Marilyn, le dernier secret
Press, 1999.
2 -
In RFK : A memoir, Jack Newfield, Nation Books, 2003.
3 -
« Mayor Yorty has just sent me a message that we have been here too long already… We can work together [despite] the division, the violence, the disenchantment with our society, the division between Black and White, between the poor and the more affluent, or between age groups or over the war in Vietnam. We are a great country, an unselfish country, a compassionate country. And I intend to make that my basis for running… So my thanks to all of you and now on to Chicago and let's win there. »
Septième partie
Solution
73. Puzzle
La messe était dite.
Et il n'était plus nécessaire de disséquer la totalité des « témoins » confirmant la venue de Robert Kennedy à Los Angeles [1] .
De Bernard Spindel [2] à William Woodlfield [3] , tous menaient à la même conclusion : conformément à la version de John Bates et des siens, aux rapports du FBI, aux articles de presse de l'époque, aux photographies, Robert F. Kennedy n'avait jamais quitté le ranch de Gilroy.
Et donc n'avait pu participer au meurtre de Marilyn Monroe.
*
Personnellement, je n'avais peut-être pas choisi la voie la plus évidente à suivre.
Les images retrouvées de Something's Got to Give , les derniers mois de Marilyn, les efforts thérapeutiques de Greenson et la présence massive de Nembutal dans le foie de l'actrice m'avaient convaincu de l'inexactitude de la thèse du suicide.
L'étape suivante aurait dû logiquement me conduire à accuser les Kennedy. Commercialement en tout cas, c'était la solution qui avait les faveurs du public. En outre, soyons honnête, la tâche aurait été plus aisée puisque, comme beaucoup avant moi, il m'aurait suffi d'accumuler les témoignages à charge – même falsifiés – et d'énumérer les étrangetés du dossier pour emporter l'adhésion. Certes, il aurait fallu négliger les dessous de certaines déclarations, fermer les yeux sur le « pedigree » de la majorité des professionnels du souvenir à charge et oublier le fait que les motivations de ce « complot » n'avaient jamais cessé d'évoluer. Rappelons que, selon les divers ouvrages consacrés à l'énigme, Robert Kennedy a commandité le meurtre parce que, tour à tour, il était communiste, amoureux éconduit, pervers sexuel, sous le coup d'un chantage organisé par la Mafia ou la CIA ou le FBI, en mission afin de récupérer un carnet contenant le récit d'un rapprochement avec Castro ou d'un plan destiné à abattre le leader cubain avec l'aide de la Mafia. Et je mets de côté les explications encore plus saugrenues affirmant que le crime organisé contrôlait JFK ou que les secrets de l'Area 51 et de ses fameux aliens se trouvaient à l'origine de tout.
En suivant cette logique sensationnaliste, on peut s'amuser à imaginer encore d'autres « explications » tout autant abracadabrantesques. Peut-être le journal intime de Marilyn – que personne n'a jamais vu – contenait-il des informations compromettantes sur la sexualité de John Kennedy ou son habitude de jouer avec le bouton atomique alors qu'il était sous l'influence de LSD et de champignons hallucinogènes ? Peut-être le Président, flattant l'instinct patriotique de l'actrice, l'avait-il utilisée en Mata Hari des temps modernes, l'obligeant à coucher avec les grands de ce monde pour en connaître les secrets ?
La plaisanterie était facile et le réservoir inépuisable. Tristement, il me restait à l'admettre : l'industrie Monroe avait encore de lucratives années devant elle.
*
Si je m'étais refusé à prendre cette direction-là, ce n'était pas par souci d'affirmer ma différence. Ni par volonté de proposer un point de vue nouveau, ou de m'installer sur un segment nouveau et lucratif.
Ma décision n'avait rien à voir non plus avec ma relation aux Kennedy, argument opposé fréquemment aux historiens qui, timidement, tentaient de ralentir la machine médiatique ou s'arc-boutant à juste titre sur les documents et les récits avérés. Car on leur reprochait aisément de vouloir défendre un héritage politique, culturel et idéaliste, ou de refuser par principe toute théorie plaçant l'État comme acteur principal d'une conspiration. Or, je ne vouais, ni ne voue, la moindre admiration particulière à John ou Robert.
Je ne vivais pas non plus dans la nostalgie d'une époque que je n'avais pas connue. Certes, j'avais déjà écrit deux livres sur
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