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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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même où Evan Thomas, lien entre le Bureau et l'Attorney General, informait Bobby de la rumeur qui lui prêtait une liaison avec une femme d'El Paso. La réponse innocente de RFK, rapprochant ce racontar de celui le mettant dans le lit de Marilyn, avait entraîné, malgré lui, la création du dossier.
    Cette première « pièce » indique d'emblée la valeur de son contenu. Car qu'y trouve-t-on ? L'inévitable petit livre rouge de Capell, mais aussi des rapports d'agents accompagnés de coupures de presse reproduisant en boucle les sous-entendus publiés initialement par Winchell et Kilgallen.
    Aucun document explosif, aucune preuve compromettante et viable, donc. Rien, en tout cas, pour justifier l'enthousiasme de J. Edgar Hoover.
    *
    S'il n'y avait rien de probant, c'est parce que la principale source du patron du FBI n'était pas l'un de ses agents en activité. L'homme qui lui avait promis les secrets « particulièrement chauds [4]  » de la relation appartenait autrefois à la maison. Pour faire tomber son plus grand ennemi, Hoover avait recruté… Frank Capell.
    1 -
    In The Boston Globe, août 1962.
    2 -
    Ibid .
    3 -
    In Marilyn, The Last Take , op. cit .
    4 -
    Ibid.

68. Assassinat
    Jusqu'à aujourd'hui, les rapports hiérarchiques unissant Frank Capell et le patron du FBI n'avaient jamais été éclaircis.
    Ils sont pourtant essentiels à comprendre pour qui veut élucider le mystère Monroe. Car à travers eux se dessinent en effet les contours d'une extraordinaire manipulation.
    Celle d'une tentative d'assassinat par procuration.
    Celle menée par J. Edgar Hoover pour abattre politiquement John et Robert Kennedy.
    *
    Au milieu des années 1970, le renseignement américain s'était résolu, opinion publique oblige, à entreprendre un grand ménage. On évacua différentes personnes mais d'autres pratiques douteuses demeurèrent. Contestée pour ses relations troubles avec certaines familles du crime organisé, la CIA coupa certains ponts, mais pas tous. Quant au FBI – secret bien gardé – il conservait son lot « d'employés extérieurs ». Officiellement sans lien avec le Bureau, ces derniers avaient l'habitude de naviguer entre les différentes agences, jouant sur tous les tableaux. Des électrons libres ayant permis à Hoover de collecter des informations sans compromettre la réputation du FBI, fusibles idéaux à faire sauter si une enquête menée par l'un de ses « consultants » tournait mal.
    Frank Capell appartenait à cette catégorie. C'est d'ailleurs pour dissimuler cette vérité-là que le FBI, lors du Watergate, s'évertua à le présenter comme un fanatique d'extrême droite condamné en 1944 dans une affaire de pots de vin [1] .
    Taper sur un solitaire donnait l'impression de se dédouaner.
    En réalité, l'éditeur de Herald of Freedom était l'un des rares hommes de confiance de Hoover. Un de ceux à qui il confiait les missions sensibles. Ainsi le patron du FBI s'était-il tourné vers lui dans la période la plus critique de la jeune histoire de la démocratie américaine : l'assassinat de JFK.
    *
    Hormis une poignée de chercheurs, beaucoup ignorent cette histoire.
    Dans les semaines ayant suivi le dramatique 22 novembre 1963, Hoover avait réquisitionné Capell. Le boss du FBI voulant percer le mystère des parcours de Lee Harvey Oswald et de Jack Ruby, son assassin, il s'était tourné vers l'homme de Statten Island.
    Selon James Di Eugenio, spécialiste de l'assassinat du Président à Dallas, « le fait que Capell ait pu atteindre certains proches de la Commission Warren (dont les communications externes étaient interdites à l'époque) indiquait fortement qu'il était lié au monde du renseignement. Ce qui est exactement la raison pour laquelle le FBI avait fait appel à lui [2] . »
    Une analyse confirmée par un témoignage crucial, mais négligé, car enterré dans la somme des auditions de la Commission. Celui de Revilo Pendleton Oliver, un associé de Capell, attestait que, parmi les sources qu'il pouvait évoquer, se trouvaient « des anciens du renseignement militaire et des anciens du FBI [3] . »
    Les informateurs de Capell gravitaient autour d'un groupe non-officiel baptisé Foreign Intelligence Digest. Dont tous les membres avaient comme point commun une opposition totale au communisme et une haine particulière envers les frères Kennedy [4] .
    Or les déductions de Capell rapportées à Hoover étaient conformes aux obsessions de ses

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