Marilyn, le dernier secret
sur des bruits faisant écho à des ragots.
Bien sûr, l'absence de corroboration ne signifie pas forcément qu'il n'a pas existé d'autres rencontres privées avec le Président. Mais force est de reconnaître que leur probabilité est infime.
D'abord, parce que Marilyn n'avait pas évoqué d'autres rencontres avec son entourage. Or, puisqu'elle n'avait jamais caché l'épisode du 24 mars, pourquoi conserver le secret quant à d'éventuels autres rendez-vous ? Ensuite, parce qu'entre le tournage de Something's Got to Give et son infection des sinus, l'emploi du temps de Marilyn durant l'année 1962 était relativement facile à dresser. Et enfin, comme cela avait été fait par certains chercheurs indépendants, le comparer à celui, public, de John F. Kennedy, montrait que leurs plages de rencontres se réduisaient à néant.
La conclusion s'imposait d'elle-même. Au-delà du massage du 24 mars, la soirée anniversaire au Madison Square Garden avait constitué le seul moment où John et Marilyn s'étaient retrouvés en même temps dans une même ville !
*
Il restait donc Robert Francis Kennedy.
Si l'aventure entre la star et le Président se résumait à une après-midi californienne, l'ensemble de mes espoirs reposait donc sur le frère.
Or ce « conte de fées » débutait sous de terribles auspices, la relation entre Marilyn et Bobby ayant toujours été considérée comme une aventure au rabais. Une sorte de prix de consolation après le faste du couple Monroe-JFK.
Mais un miracle était toujours possible !
61. Frère
Il n'existe aucune preuve tangible.
Aucun témoignage crédible n'atteste formellement que Robert Kennedy et Marilyn Monroe ont entretenu une liaison.
Mieux, Ralph Roberts, le plus proche confident de l'actrice, rappelons-le, s'est souvenu après le décès que Marilyn n'avait évoqué qu'une fois le frère du Président : « Elle m'a demandé si j'avais entendu parler des rumeurs sur Bobby et elle. Et elle a ajouté : “Ce n'est pas vrai. De toute manière, il est trop chétif pour mon goût [1] .
” »
Cette dénégation de la star aurait dû suffire. Après tout, d'un même jet, ne venait-elle pas de tordre le cou à la rumeur et de mettre à terre toute thèse la plaçant dans la peau d'une amoureuse transie ? Bobby n'était pas le genre de la Blonde et son nom de famille n'y changerait rien.
Affaire classée ?
Évidemment pas. Car les promoteurs de la culpabilité de RFK avaient deux autres cartes à abattre pour renforcer leur jeu. La première concernait les coups de téléphone passés par Marilyn au bureau de l'Attorney General. L'autre, bien plus importante, affirmait la présence de Bobby dans la chambre de Monroe, le 4 août 1962.
*
À force de passer de nombreuses heures ensemble au département de la Justice, Courtney Evans était devenu un ami de Robert F. Kennedy.
Une amitié étonnante puisque Evans, agent du FBI, avait été nommé là par J. Edgar Hoover et dans le but de servir de trait d'union entre le patron du Bureau et RFK. En clair, ce fusible avait pour mission de surveiller les faits et gestes de l'ennemi intime du patron du FBI.
Quoi qu'il en soit, le 20 août 1962, Courtney Evans n'était guère à l'aise. Tandis que J. Edgar Hoover poursuivait sa vendetta contre celui qui, depuis sa nomination, n'avait cessé de rogner ses pouvoirs et privilèges, il devait, lui, informer Bobby de la teneur d'une conversation discrètement enregistrée par le FBI. Une discussion dans laquelle Meyer Lansky, l'un des plus brillants cerveaux du crime organisé [2] , avait confié que l'Attorney General entretenait une relation adultérine avec une femme d'El Paso, au Texas.
À la lecture du rapport, familier des méthodes employées par Hoover afin de le discréditer, Kennedy avait haussé les épaules. L'accusation était d'autant plus vaine que RFK ne s'était jamais rendu dans la ville texane. Mais, comme il le précisa à Evans, tout cela s'inscrivait dans la stratégie des « vendeurs de ragots ». Les mêmes qui, quelques mois plus tôt, l'avaient placé dans les bras de Marilyn, devaient lui inventer une autre liaison inavouable. Et il déclara, à propos de la star, qu'au moins il la connaissait « puisqu'elle était l'amie de (sa) sœur [3] .
L'amie de sa sœur…
À bien y réfléchir, il s'agissait sans doute de la formule la plus juste pour résumer la relation entre Bobby et Marilyn. Car, comme Donald Spoto le prouvera
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