Marilyn, le dernier secret
convention démocrate comme point de départ.
Une série de nouvelles dates virent le jour au cours des années 1990. Dorénavant, leur rencontre intime remontait à 1958 et au tournage de Some Like It Hot, lorsque John Kennedy était un jeune et populaire sénateur. Ou, plus tôt encore, lorsque Joe Kennedy, le père de JFK, habitué des soirées hollywoodiennes, avait présenté à son fils cette jeune starlette facile à séduire.
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La lecture de cette chronologie abracadabrante laissait donc présager le pire. Encore quelques années de patience et, j'en suis convaincu, un auteur audacieux exhibera un témoignage improbable assurant que, adolescent, John F. Kennedy avait perdu sa virginité dans les bras de Marilyn !
1 -
Un livre qui, à mon avis, mérite haut la main, la palme du plus mauvais ouvrage jamais écrit sur la mort de Marilyn et les assassinats de RFK et JFK. Et pourtant, la compétition était forte ! C'est d'ailleurs peut-être pour cela que l'auteur se cache derrière un nom de plume : Misplaced Loyalties, Victor E. Justice, Trafford Publishing, 2005.
2 -
In Marilyn Monroe, Barbara Leaming, Crown, 1998.
60. Mythe
En réalité, il existe une seule rencontre intime établie entre JFK et Marilyn, et celle-ci remonte au 24 mars 1962, soit moins de cinq mois avant le décès de l'actrice. Une partie du mythe s'écroule.
Ce jour-là, le Président se trouvait à Palm Springs, en Californie, chez le chanteur Bing Crosby.
Initialement, cette étape californienne de JFK était prévue au domicile de Frank Sinatra, mais, quelques semaines plus tôt, l'un des membres du cabinet de Bobby avait remarqué l'incongruité d'une telle visite. Alors que le département de la Justice s'opposait au crime organisé, le Président allait résider chez un homme aux liens établis avec la Cosa Nostra. Bobby avait écouté la remarque et, avant de prendre une décision, avait demandé à consulter le dossier complet de Sinatra. La lecture l'ébranla et, brusquement, l'ami devint infréquentable. Il sut ainsi que Sam Giancana, le parrain de Chicago, avait passé quelques jours chez le crooner . Imaginer que le Président puisse dormir dans le même lit que l'un des plus grands malfrats du moment relevait de l'impensable.
Bing Crosby servit de solution de remplacement.
Pour Sinatra, dont le soutien à JFK en 1960 avait été total, le choix d'un concurrent, républicain de surcroît, fut vécu comme une humiliation impardonnable. Non seulement le 24 mai signa la fin définitive des relations entre le clan Kennedy et le chanteur, mais encore le début d'une aide financière et publique systématique du crooner envers les candidats du Parti républicain.
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Marilyn et John Kennedy se retrouvèrent dans la chambre attribuée au Président dans l'après-midi du 24 mai 1962.
S'il est possible d'identifier le moment avec autant de précision, c'est parce que l'actrice avait téléphoné à Ralph Roberts. Comme la comédienne souhaitait recueillir des conseils sur une technique de massage capable d'apaiser le dos meurtri de son compagnon, Roberts lui avait fourni les explications nécessaires. Marilyn avait cependant insisté, peu sûre d'y arriver. Le mieux, peut-être, était que Roberts s'adresse directement à l'ami aux lombaires endolories. Et le confident de la star avait immédiatement reconnu l'accent bostonien de JFK. Comme il savait également que le Président souffrait de maux chroniques et que ses questions étaient précises, il n'eut aucune peine à identifier l'interlocuteur. Si l'échange avait duré quelques minutes, Ralph Roberts n'avait aucun doute : son amie se trouvait bien avec John F. Kennedy. Ce que Marilyn lui confirma peu après.
La star venait d'avoir une aventure avec le 35 e président des États-Unis et Ralph Roberts en avait été le témoin involontaire.
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John et Marilyn…
Quarante-cinq ans de fantasmes qui se résumaient en réalité à un après-midi crapuleux dans un ranch de Palm Springs.
Le mythe était bien plus sexy que la vérité. Pas de rencontres volées entre deux avions, pas d'échanges torrides dans le Bureau ovale, pas d'instants de passion surveillés de loin par les agents du Secret Service.
Le 24 mars 1962 constitue bien le seul « instant amoureux » documenté et authentifié grâce à un témoignage de première main. Et les autres scènes colportées et reprises jusqu'à plus soif doivent être jetées dans le caniveau des rumeurs fondées
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