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Marilyn, le dernier secret

Titel: Marilyn, le dernier secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Reymond
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Clemmons m'avait intrigué et livré bien des clefs. Le 8 avril 1986, l'ancien sergent participa à une conférence de presse durant laquelle il réclama l'ouverture d'une enquête officielle sur le meurtre de Marilyn Monroe. À ses côtés, l'organisateur de l'événement, celui-là même qui avait présenté le policier en mettant en avant son statut d'enquêteur du LAPD, n'était autre que… Robert Slatzer. En fait, Clemmons était l'une des sources privilégiées de Slatzer, et à ce titre citée à maintes reprises dans les deux ouvrages de ce dernier.
    Certes, cette proximité ne signifiait pas pour autant que le témoignage du sergent était à écarter, mais elle incitait au moins à la prudence. Une nécessité quand j'ai réalisé que, à l'image de tant d'autres, la version de Clemmons s'était bonifiée avec le temps. Ou encore qu'il ne répondait jamais à la question embarrassante de savoir pourquoi, alors qu'il « ressentait » la présence d'autres personnes dans la villa, il n'avait pas fait son travail d'officier de police et vérifié. Et enfin que, contrairement aux louanges de Slatzer, le sergent Clemmons n'était en rien un limier d'exception.
    Pendant ses quinze années de carrière, son travail avait surtout été administratif. Sa confrontation concrète avec le terrain avait à peine duré huit mois quand il appartenait à la division conduisant les investigations relatives aux accidents de la circulation [5] .
    Plus grave : le 19 juin 1965, Jack Clemmons avait été condamné par le tribunal de Los Angeles pour diffamation et usage de faux. Le policier, dans un ouvrage contre le sénateur républicain Thomas Kuchel, avait reproduit un faux rapport affirmant que ce dernier était homosexuel. Et en échange de sa démission du Los Angeles Police Department, un juge avait accepté de ne pas donner suite à l'affaire.
    L'histoire vaut son pesant de médiocrité et de racisme. Kuchel, républicain progressiste, soutenait publiquement le Civil Right Act, et s'était attiré les foudres des groupes d'extrême droite ne supportant pas l'idée d'une égalité des droits avec la communauté noire. Or Clemmons appartenait à l'une de ces sections, plus particulièrement appelée Police and Fire Research Organization. Une association où il fit connaissance, en 1961, du futur coauteur du livre qui obligera Clemmons à quitter la police. Son nom ? Franck A. Capell, bien sûr.
    Avant de devenir le « témoin » privilégié de Robert Slatzer, Clemmons était donc l'ami de l'homme de Statten Island dont il partageait l'idéologie. Et, forcément, la même haine à l'égard de Robert F. Kennedy.
    *
    Clemmons ne fut pas le seul policier à affirmer que RFK se trouvait à Los Angeles le 4 août 1962.
    Dans les années 1980, Lynn Franklin avait ainsi connu un moment de gloire médiatique en racontant comment il avait interpellé, pour excès de vitesse, une Mercedes noire dans cette nuit du 4 au 5 août. À l'en croire, l'incident n'avait pas été suivi d'une contravention parce qu'il avait identifié les passagers de la berline : Peter Lawford et Robert F. Kennedy. Sans oublier – pourquoi ? – le docteur Ralph Greenson !
    Un récit évidemment invraisemblable quand on songe aux témoignages de Bates et des siens, au fait que Greenson n'avait jamais rencontré Bobby, et lorsqu'on constate que le lieu où il aurait arrêté la voiture se situait à l'opposé du trajet que RFK aurait dû prendre s'il avait quitté la ville pour arriver à temps à la messe dominicale de Gilroy.
    Une énième piste menant à une impasse.
    1 -
    Ce genre d'inepties ne semble pourtant pas gêner la télévision américaine puisque Carmen est, par exemple, fréquemment invitée par Larry King sur CNN. Plus grave encore, en décembre 2007, son fils annonçait que la « fantastique » vie de Jeanne allait devenir un film de cinéma. Diffusant encore plus le mythe de l'implication des Kennedy dans la mort de Marilyn Monroe.
    2 -
    RFK : A Candid Biography, C. David Heyman, Dutton, 1999.
    3 -
    http ://www.nytimes.com/books/99/01/03/reviews/990103.03judist.html
    4 -
    In RFK : A Candid Biography, op. cit.
    5 -
    In Report Re : Oui Magazine, op. cit .

72. Convoi
    Sur la liste, il restait un ultime témoignage a priori solide. Celui de Sam Yorty.
    Maire de Los Angeles entre 1961 et 1973, il s'était épanché auprès de Robert Slatzer qui avait publié ses souvenirs, lesquels avaient ensuite été repris par

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