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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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grandeurs humaines, et de les convertir même en plaisirs, ainsi qu’un grand feu convertit en lumière tout ce qu’on y jette. Soyez toujours telle que vous avez été dès vos plus jeunes ans. Attachez-vous à l’essence de la Religion, elle doit être jointe à la piété, sans quoi elle ne serait qu’un fantôme ; la piété doit être jointe à la morale, sans quoi elle ne serait que superstition ; et la morale ne doit point être séparée du culte, sans quoi elle ne différerait point de cette philosophie de nos jours, qui ne connaît la raison que pour la louer et la combattre, l’humanité que pour l’exalter et l’avilir, les vertus, les devoirs que pour s’en affranchir, ou pour se justifier du mépris qu’elle en fait par l’inutilité qu’elle y suppose. Ayez de la piété, mais gardez-vous autant d’en avoir trop, que de n’en avoir qu’à demi. [...]
    « Heureux témoins de votre élévation et de votre gloire, nous n’en sommes pas moins sensibles à votre éloignement ; nous ne cessons de verser des larmes ; nous vous perdons, ma chère enfant, vous qui étiez notre consolation, notre amour, nos seuls délices. Je vous cherche sans cesse à mes côtés ; je sens qu’il me manque une partie de moi-même ; ma vie me semble s’échapper avec mes pleurs ; votre seul bonheur me console ; le Ciel vient d’accomplir en vous tous nos désirs ; nous le supplions d’exaucer les voeux que nous ne cesserons de lui faire tous les jours de notre vie, pour qu’il vous comble d’autant de bénédictions et de grâces, qu’il vient de répandre sur vous de biens et de félicités [14] . »
    1 -
    Duclos, Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV et Louis XV , t. II.
    2 -
    On appelait ainsi l’épilepsie généralisée, caractérisée par une perte de connaissance et une convulsion de tous les muscles du corps.
    3 -
    Archives Nationales, dossier K 139-140.
    4 -
    Archives des Affaires étrangères, Pologne. Correspondance, vol. 173, f o  36.
    5 -
    Esprit caustique, Voltaire a probablement déformé le patronyme de Marie pour les besoins de sa prose. Quant à l’entourage de Louis XV, il a eu beaucoup de peine à retenir l’orthographe exacte des Leszczyński, de leur famille et de leurs proches. Longtemps après le mariage, la cour continuera d’écorcher les noms et titres polonais.
    6 -
    Archives Nationales, dossier K 139-140.
    7 -
    B.N.F., Collection Bréquigny, Papiers La Curne de Sainte-Palaye, vols. 66-68.
    8 -
    Jacques Levron, Madame Louis XV , p. 40.
    9 -
    Minute d’une lettre à chiffrer, écrite à Paris le 2 juillet 1725 par le duc de Saint-Simon au cardinal Gualterio. Catalogue de manuscrits autographes, «  Souverains et Princes de France, Huit siècles de l’histoire de France » , n o  168, Étude Piasa, 27 mars 2007, à Drouot-Richelieu.
    10 -
    Mai ou arbre de mai : il s’agit d’un arbre coupé que l’on plantait en général le premier jour de mai devant la porte d’une jeune fille en âge de se marier.
    11 -
    Extrait publié dans la Strassburger Post du 2 octobre 1910, Stanislas Leszczyński, Anthologie présentée par Anne Muratori-Philip, p. 50.
    12 -
    Louis Antoine de Pardaillan d’Antin est un fils légitime de la marquise de Montespan.
    13 -
    Il y aura plusieurs versions de ce texte qui s’intitulait à l’origine : Conseils donnés par le roi de Pologne Stanislas à la reine de France, sa fille.
    14 -
    Stanislas Leszczyński, Anthologie, op. cit., pp. 50 à 60.

IV
    EN ROUTE VERS SON ROYAUME
    A
    u matin du 17 août, Marie quitte ses parents, sa chère « babusiu [1]  » et ses proches. Au pied du carrosse royal, tout le monde est en larmes. À quelques lieues de Strasbourg, le long cortège s’arrête à Saverne pour dîner au palais du cardinal de Rohan. La réception somptueuse ménage une surprise à la reine qui a la joie de retrouver le roi Stanislas, ravi de voler quelques instants de bonheur à l’étiquette.
    Après le repas, le cortège reprend sa route pour gravir le col de Saverne qui sépare l’Alsace de la Lorraine. Au sommet, un groupe de cavaliers attend le carrosse de la reine. C’est à nouveau Stanislas, accompagné de Monseigneur le duc d’Orléans
. Voyant son père s’approcher, la reine lui tend plusieurs fois la main à la portière. Le roi chevauche quelques minutes près d’elle. Puis, parvenu au lieu dit Le saut du prince Charles , il tourne bride sans mot dire et reprend le chemin de Strasbourg,

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