Marilyn, le dernier secret

ensuite dans sa remarquable biographie, les emplois du temps de Marilyn et Bobby ne permettaient pas plus la multiplication des rencontres que ceux de JFK et de la star. Entre 1961 et le décès de cette dernière, RFK et l'actrice s'étaient très rarement retrouvés dans la même ville au même moment !
    En vérité, on ne peut documenter précisément que quatre occasions où les deux personnages se sont croisés. Et ce à chaque fois dans le cadre d'un événement public, donc en présence de multiples témoins.
    Dans cette liste figurait la réception donnée par JFK après la célébration de son anniversaire au Madison Square Garden. Les trois autres ? Trois dîners californiens organisés par Pat Kennedy-Lawford, la sœur de Bobby.
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    Restait à étudier le cas des communications téléphoniques.
    À en croire la littérature conspirationniste, l'amie de la sœur de Bobby avait la curieuse manie de harceler de coups de fil l'Attorney General. Des appels, poursuivaient les mêmes sources, qui s'étaient étrangement multipliés dans les derniers mois de l'existence de Monroe. Des coups de fils qui, dès lors, prouvaient les tensions de leur relation amoureuse.
    Pour une fois, l'accusation reposait sur un fond d'authenticité. Comme le prouvaient les relevés téléphoniques de l'actrice, elle avait téléphoné à six reprises à Washington durant le seul mois de juillet.
    Mais, pour être complète, l'histoire ne s'arrêtait évidemment pas là. Car, à l'exception de l'appel du 30 juillet qui avait duré près de huit minutes, ses cinq autres coups de fil n'avaient jamais dépassé la minute ! Le plus souvent, Marilyn Monroe n'avait pas franchi le barrage de la secrétaire de RFK. Ou, comme les deux coups de fil du 17 juillet le prouvaient, Bobby n'avait pas trouvé le temps de lui répondre [4] .
    Six appels, dont cinq extrêmement brefs, ne valident bien sûr en rien la thèse d'une Marilyn menaçant Bobby de révéler la teneur de leur relation s'il ne divorçait pas d'Ethel. D'autant que ces tentatives de communication n'avaient rien à voir avec la vie privée de la star.
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    Durant le mois de juillet 1962, Marilyn Monroe ne poursuivait qu'un objectif : résister aux attaques lancées contre elle par la 20th Century Fox.
    Comme nous l'avons constaté, son emploi du temps débordait d'interventions médiatiques, de séances de pose pour de prestigieux photographes, de rendez-vous d'affaire avec la direction de la Fox, de réunions de crise avec ses avocats, agents et publicitaires, le tout entrecoupé d'une vraie stratégie de guérilla téléphonique élaborée avec son compagnon d'armes, Darryl Zanuck, installé en France. Sans omettre qu'afin de gérer cet intense stress, Marilyn multipliait les séances avec Greenson et les injections du docteur Engelberg.
    Les honoraires du psychiatre l'attestent, entre le 1 er  juillet et le 4 août, Greenson l'avait traitée durant au moins une heure par jour sur une période de 28 jours [5] .
    Et Engelberg lui rendit une vingtaine de visites en juillet [6] .
    Comment cet emploi du temps surchargé aurait-il pu laisser un quelconque espace à une vie amoureuse ? Qui plus est avec un personnage aussi occupé et « visible » que Bobby ? Les membres du cercle des intimes de Marilyn n'ont d'ailleurs jamais dit autre chose !
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    Une explication aux différents appels de la star était envisageable. Et si l'attention portée par Marilyn à Bobby était simplement liée à sa propre situation professionnelle ? Après tout, RFK n'était-il pas l'homme le plus puissant qu'elle ait rencontré, qui plus est un individu plus aisé à contacter que le Président lui-même ? Et Bobby n'était-il pas le frère d'une de ses plus proches amies, quelqu'un qui, au sein du clan Kennedy, avait la réputation d'arranger les problèmes ?
    Nous l'avions vu, Marilyn avait agi en coulisses afin d'orchestrer son retour à la Fox dans les meilleures conditions possibles. N'avait-elle pas simplement tenté de joindre Robert Kennedy afin de le mettre à contribution ?
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    En juillet 1962, dans l'attente du retour aux affaires de Darryl Zanuck, la 20th Century Fox était toujours dirigée par le juge Samuel Irving Rosenman, ancien magistrat démocrate rentré en politique aux côtés de Franklin D. Roosevelt qu'il avait suivi à la Maison Blanche, où il s'était imposé comme un brillant conseiller et un ami fidèle [7] .
    Après la présidence Truman, Rosenman