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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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décrivait une Marilyn bel et bien diminuée. Un portrait en opposition complète avec les dires de la 20th Century Fox, ceux qui, aujourd'hui encore, dominent les esprits.
    *
    En fait, le studio ne mentait pas – une fois n'est pas coutume – lorsque dans l'un des premiers articles justifiant le renvoi, un porte-parole expliquait : « Sur un total de trente-trois jours de tournage, Marilyn ne s'est présentée que deux fois. (…) Elle a été absente trois semaines, puis a tourné trois jours, puis ce fut le tour de la soirée anniversaire du président Kennedy, ce qui a signifié que le film a dû être arrêté pour deux journées supplémentaires [3] . »
    L'ennui, c'est que personne ne contestait cette réalité. L'enjeu résidait ailleurs. Dans la nature de ces absences.
    Car le studio doutait ouvertement de la réalité des maladies de Monroe. Chaque évocation de son absentéisme était suivie de la précision qu'elle n'était pas « excusée », autrement dit « confirmée ». Parce que Marilyn n'avait pas présenté de certificats médicaux attestant de son incapacité à travailler.
    Un point essentiel qui permettait d'enchaîner sur la litanie de défauts prêtés à la Blonde. À savoir ses caprices et son habitude de sortir trop tard et trop souvent, puis sa consommation d'alcool et de drogues. Conclusion commune : si Marilyn était absente, cela signifiait peut-être qu'elle n'était pas en état de travailler. Et si elle n'était pas en état de travailler et refusait de présenter un mot du médecin, n'était-ce pas parce qu'elle supportait mal une gueule de bois permanente ?
    *
    Les absences sans certificat de Marilyn Monroe avaient un autre atout pour le studio : attester de sa folie. Et ce dans une démonstration relativement efficace : si la star refusait d'honorer son contrat, mettant une centaine de familles au chômage technique, c'était tout bonnement parce qu'elle avait perdu la raison. Dès lors, le comportement de la Fox devenait logique : Monroe étant folle, personne ne pouvait travailler avec elle.
    Mais, là encore, les responsables du studio faisaient preuve de liberté avec la vérité.
    *
    La journée du 4 juin en était l'illustration parfaite. D'après la version officielle, c'est à ce moment que la Fox, excédée par une nouvelle absence, avait choisi de renvoyer définitivement sa star.
    Au petit matin, Marilyn ne s'était pas présentée sur le tournage, ce qui avait déclenché la rédaction d'un mémo sanglant du bureau de Los Angeles envoyé à celui de New York. Un rapport dont le contenu, aussi bref que ferme, alimentait la presse quelques jours après : « Marilyn n'a aucune excuse possible justifiant son absence. »
    Pourtant, à huit heures, le même matin, le docteur Lee Siegel s'était bel et bien présenté au domicile de Monroe. Or Siegel n'était pas n'importe quel médecin. Non seulement il la connaissait depuis 1951, mais il représentait le studio. Une information capitale dont il faut bien saisir toute la portée : Siegel ne travaillait pas pour Marilyn, mais était salarié par la Fox depuis la fin des années 1940. Sa mission ? Vérifier la validité des absences des stars. Si le studio soupçonnait l'une elles de feindre une maladie en agitant un certificat de complaisance, l'avis de Siegel se révélait déterminant. De fait, ses diagnostics avaient déjà été à l'origine de menaces de coupes salariales et, en conséquence, de rétablissements miraculeux !
    Peu après sept heures, Siegel avait reçu un appel d'Henry Weinstein, lequel avait été contacté dix minutes plus tôt par Eunice Murray. L'assistante à domicile de Marilyn venait en effet de l'informer que l'actrice présentait les symptômes d'une bronchite. Et Murray avait vu juste, puisque Siegel, sur place, nota aussi la réapparition d'une infection des sinus. Et, comme si cela ne suffisait pas, une température qui dépassait les 38 degrés.
    Siegel avait donc engagé la procédure habituelle : une succession de coups de téléphone aux responsables du bureau de Los Angeles pour confirmer la maladie.
    L'indisposition de Marilyn avait bien été corroborée. Et l'absence excusée de manière officielle ! Et même dûment notée sur le plan de tournage de Something's Got to Give [4] .
    *
    Le même scénario s'était répété tout le printemps. Et, à chaque fois, le médecin de la Fox avait validé les absences.
    Au mois d'avril, Marilyn était revenue malade

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