il récupéra ses bagages et prit des arrangements. Des caisses furent expédiées à Montréal où il pourrait facilement les reprendre et les faire suivre à Chambly, une fois arrivé là-bas. Puis il réserva une place dans une calèche de la poste qui partait le surlendemain. Même s’il lui fallait supporter pendant deux longues journées les cahots des routes, fort mauvaises dans ce pays, surtout à ce temps-l{ de l’année, et s’arrêter toutes les trois lieues pour prendre des chevaux frais, il préférait une calèche bringuebalante { une goélette. Il savait qu’il n’aurait guère le choix que de prendre un bateau à partir de Trois-Rivières pour se rendre à Montréal, mais entre-temps, il aurait le loisir d’oublier un peu l’inconfortable roulis d’une embarcation, quelle qu’elle fût. Il passa ensuite déposer sa demande de commission de notaire auprès des autorités et fit quelques visites de politesse à certaines connaissances de son père, ce qui l’occupa le reste de la journée. Finalement, il retourna chez les Bruneau et annonça son départ prochain.
    — Accepteriez-vous de la compagnie ? lui demanda madame Bruneau. Notre fils aîné se rend chez ma sœur de Trois-Rivières, l’épouse du marchand René Kimber, afin d’y compléter son apprentissage dans le commerce.
    — Je ferai bien volontiers route avec votre fils ; il est toujours plus plaisant de voyager en compagnie. N’ayez crainte, ajouta-t-il en devinant ce que madame Bruneau souhaitait, je ne le quitterai que lorsqu’il sera entre bonnes mains.
    Les deux jeunes hommes préparèrent leurs bagages et quittèrent Québec le surlendemain.

    *****
    Le docteur Talham essuya la lancette ensanglantée dans une serviette que lui tendait Emmélie. La jeune fille lui avait servi d’assistante en maintenant la bassine destinée { recevoir le sang de madame Boileau pendant la saignée. Elle finissait de bander la main de sa mère.
    — Voil{, ma chère petite maman, dit Emmélie d’un ton compatissant. Maintenant, vous devez vous reposer et dormir. J’accompagne le docteur et je reviens.
    Madame Boileau gémit faiblement, à demi consciente, les yeux fermés.
    — Dans une heure, vous lui donnerez quelques cuillerées de bouillon, prescrit le médecin. Mais évitez de surcharger l’estomac. Vous pourrez répéter aux heures, si elle a faim, mais j’en doute.
    — Cette toux est épouvantable. On dirait qu’elle va cracher ses entrailles.
    — Oui, je crains une infection des poumons, c’est pourquoi la saignée était nécessaire pour retirer le sang contaminé.
    Elle devrait reprendre du mieux d’ici un jour ou deux.
    — Notre pauvre mère alitée. Et dire que mon frère doit arriver d’un jour { l’autre, soupira Emmélie.
    — Mais c’est une très bonne nouvelle ! Pour quand l’attendez-vous ?
    — Il a écrit de Québec. Avant de revenir définitivement à la maison, il passera quelques jours à Montréal faire le plein de plumes, de rames de papier et de divers effets pour son étude. Nous sommes tous si impatients de le revoir.
    C’était la première fois que nous étions séparés si longtemps, vous savez.
    — Je partage votre impatience et je ne manquerai pas d’apprendre la nouvelle { Marguerite. Le retour de votre frère est attendu par tout le monde à Chambly. Il aura tant de choses merveilleuses à nous raconter !

Emmélie alla déposer le récipient à la cuisine pendant que Talham rangeait ses instruments. Elle le raccompagna à la porte.
    — Ayez confiance, mademoiselle Boileau. Vous verrez que le retour imminent de votre frère hâtera la guérison de votre mère. Encouragez-la dans ce sens.
    — Que Dieu vous entende, docteur Talham, souhaita Emmélie.
    Mais une fois arrivé sur le pas de la porte, le docteur hésita.
    — Ma chère Emmélie, je vais peut-être vous étonner, mais le vieil homme que je suis a besoin d’un bon conseil.
    Emmélie sourit au docteur.
    — Vous n’êtes pas un vieil homme, docteur Talham. On dirait même que vous avez rajeuni depuis votre mariage.
    Dites-moi ce que je peux faire pour vous.
    La jeune fille était intriguée. Qu’est-ce qui tracassait à ce point le docteur Talham qu’il veuille ainsi se confier à elle ?
    — Je ne sais pas trop comment vous dire cela, fit le médecin, visiblement embarrassé. J’ai l’impression de trahir ma

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