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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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crime organisé, le FBI et la CIA ! Rien de moins. « Marilyn connaissait mieux que le public, la presse, le Congrès, le Sénat, le gouvernement et même l'Attorney General ce que le Président faisait, pensait et planifiait [1] , arguait-il.
    En toute logique, Slatzer était convaincu que Marilyn avait été assassinée à cause de ce fascicule. La meilleure preuve étant, complétait-il, que le carnet avait mystérieusement disparu dans les heures ayant suivi son décès. Pour étayer ses dires, l'auteur de The Life and Curious Death of Marilyn Monroe sortit de sa manche un témoin de poids : Lionel Grandison, employé à la morgue du Coroner du Los Angeles County. Lequel, présent lors de l'autopsie, confirmait que l'affaire baignait dans une atmosphère de manipulation. Selon lui, le corps de Marilyn était recouvert d'ecchymoses et de traces de coups que Noguchi n'avait pas notées dans son rapport, et le fameux carnet rouge était même arrivé sur le bureau de Theodore Curphey. Où, avant qu'il ne disparaisse définitivement, cet employé audacieux avait eu le temps de le feuilleter, remarquant diverses références à Cuba et à la CIA.
    La conclusion de Oui Magazine s'avérait dès lors inéluctable : Bobby, chargé par son frère de retrouver le document compromettant avant ses ennemis, avait carrément ordonné le meurtre de Marilyn.
    *
    Par ces déclarations tonitruantes, Slatzer continuait à faire ce qu'il avait toujours pratiqué : donner à l'Amérique ce qu'elle voulait lire.
    Car le contexte éclaire d'un jour différent ces pseudo-révélations. Il faut savoir qu'au début 1975, sur les cendres de l'affaire du Watergate, le Sénat avait mis sur pied le United States Senate Select Committee to Study Governmental Operations with Respect to Intelligence Activities. Plus connue sous le nom du Church Committee, cette commission présidée par le sénateur démocrate Frank Church était chargée d'enquêter sur les activités illégales menées par le FBI et la CIA.
    Les mois ayant précédé l'entretien de Slatzer n'avaient pas manqué de surprises et de divulgations propres à attiser la paranoïa des Américains. Le comité s'était, par exemple, intéressé au rôle joué par la CIA dans les assassinats de dirigeants étrangers [2] et à son rapprochement avec le crime organisé dans le but de se débarrasser de Fidel Castro.
    Les sources de la fertile inspiration de Slatzer, lorsqu'il inventa la légende du « journal des secrets », n'étaient rien d'autre qu'un air du temps, une ambiance spécifique. Inspiré par la technique inventée par Norman Mailer et déjà utilisée en 1974 lors de la parution de son propre livre, il répondit au goût du sensationnel de son époque en mêlant habilement la disparition de Marilyn au thème en vogue, s'offrant un parfum d'authenticité appréciable. Avec le recul, sa démonstration m'avait, personnellement, convaincu de tout autre chose. Si la disparition de Marilyn avait eu lieu de nos jours, Slatzer n'aurait pas hésité une seconde à la lier aux événements du 11 septembre 2001 !
    *
    Mais Lionel Grandison ? Mais le carnet rouge sur le bureau du Coroner ? demanderont certains.
    Comme nous l'avons vu, en 1982, John Van de Kamp, District Attorney de Los Angeles, avait conclu une nouvelle enquête consacrée à la mort de Marilyn. Une investigation rendue nécessaire par les « révélations » de l'article de Oui et la campagne médiatique lancée par Slatzer qui en avait découlé. Et dans son rapport final, cet homme de loi considérait le recueil des souvenirs politiques de la star comme l'invention pure et simple d'esprits mercantiles transformant la vedette défunte en source de revenus. Il ajoutait que jamais personne dans l'entourage de Marilyn n'avait vu ni entendu parler d'un quelconque journal intime. Que celui-ci n'apparaissait évidemment pas dans la liste des objets dressés par le LAPD et encore moins sur celle établie à la morgue du Los Angeles County. Du reste, dans cet établissement, aucun employé ne confirmait les déclarations de Lionel Grandison. Ni sur l'état du corps ni sur la présence d'un éventuel carnet.
    Le paragraphe consacré à Grandison éclaira d'un jour singulier les motivations du « témoin » de Slatzer. En fait, lorsqu'il s'était confié à l'auteur de The Life and Curious Death of Marilyn Monroe , Grandison n'était plus employé de la morgue du Los Angeles County, le Coroner l'ayant licencié

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