Marilyn, le dernier secret

extrémiste Herald of Freedom .
    Pourtant, même si les fondements de l'édifice paraissaient dangereusement corrompus, parvenir à l'abattre ne satisfaisait pas toute ma curiosité. Au-delà des accusations de Capell, auxquelles il était difficile d'accorder le moindre crédit, je devais absolument déterminer la nature du trio formé par John, Robert et Marilyn, un triangle contre les parois duquel tous s'étaient cognés et détruits.
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    « Cette salope de Dorothy Kilgallen est toujours à se torcher. » In Music for Chameleons , Truman Capote, Random House, 1979.
    2 -
    New York Journal American , 3 août 1962.
    3 -
    Winchell ne désignera jamais RFK par son nom, préférant utiliser des indices très facilement décryptables. Ainsi, le « Mari » est une référence directe au fait que Bobby, père d'une large famille, avait été élu « Mari de l'année 1962 » par une association américaine.
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    Sur ce point, les sources sont multiples. Il faut lire plus particulièrement les deux parties de The Posthumous Assassination of JFK ,par James DiEugenio, Probe, septembre-décembre 1987, et Marilyn Monroe :The Biography, Donald Spoto, Harper Collins, 1993.

58. Code
    Pour elle, le code de l'amitié ne souffrait aucune exception.
    Marilyn étant généreuse avec son entourage proche, en échange elle demandait une fidélité totale. Parmi les règles gérant le groupe, la plus importante touchait à la confiance. Ainsi, l'actrice exigeait une complète discrétion sur sa vie privée. Quand, par le passé, certains n'avaient pas respecté la consigne et s'étaient répandus dans la presse, la sentence avait toujours été la même : du jour au lendemain, le traître disparaissait de l'univers de la star. Et, comme s'il n'avait jamais existé, il se retrouvait coupé de l'ensemble de ses autres compagnons.
    Si la Blonde avait promptement saisi l'intérêt d'utiliser les médias pour promouvoir sa carrière, elle avait également compris que le pouvoir de nuisance de la presse était réel. Sa première douloureuse expérience ne remontait-elle pas au scandale lié à la révélation de ses photographies déshabillées ? Or, l'information provenait de son entourage et la publicité avait été encouragée par le patron de la Fox, Darryl Zanuck. Dès lors, Marilyn avait modifié sa définition du mot « ami ».
    Ensuite, il y avait eu l'échec de son mariage avec Joe Di Maggio. L'attention médiatique omniprésente braquée sur le couple lui avait confirmé le changement majeur du métier de journaliste, ces derniers s'intéressant de très près au quotidien et à la vie intime des célébrités. De fait, l'ancienne gloire du base-ball n'avait pas caché les raisons de leur séparation. S'il aimait la méconnue Norma Jean Baker, il détestait la trop publique Marilyn Monroe. Et les phrases assassines et rumeurs salaces lancées par Walter Winchell, Dorothy Kilgallen, Louella Parsons et bien d'autres spécialistes du ragot avaient eu raison de sa patience. Avant de rompre avec Marilyn, Joe lui avait même proposé un ultime marché : il était prêt à renoncer au divorce si la Blonde mettait un terme à sa carrière.
    Dans les larmes, Marilyn avait opté pour la gloire mais aussi retenu la leçon : désormais, sa vie privée serait cadenassée.
    *
    En 1962, les détenteurs de la confiance de Marilyn se comptaient sur les doigts d'une main. Côté femmes, Pat Newcomb était passée du statut d'attachée de presse à celui de proche. Pat Kennedy, la sœur de John et Bobby, faisait également partie de ce groupe restreint.
    Ralph Roberts, le masseur de la star, assumait le rôle de confident depuis plusieurs années. Quant à Allan Snyder, le maquilleur de Marilyn, il était également considéré comme un ami.
    C'était donc dans ce cénacle qu'il fallait puiser pour vérifier la validité de la relation de Monroe avec les frères Kennedy.
    Et, avant de tenter d'éclaircir les liens tissés entre Marilyn et Bobby, la chronologie des faits poussait d'abord à se pencher sur le cas de John Kennedy. Car, à en croire les promoteurs du triangle amoureux, RFK aurait « récupéré » la comédienne quand, menacé de divorce par Jackie Kennedy et sous le coup d'un chantage exercé par Hoover, le Président se serait lui-même séparé de la star.

59. Président
    Une fois de plus, la règle venait de se vérifier.
    La méthode que j'avais adoptée pour mener à bien mon enquête était relativement