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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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la reine et ses enfants assistent à la messe solennelle de la Saint-Louis. Dans le panégyrique qu’il brosse du souverain, l’abbé Josset, chanoine de la cathédrale de Metz, le qualifie pour la première fois de Bien-Aimé. Ce titre sera aussitôt repris dans tout le royaume.
    Le 26, Dumoulin annonce la guérison de Louis XV. On le rase ; il s’alimente chaque jour un peu plus et prend plaisir à parler avec ses enfants. Sa première lettre est destinée à rassurer Madame Infante et il reçoit même la visite du roi Stanislas.
    Depuis l’arrivée de Marie, plusieurs ministres ont rejoint Metz qui devient le centre du pouvoir. Mais l’atmosphère de la ville est vite irrespirable pour le roi qui garde le souvenir amer de s’être donné en spectacle et de s’être repenti comme un simple bourgeois. S’il respecte la reine, il ne supporte plus les niaiseries de son entourage qui se livre à toutes sortes de coquetteries ridicules. Les « vieilles dames », comme on les surnomme, poussent Marie à remettre du rouge et à porter des robes couleur de rose pour aguicher le roi. Madame de Luynes
, dit-on, a fait mettre deux oreillers sur son traversin. Le duc de Richelieu ne se prive pas de colporter ces naïvetés puériles racontées par Lebel
, le nouveau valet du roi. Apparemment, Madame de Châteauroux voyait juste en écrivant, le 17 août, à Richelieu : « Je crois bien que tant que la tête du roi sera faible, il sera dans la grande dévotion, mais dès qu’il sera un peu remis, je parie que je lui trotterai furieusement dans la tête et qu’à la fin, il ne pourra pas résister et qu’il parlera de moi… »
    En effet, sitôt rétabli, Louis XV prend ses distances avec la religion. Et il prend aussi ses distances avec la reine, comme le note le duc de Luynes : « Depuis le séjour de Metz, les choses paraissent bien changées, et le froid est aussi grand que jamais… »
    Marie sera la grande perdante de la comédie de Metz.
    Étape familiale à Lunéville
    Le 21 septembre 1744, le dauphin quitte Metz le premier. Direction Lunéville pour embrasser « Papinio » et la reine Catherine, revenue de Meudon. Il reprend la route de Versailles le 23 septembre, le jour où le cortège de ses soeurs entre dans Lunéville. Pour Mesdames, le coeur n’y est pas ; elles sont encore choquées par l’incident de Metz, à tel point que Stanislas redoute la venue du couple royal.
    Malgré les préparatifs de départ, Marie ignore toujours si elle accompagnera le roi à Strasbourg. Elle finit par s’enhardir en lui demandant la permission de le suivre. Louis XV répond évasivement : « ce n’est pas la peine », tout en entamant une partie de quadrille. Le 28 septembre, la reine part pour Lunéville retrouver ses parents. Aux portes de Nancy, elle descend de carrosse devant l’église Notre-Dame de Bon-Secours [8] que Stanislas a fait rebâtir dans le style baroque par son architecte Emmanuel Héré. Marie tenait à découvrir cette église qui porte fièrement son clocher à bulbe, car c’est ici que son père vient méditer.
    Le lendemain, Stanislas met les petits plats dans les grands pour accueillir le Roi Très Chrétien. Impressionnant, le cortège de Louis XV est sous la garde d’un détachement de mousquetaires et de gardes du corps. Le chroniqueur lorrain Jean-François Nicolas note dans son Journal  : « Il passa fort vite et ne se fit pas voir [9] . » Même impression des Lunévillois à la vue du carrosse qui s’engouffre sans ralentir dans la cour du château où l’attend le roi Stanislas. Louis XV se rend aussitôt chez Catherine Opalinska qu’une crise d’asthme retient dans sa chambre, avant de prendre possession des appartements que lui cède son beau-père le temps du séjour. Le roi soupe seul [10] tandis que les deux reines soupent avec leurs dames.
    Nouvelle déception pour la reine
    En dépit des efforts de Stanislas, son gendre affiche un visage maussade et préoccupé. Profitant de l’ambiance plus chaleureuse d’un dîner familial, Marie ose renouveler sa demande de l’accompagner à la guerre. Elle s’attire la même réponse glaciale : « Ce n’est pas la peine, je n’y serai presque pas. » Elle suggère alors de l’attendre à Lunéville, le temps de sa brève expédition en Alsace. Avec la même sécheresse, il lui répond négativement : « Il faut partir trois ou quatre jours après moi. »
    Louis XV quitte la Lorraine le

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