Marie Leszczynska
impérial. Mais, n’ayant pas d’héritier mâle, il décide de faire reconnaître par les grandes puissances la Pragmatique Sanction en faveur de sa fille, Marie-Thérèse
.
3 -
En mars 1733, la reine a obtenu du roi le retour en grâce du duc de Bourbon. Après sept ans de pénitence, il a été autorisé à reparaître à la cour.
4 -
Pavillon de chasse aux abords du bois de Boulogne que le Régent avait offert à Louis XV enfant, après y avoir logé sa fille, la duchesse de Berry. La Muette, nom déformé de la Meutte, était très proche du château de Madrid, résidence de Mademoiselle de Charolais.
5 -
L’actuelle Gdansk.
6 -
AAE, Correspondance Pologne, vol. 14. 20 septembre 1733.
7 -
Louis Robert Hippolyte de Bréhan, comte de Plélo
(1700-1734), est un gentilhomme breton, beau-frère du ministre Maurepas. Il est ambassadeur de France au Danemark depuis 1729 lorsque Stanislas se réfugie à Dantzig. Plélo
n’accepte pas l’attitude des Français qui abandonnent à son triste sort le père de la reine.
8 -
ADD, Fonds Saint-Vallier 100 MI 60-63.
9 -
Publiée pour la première fois en 1734, cette Lettre du roi de Pologne Stanislas I er figure dans le t. I des OEuvres du philosophe bienfaisant . Elle a été réimprimée en 1758 sous le titre : Relation d’un voyage de Dantzick à Marienwerder .
VIII
L’INFIDÉLITÉ DU ROI
R
etour en 1733, une année douloureuse dans la vie de Marie Leszczyńska qui entend de vilaines rumeurs sur le roi. On évoque des parties fines, des conquêtes féminines et même des maîtresses cachées. Au début, elle ne s’expliquait pas cette instabilité subite qui poussait son époux à fuir Versailles pour courir de Rambouillet à Fontainebleau, de Chantilly à Compiègne, ou de Marly à la Muette. Désormais, elle en est convaincue : il s’est organisé une vie parallèle. Certes, il accomplit sans faillir ses devoirs conjugaux, comme en témoigne sa sixième grossesse en cours, mais la reine sent poindre de lourdes menaces sur leur couple. Elle ne peut que les deviner car Louis XV n’est pas du genre démonstratif. De plus, Fleury ayant conseillé à son protégé de se garder de l’influence de la reine, il se montre parfois si distant et si secret qu’elle n’ose jamais lui ouvrir son coeur.
Elle connaît pourtant ses problèmes, son caractère cyclothymique, ses inhibitions et s’est habituée à sa timidité maladive, surtout face aux dames. Cette timidité qui avait poussé les ragotiers de Versailles à s’interroger sur les moeurs du roi, dans le passé. Elle sait, par expérience d’épouse, que leurs propos étaient aussi vils qu’erronés. Mais elle n’en sait pas davantage car, depuis 1725, son mariage fonctionne sur des non-dits. La reine s’en accommode parce qu’elle aime son époux, mais le roi ne dissimule plus sa lassitude.
Louis XV trompe son ennui
Marie est lucide. Le 23 juin 1733, elle a passé le cap de la trentaine et compris que leur différence d’âge de sept ans devient un handicap. Louis XV est maintenant un beau jeune homme de vingt-trois ans qui fait tourner les têtes. « Les plus beaux yeux de l’Europe », selon Monsieur de Lévis, alors que Marie a l’allure d’une femme mûre, alourdie par les maternités. La plupart des mémorialistes de l’époque s’accordent pour trouver sa compagnie sans éclat et trop sérieuse. Même le duc de Luynes, qui pourtant l’apprécie, avoue : « Elle n’a pas le talent de bien conter et elle le sent fort bien ; cependant elle a des saillies et des reparties extrêmement vives. » Et, pour Talleyrand, les vertus de Marie ont « quelque chose de triste qui ne porte à aucun entraînement vers elle ».
À Versailles, le roi a pris l’habitude de tromper son ennui en compagnie de ses « marmousets », Gesvres, Épernon et quelques autres, avec lesquels il ripaille, boit du vin de Champagne et court les bals masqués. Ou se promène la nuit sur les toits de Versailles pour effaroucher les dames qui logent sous les combles. Ces amitiés agacent le cardinal de Fleury qui redoute leur influence sur son élève. Inquiétude logique pour un homme qui a craint toute sa vie de perdre les faveurs de son roi. S’il est parvenu à neutraliser la reine, ce n’est pas pour se laisser concurrencer par de jeunes blancs-becs !
L’intérêt personnel du cardinal et, accessoirement, la bonne conduite des affaires de l’État poussent Fleury à imaginer
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